Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a condamné samedi soir l'attaque israélienne contre Gaza, qui a fait 29 morts depuis vendredi, appelant l'Etat hébreu à "ne pas sous estimer le Liban" comme il l'aurait fait lors de son offensive en cours contre l'enclave palestinienne. Le leader chiite s'est toutefois abstenu d'évoquer une riposte de son parti en soutien au Jihad islamique à Gaza, se contentant de soutenir "le droit de la résistance palestinienne" à répondre à l'agression israélienne "par tous les moyens".
L'escalade de la violence dans la bande de Gaza, où 31 Palestiniens dont six enfants ont péri depuis le début d'une "attaque préventive" israélienne vendredi, se poursuit dimanche sans signe de répit dans cette confrontation entre le groupe Jihad islamique et Israël, la plus grave depuis une guerre éclair l'an dernier. L'Etat hébreu, qui dit avoir lancé une "attaque préventive" visant le Jihad islamique, a affirmé avoir tué des combattants et "neutralisé" les chefs de l'organisation, qui est considérée comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne. Cette nouvelle confrontation est la pire entre l'Etat hébreu et des organisations armées de Gaza depuis la guerre de mai 2021 qui avait fait en onze jours 260 morts côté palestinien, parmi lesquels des combattants, et 14 morts en Israël, dont un soldat, d'après les autorités locales.
Une volonté de se tenir à l'écart ?
"Le peuple palestinien et la résistance palestinienne ainsi que le Jihad islamique ont le droit de répondre à cette agression par tous les moyens, au moment et lieu qu'ils jugent convenables", a affirmé Hassan Nasrallah, lors d'un discours prononcé à l'occasion du neuvième jour des commémorations de Achoura. "Cette décision leur revient, c'est leur droit (...)", a ajouté le leader chiite, dans ce qui semble traduire une volonté de se tenir à l'écart de la confrontation militaire actuelle. "La riposte de la résistance (palestinienne) doit être soutenue moralement, politiquement et médiatiquement (...)", a-t-il estimé. "En tant que Hezbollah, nous suivons ce qui se passe, heure par heure. Nous sommes constamment en contact avec nos frères du Jihad islamique et du Hamas, ainsi que du reste des factions palestiniennes", a précisé le chef du parti chiite.
"Nous avons entendu des déclarations de l'ennemi qui menace la résistance en Palestine et celle au Liban alors qu'il bombarde Gaza, tout en s'adressant au Liban. Mais il fait de mauvais calculs. Lorsqu'il s'adresse au Liban, il nous sous-estime s'il croit qu'il peut nous effrayer. (...) Je dis à l'ennemi : Comme avec Gaza, ne sous-estime pas le Liban. Ne sous-estime pas le Liban", a insisté Hassan Nasrallah.
Manifestation à Aïn el-Héloué
Quand au président du Parlement et allié chiite du Hezbollah, Nabih Berry, il a estimé dimanche que "le silence" sur l'agression israélienne "sur le plan arabe, régional et international, équivaut à de la connivence et à une validation de l'agression". Il a ensuite appelé les Parlements arabes à condamner les attaques de l'Etat hébreu.
Sur le terrain, des dizaines de personnes ont manifesté leur solidarité avec Gaza, dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, au Liban-sud, le plus peuplé du pays, rapporte dimanche notre correspondant Mountasser Abdallah.
Il y a quelques jours, le chef des gardiens de la révolution iraniens, Hossein Salami, avait affirmé que "100.000 missiles sont prêts au Liban à créer l'enfer" en Israël et que le Hezbollah, affidé de Téhéran, pouvait mettre l'État hébreu "à genoux", provoquant un tollé dans les milieux souverainistes libanais.
Israël impose depuis 2007 un strict blocus à Gaza, micro-territoire miné par la pauvreté et le chômage. En 2019, la mort d'un commandant du Jihad islamique dans une opération israélienne avait donné lieu à plusieurs jours d'échanges de tirs meurtriers entre le groupe armé et Israël. Le Hamas, qui a combattu l'Etat hébreu dans plusieurs guerres depuis sa prise du pouvoir en 2007, s'était lui tenu à distance des affrontements.
commentaires (12)
Je refuse à ce monsieur même la nationalité libanaise dont il devrait être déchu. Une personne qui se réclame de wilayat el faqih fait allégeance à un pays étranger au détriment de celui dont il a la nationalité
Lecteur excédé par la censure
07 h 57, le 09 août 2022