Les gardiens de la révolution iraniens vantent les "100.000 missiles" du Hezbollah, Geagea s'insurge

Le chef des gardiens de la révolution iraniens, Hossein Salami, a affirmé que "100.000 missiles sont prêts au Liban à créer l'enfer" en Israël et que le Hezbollah, affidé de Téhéran, pouvait mettre l'État hébreu "à genoux", ce qui a provoqué l'indignation du chef des Forces libanaises, le leader maronite Samir Geagea, qui a dénoncé le rôle de ces missiles au service de l'Iran.

"Au Liban, des dizaines de milliers, voire même plus de cent mille missiles sont prêts à être tirés pour provoquer l'enfer pour les sionistes", a lancé le général Salami jeudi dernier, selon des propos rapportés samedi par l'agence iranienne Tasnim. "Le Hezbollah est capable de mettre le régime israélien à genoux", a-t-il ajouté, précisant qu'une telle opération pourrait être similaire à trois campagnes militaires menées par l'Iran lors de la guerre contre l'Irak, dans les années 80, qui avaient mobilisé des dizaines de milliers de combattants et permis de chasser les troupes irakiennes de régions du sud de l'Iran.

De son côté, le président du conseil exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, a déclaré, lors d'une rencontre pour les commémorations de l'événement religieux chiite de l'Achoura à Baalbeck, que "la Résistance est parvenue à obtenir des armes stratégiques, et l'ennemi ne peut rien faire pour l'en dissuader. Selon lui, "les tentatives ennemies pour empêcher la Résistance d'obtenir ces armes et de briser l'équilibre ont échoué".

Lire aussi

Que sait-on des effectifs militaires du Hezbollah ?

M. Geagea, chef des Forces libanaises, ennemi juré du parti chiite, a dénoncé les propos iraniens et le fait qu'ils rendent "clair et évident le rôle des missiles du Hezbollah au Liban". "Les missiles du Hezbollah sont directement liés aux intérêts stratégiques iraniens, ce qui pourrait avoir d'énormes conséquences sur le peuple libanais, comme nous le vivons et voyons au quotidien", a-t-il twitté. 

Le chef des relations extérieures des FL, l'ancien ministre Richard Kouyoumjian, a de son côté dénoncé "les déclarations de hauts placés du Hezbollah et des gardiens de la révolution" et s'est interrogé sur la nature de leurs propos : "Nous sommes confus, s'agit-il d'un totalitarisme renouvelé, d'un populisme anesthésiant ou d'hallucinations apocalyptiques dans une enveloppe communautaire ?". Sur Twitter, il a écrit que "le danger est que le Liban est le terrain et que l'Iran négocie et fait des trocs. La seule chose inévitable est que nous allons préserver l'identité, l'entité et l'État, le reste n'étant que l'écho de cris fugaces".

"Regrets"
Dans la veine des déclarations du général Salami, et en réaction aux frappes israéliennes sur Gaza, le commandant de la brigade al-Qods des gardiens de la révolution, Ismaïl Qaani, successeur du général Kassem Soleimani tué par une frappe américaine, a également menacé Israël, dont il a évoqué le "déclin constant de sa sécurité". "Les combattants palestiniens font des plans pour lancer le coup fatal" au régime israélien, a-t-il déclaré vendredi selon Tasnim, relevant que les combattants palestiniens dans les territoires occupés "ont développé de telles capacités qu'ils sont devenus auto-suffisants pour répondre à leurs propres besoins", mais que Téhéran continue de les soutenir.

Plusieurs représentants du Hezbollah ont, de leur côté, mis en garde l'État hébreu contre ses attaques à Gaza. Le numéro deux du parti, Kassem Hachem, a ainsi appelé à ce qu'Israël soit "puni". "Il faut savoir qu'Israël est criminel et que le meurtre de Jaabari (un des chefs du groupe Jihad islamique, ndlr) dans un quartier résidentiel, qui a fait des martyrs dont un enfant et des centaines de blessés, est un acte criminel qui ne peut rester impuni", a-t-il écrit sur Twitter. 

Affirmant qu'Israël "ne pense plus à la guerre" avec le parti chiite depuis le conflit de juillet 2006, que le parti libanais estime avoir gagné, Hassan Baghdadi, un membre du conseil central du Hezbollah, a pour sa part averti que tout "aventurisme provoquera les regrets des commandants de l'ennemi et aura des conséquences qui ne ressemblent pas à celles de 2006".