Un photographe agressé après un reportage sur les pénuries d'eau au Liban-sud

Le photographe Hasan Chaaban a déclaré qu'un groupe d'individus, qui seraient des partisans du Hezbollah, l'ont attaqué mercredi soir au Liban-Sud en raison de vidéos et de messages publiés sur les réseaux sociaux au sujet d'un groupe d'habitants de la ville de Beit Yahoun, dans le mohafazat de Nabatyié, manifestant contre les pénuries d'eau dans un pays en crise.

M. Chaaban avait partagé des vidéos et des photos de manifestations organisées ces derniers jours par des habitants de Beit Yahoun à propos de ce qu'ils décrivaient comme une coupure de l'approvisionnement en eau de la municipalité pendant un an, qui les ont contraints à faire venir par camion des réserves d'eau privées à un coût allant de 300.000 à 700.000 LL par réservoir.

#Lebanon:
I was assaulted today by a group affiliated with Hezbollah at 20:40 after videos of a protest in my home town Beit Yahoun circulated social media yesterday, I also received death threats during & after the beating if i stay in the town.#Not_leaving✌?#Photojournalism

— Hasan Shaaban (@hasanshaaban) August 3, 2022

Mercredi, Hasan Chaaban a déclaré qu'un groupe de 12 à 15 hommes, qu'il a décrit comme des partisans du Hezbollah, l'ont attaqué, battu et menacé de le tuer s'ils le revoyaient dans la région, et l'a également écrit sur Twitter. L'ordre de la presse alternative, dont M. Chaaban fait partie, a publié une déclaration à la suite de l'attaque condamnant son agression comme "une attaque contre l'ensemble du syndicat et contre la liberté de la presse au Liban" et a appelé "l'État absent à prendre ses responsabilités et à demander immédiatement des comptes aux agresseurs". Une porte-parole du Hezbollah a pour sa part déclaré ne pas avoir d'informations sur les circonstances de l'incident.

Des heurts ont souvent lieu au Liban-Sud entre des sympathisants du Hezbollah et des habitants de la région. Le week-end dernier, une histoire de bois coupé au village de Rmeich a failli tourner à la bagarre entre des jeunes et des membres de l'ONG Green Without Borders, connue pour son affiliation au parti chiite.

Update: Photographer finds bullet on car one day after being attacked for coverage of water shortage protest