
Le Premier ministre désigné Nagib Mikati (au centre) présidant une réunion de la commission ministérielle chargée de la résolution des effets de la crise, au Grand Sérail de Beyrouth, le 25 juillet 2022. Photo Twitter @grandserail
Le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, a demandé hier au Premier ministre désigné, Nagib Mikati, un délai d’une semaine pour étudier le coût et les répercussions financières de plusieurs propositions d’aides aux fonctionnaires, au sujet desquelles des décisions « finales » seront prises mercredi (demain), a rapporté le bureau du Premier ministre après une réunion de la commission ministérielle chargée de la résolution des effets de la crise, au Grand Sérail de Beyrouth. Les employés du secteur public sont en grève ouverte depuis plus d’un mois dans un pays en plein effondrement économique et financier depuis près de trois ans. Des décrets avaient été signés la semaine dernière pour assurer des aides sociales aux fonctionnaires, dont les salaires mensuels, déboursés en livres libanaises, ont été minés par la forte dépréciation de la monnaie nationale, qui s’échange dernièrement autour de 29 500 livres le dollar sur le marché, contre une parité avec le billet vert toujours officiellement fixée à 1 507,5 livres.
Ces aides accordent notamment une aide mensuelle équivalente à 100 % du salaire de base à tous les employés du secteur public et aux retraités, applicable à partir du 1er juillet, de sorte qu’elle soit comprise entre 2 et 6 millions de livres pour ceux qui sont toujours employés et entre 1,7 et 5,1 millions de livres pour les retraités, ainsi qu’une augmentation des frais de transport, passant de 64 000 à 95 000 livres par jour ouvré. Sur 20 jours ouvrés, cela fait donc 1,9 million de livres en tout, soit 620 000 livres de plus. Des soutiens qui ont toutefois été jugés insuffisants par le secteur public, qui a donc poursuivi sa grève.
Selon le président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL) Béchara Asmar contacté par L’Orient-Le Jour et qui doit se réunir aujourd’hui avec Youssef Khalil, une indemnité de présence pouvant aller de 150 000 à 300 000 livres par jour sera distribuée, à condition que le fonctionnaire soit présent au moins trois jours durant chaque mois. Sur 20 jours ouvrés, cela fait entre 3 et 6 millions de livres.
Grève des fonctionnaires
Dans la matinée d’hier, le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar, a déploré le fait que la grève des fonctionnaires a provoqué « un retard de quelques jours » dans le versement des aides sociales aux Libanais les plus démunis.
Toujours hier, le ministre sortant du Travail, Moustapha Bayram, a lui précisé que la hausse du salaire minimum, y compris pour le secteur privé, ainsi que celle des indemnités de transport étaient bloquées en raison d’une erreur dans la loi n° 46 d’août 2017, sans plus de précisions.La grève des fonctionnaires a également retardé le nouveau lancement des prêts subventionnés de la part la Banque de l’habitat, qui avait été annoncé pour le 21 juin. En effet, la plateforme d’enregistrement a bel et bien été lancée et « 140 000 visiteurs » ont déjà visité le site, dont plus « d’un millier » se sont inscrits, a déclaré Antoine Habib, PDG de l’institution, après une rencontre avec Nagib Mikati. Cependant, l’institution n’est pas capable de traiter les dossiers à cause de la grève.
L’ensemble de ces prêts sera financé à partir d’une ligne de crédit de 50 millions de dinars koweïtiens, soit près de 163 millions de dollars aujourd’hui, obtenue auprès du Fonds arabe pour le développement économique et social. Annoncé depuis mars 2019, cet accord n’avait été approuvé par le Parlement que le 28 mai 2020 et réactivé que cette année.
Le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, a demandé hier au Premier ministre désigné, Nagib Mikati, un délai d’une semaine pour étudier le coût et les répercussions financières de plusieurs propositions d’aides aux fonctionnaires, au sujet desquelles des décisions « finales » seront prises mercredi (demain), a rapporté le bureau du Premier ministre après une...
commentaires (6)
c etait prevu, attendu les amis. Kellon feraient l'impossible pour que leurs ouailles embrigadees ds l'administration soient satisfaits car kellon ont besoin que ceux la fassent tourner le moteur de l'etat... ne serait ce que pour justifier leur presence ( aux kellon ). pr le reste, solutions intelligentes, viables, verifiables, c'est pas important
Gaby SIOUFI
17 h 11, le 27 juillet 2022