Des sit-in ont été tenus de manière sporadique jeudi dans plusieurs régions du Liban, notamment à Nabatiyé, Saïda, Tripoli, Halba et Baalbeck, afin de protester contre la dégradation des conditions de vie, dans un pays en plein effondrement socio-économique, rapportent nos correspondants locaux.
A Nabatiyé (Liban-Sud), des contestataires se sont mobilisés devant le Sérail, brandissant des drapeaux libanais et des pancartes accusant les autorités de corruption et d'avoir "volé le pain de la bouche des enfants". "Après l'avoir pillé, vous tuez le peuple libanais", a déclaré un porte-parole des manifestants, qui a appelé les Libanais à "unifier leur mouvement de contestation et de colère et descendre dans la rue pour évacuer les corrompus".
A Saïda, dans le Sud également, un petit groupe de gens a manifesté sur la place de l'Etoile, sous surveillance étroite de l'armée.
Dans le nord du Liban, les voies menant à la place al-Nour de Tripoli, lieu devenu un symbole du soulèvement populaire du 17 octobre 2019, ont été bloquées par des protestataires. Dans le Akkar, des activistes se sont mobilisés devant le Sérail pour protester contre la "situation tragique" du pays. Un des protestataires a dénoncé dans un discours "la politique d'humiliation et d'affamement" du peuple, qui l'a privé "de pain, d'électricité, de carburant, de télécommunications, d'eau, de médicaments et de soins de santé, après le vol des dépôts, la hausse des prix des aliments et la dollarisation".
A Baalbeck, dans la Békaa, un groupe de femmes a manifesté sur la place du Sérail contre "l'inflation, la dollarisation et les coupures de courant et d'eau".
Le Liban est enfoncé depuis trois ans dans une crise financière et socio-économique de grande ampleur, considérée par la Banque mondiale comme une des trois pires, au niveau mondial, depuis le 19è siècle. Elle a poussé près de 80% de la population dans la pauvreté, selon l'ONU.
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