Début d'une grève de trois jours de la BDL

Les fonctionnaires de la Banque du Liban ont entamé mercredi leur premier jour d'une grève qui s'étend sur 72h, dans toutes les branches du pays, en signe de protestation contre une perquisition menée mardi par la procureure près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, qui était à la recherche du patron de la BDL, Riad Salamé, pour soupçons de corruption.

Les branches de la banque centrale à Beyrouth, dans le Nord et dans le Sud ont toutes fermé leurs portes, et seuls les vigiles de ces établissements étaient présents.

De son côté, la Fédération des syndicats des employés de banques au Liban a affiché mercredi son "soutien, point par point", au communiqué des fonctionnaires de la BDL, sans toutefois annoncer se mettre en grève. "Nous sommes derrière le pouvoir judicaire afin que justice soit rendue et que les actes et comportements criminels soient dévoilés", a affirmé la fédération dans un communiqué. Elle a également critiqué les perquisitions menées par la juge Ghada Aoun, sans toutefois la nommer, déplorant le fait que "certains membres du système judicaire portent atteinte à la dignité des collègues et s'en prennent à une institution de manière inédite". 

Mardi, quelques minutes après le départ de la juge Aoun à la suite d'une perquisition rocambolesque qui a échoué à localiser M. Salamé, le président du syndicat des employés de la banque centrale, Abbas Awada, a critiqué la descente de la procureure et annoncé une grève du personnel de la BDL. "Nous refusons que l’on traite avec nous avec des méthodes miliciennes et nous proclamons la grève", avait-il lancé. "Nous ne défendons pas Riad Salamé mais cette institution, et nous n’acceptons pas ces méthodes". Dans un communiqué publié par le syndicat mardi après-midi, les employés de la BDL ont annoncé une grève de trois jours, à partir de mercredi, et menacé d'une "grève ouverte" si les autorités "ne mettent pas un terme aux agissements de la juge Ghada Aoun".

Ce n'est pas la première fois que la BDL se met en grève pour protester contre les poursuites engagées contre son patron.

Riad Salamé est considéré par une partie des Libanais comme étant l’un des responsables de la crise économique et financière dans laquelle s’enfonce le Liban depuis 2019. En outre, des enquêtes sur son patrimoine au Liban sont en cours. D’autres investigations le visant se poursuivent dans au moins cinq États européens (Allemagne, Belgique, France, Luxembourg et Monaco).