La Ligue des fonctionnaires a affirmé mardi soir maintenir sa grève ouverte entamée le 13 juin dernier contre la détérioration de ses conditions de travail, en dépit d'aides sociales annoncées il y a deux jours par le gouvernement sortant de Nagib Mikati dans un Liban en pleine crise.
Dans un communiqué, les fonctionnaires ont déploré le fait que les solutions trouvées par l'équipe ministérielle chargée d'évaluer leur situation "ne répondent pas à leurs moindres revendications". "Au vu de l'incapacité du fonctionnaire à se rendre sur son lieu de travail et d'avoir des conditions de vie respectueuses", la Ligue a déclaré "maintenir sa grève ouverte jusqu'à ce que ses revendications soient réalisées".
Cette décision intervient après que le cabinet sortant a déclaré lundi que les travailleurs du secteur public bénéficieront d'une nouvelle aide sociale équivalant à un salaire entier. Leurs indemnités de transports pour chaque jour de présence s'élèveront également à 95.000 LL, alors qu'elles avaient été fixées à 65.000 LL en janvier dernier. Ces aides sont toutefois conditionnées à la présence des fonctionnaires sur leurs lieux de travail, avait indiqué le gouvernement sortant.
Mercredi, le président de la République, Michel Aoun, a signé le décret portant sur les aides au secteur public.
S'adressant à notre publication anglophone L'Orient Today après l'annonce de la présidence, Ibrahim Nahal, membre du conseil d'administration de la Ligue des fonctionnaires, a estimé que le gouvernement "donne des miettes aux fonctionnaires après avoir pillé des milliards de dollars". Il a insisté sur le fait que la Ligue s'oppose au versement d'une simple aide et réclame plutôt une augmentation des salaires. Il a ajouté qu'il considérait également "cette hausse mineure des frais de transport comme honteuse", puisque l'employé doit payer "bien plus que 95.000 LL pour se rendre au travail". M. Nahal a enfin fait savoir que les fonctionnaires poursuivront leur grève illimitée, qui a débuté le 13 juin, jusqu'à ce que leurs salaires soient augmentés.
Les fonctionnaires, à l'instar du reste des Libanais, ont vu leurs salaires s'effondrer et leur pouvoir d'achat dégringoler au rythme de la dépréciation de la monnaie nationale, qui a perdu plus de 95% de sa valeur depuis l'été 2019.
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