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Lifestyle - La Mode

Sandra Mansour, une collection nuptiale « au-delà des étoiles »

Sandra Mansour, une collection nuptiale « au-delà des étoiles »

Modèles de la collection Sandra Mansour, Bridal, prêt-à-porter 2023. Photos DR

Il s’agit de la première collection prêt-à-porter mariage de la créatrice qui avait jusqu’à présent, pour ses lignes nuptiales, privilégié la haute couture. Mais on est ici face à quelque chose d’infiniment séduisant, une collection qui embrasse tous les contrastes, à la fois abordable et complexe, astrale et végétale, masculine et féminine, surhabillée et déshabillée. Chaque création dégage quelque chose de facile et difficile à la fois. De désirable et d’étrange. On y reconnaît au premier regard la touche éthérée de Sandra Mansour, son amour des transparences et de la légèreté. Son romantisme mâtiné d’hermétisme, jamais naïf. Chaque robe, chaque pièce de la collection, veste, chemise, body ou pantalon, se suffit à elle-même mais se tend vers une autre en quête de complémentarité. Le voile demeure le symbole absolu. Les enfants le savent, quand ils jouent aux mariés : il suffit de poser n’importe quel bout de tissu sur sa tête pour se transformer en mariée. Chez Sandra Mansour, c’est moins simple, mais peut-être tout aussi simple. Ses sublimes voiles brodés main ou en dentelle de Lyon font toute la différence.

Modèle de la collection Sandra Mansour, Bridal, prêt-à-porter 2023. Photo DR

Éléments stellaires

Il faut avoir feuilleté, comme elle, le Livre des Miracles, ce manuscrit allemand du XVIe siècle où se succèdent des illustrations fascinantes de phénomènes naturels et surnaturels, anges et monstres, éclipses, dragons, pluies de feu, triples soleils, météores et bêtes à multiples têtes. De sa plongée dans cette œuvre intrigante où se mêlent folklore, mythologie et récits bibliques, Sandra Mansour était remontée avec une collection inspirée de la Renaissance, intitulée L’ombre d’un miracle. On y croisait déjà ces éléments stellaires devenus sa signature. Depuis la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth qui avait emporté son atelier et touché ses plus proches collaborateurs, détruisant et dispersant ses archives et laissant miraculeusement indemne une précieuse collection de broderies, la créatrice semble vivre un regain et cherche dans le vêtement la pureté d’une enveloppe astrale.

Modèle de la collection Sandra Mansour, Bridal, prêt-à-porter 2023. Photo DR

Emplir l’espace de lumière

« C’est une collection cosmique qui s’inspire des forces complémentaires du vide et du changement, embrassant l’incertitude de l’existence, les bras tendus vers l’amour, ce quelque chose de l’autre côté du ciel », dit la créatrice. Sous la maxime Ad astra per aspera, c’est un nouveau chapitre qui s’ajoute au Livre des Miracles, rasséréné, réconcilié, confiant.

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Brodées de soleils fantômes ou de trois soleils, les robes prennent vie dans un mélange spirituel de drapés somptueux et de broderies main au point d’ombre, ajourés de dentelles délicates et de tulle léger. Le bonheur est là, dans le transport offert, dans les voiles qui font ailes, dans cette impression d’envol qui disperse les doutes. Feu et flammes irradient à travers un soleil doré, à la fois symbole millénaire de la beauté du monde et de la constante agonie de l’attente. Leur intensité emplit l’espace de lumière, ode au ciel et triomphe de l’amour. Et c’est tout un voyage qui se déroule, de tissus flottants en motifs de plumes, où les secondes chances ne s’épuisent jamais et où les miracles sont toujours près d’advenir. Suffirait-il d’une robe pour trouver la force de se tenir immobile face chaos et s’élever vers la lumière ?

Modèle de la collection Sandra Mansour, Bridal, prêt-à-porter 2023. Photo DR

« Blé d’orée » et nuages d’argent

Des fleurs en relief, blanches et dorées, éclosent en cascade sur un flot de tulle. Une robe Renaissance à corset en pointe joue l’impudique pudeur entre dentelles immaculées et transparences audacieuses. Des épis de blé en tissu et raphia trouvent leur champ sur un autre voile joliment baptisée Blé d’orée. Des nuages d’argent couvrent le dos d’une robe inspirée des Années folles qui porte le nom de « Ciel aux couleurs étranges ». Hiératique et couvrante, corsetée et juponnée, la robe Cieux éternels s’offre par contraste un décolleté hardi. Courte et fendue devant, longue et à traîne derrière, une robe de dentelle rouge vif, épaules nues et jeu de voile sur les bras joue son Jardin d’éclipses en défiant joliment la trop rigide tradition du blanc. Âme du crépuscule est une invitation à la danse, jupe de houri piquetée de papillons de tulle rouge sur rouge avec un sublime corset retenu par un collier de fleurs tissées. Trois arc-en-ciel (et deux soleils) se décline en entrelacs brodés de lumière après l’averse sur une robe années 20 en flots de tulle. Anges se traduit par un gilet de satin blanc plissé assorti à un ensemble veste et pantalon écru. Danse des trois Vénus est un ensemble de culotte et corset en gros fil écru tissé au crochet, à associer avec ce qu’on veut, selon ce qu’on veut être, paraître ou s’imaginer. Une collection qui laisse libre cours à la représentation de soi pour une célébration de l’amour trop longtemps trop codifiée.

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