Un proche des migrants clandestins noyés en avril dernier au large de Tripoli (Liban-Nord) a été tué par balles, samedi à l'aube, par l'armée libanaise après avoir poignardé un militaire qui se trouvait dans un poste de la troupe au quartier de Rifa, à Tripoli (Liban-Nord).
Dans un communiqué, l'armée a indiqué que cet individu, N.M., est entré par effraction dans un poste de la troupe à Tripoli, tenant un couteau et portant une valise à la main. Lorsque le militaire de garde s'est approché de lui, il l'a poignardé plusieurs fois dans différentes parties du corps. Un autre militaire a alors ouvert le feu contre l'agresseur qui est décédé sur-le-champ. Le soldat blessé a été transféré dans un hôpital de la région et sa situation est stable. Un expert en explosifs examine la valise, a ajouté la troupe, notant qu'une enquête a été ouverte par le pouvoir judiciaire compétent.
Un proche de l'agresseur, N.D., a confié à notre journaliste, Marie Jo Sader, qu'il souffrait d'une maladie mentale. Sa sœur et ses enfants sont toujours portés disparus, près de deux mois et demi après le naufrage de l'embarcation de migrants au large de Qalamoun, dont le bilan est de sept morts alors que quarante-cinq personnes avaient été secourues et une trentaine d'autres sont toujours portées disparues.
En journée, une patrouille de l'armée qui menait des perquisitions liées à l'agression a essuyé des tirs et des jets de pierre, selon la troupe. Cet incident est survenu alors que les militaires saisissaient la voiture d'un suspect de la même famille que l'agresseur. Deux kalachnikovs, un fusil d'assaut M16 et des munitions se trouvaient dans le véhicule. Des militaires ont par ailleurs effectué des descentes dans des appartements dans lesquels se seraient réfugiés des tireurs présumés et arrêté cinq personnes. Un lance-roquettes RPG, quatre roquettes et deux kalachnikovs ont été saisies lors de ces descentes.
Depuis le naufrage, l'armée libanaise mène des opérations de recherche le long de la côte, mais elle avait indiqué à L’Orient-Le Jour qu'elle ne disposait pas des "moyens techniques ou humains pour pouvoir extraire les personnes" ayant coulé avec l'embarcation. Des survivants et des proches accusent la marine militaire d'avoir percuté le bateau, provoquant son naufrage, tandis que l'armée affirme que, sans son intervention, aucun migrant n'aurait survécu.
Les incidents sécuritaires se sont dernièrement multipliés au Liban, notamment dans le Nord, alors que le pays continue de s'enliser depuis trois ans dans une crise socio-économique et financière dévastatrice.
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