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Moyen-Orient - Diplomatie

Les contours d’un accord indirect entre Israël et l’Arabie saoudite se dessinent

À l’approche du déplacement de Joe Biden dans la région à la mi-juillet, Le Caire et Washington jouent les intermédiaires pour faciliter un rapprochement entre l’État hébreu et le royaume wahhabite.

Les contours d’un accord indirect entre Israël et l’Arabie saoudite se dessinent

Dans un montage complexe révélé mercredi par le site d’information Axios, l’Arabie saoudite et Israël pourraient acter bientôt un rapprochement indirect par l’intermédiaire de l’Égypte et des États-Unis. Alors que des négociations sont en cours depuis des mois et après la levée du veto israélien, Le Caire s’apprêterait à restituer les îles inhabitées de Tiran et Sanafir à Riyad, qui les lui avait cédées en 1950. Stratégiquement situées en mer Rouge dans le détroit menant aux ports de Aqaba en Jordanie et d’Eilat en Israël, le transfert de ces bouts de terre a été autorisé par le Parlement égyptien dès 2017, mais nécessitait néanmoins l’approbation de l’État hébreu. Occupées par les forces israéliennes pendant la guerre des Six-Jours en 1967, les îles ont été démilitarisées conformément au traité de paix signé entre l’Égypte et Israël en 1979, avant d’être remises au Caire en 1982, sous condition du maintien d’une force multinationale dirigée par les États-Unis pour y garantir le droit de navigation. La présence de ces effectifs, refusée par Riyad, a été jusqu’à présent un point d’achoppement pour le retour des îles sous souveraineté saoudienne. Un retrait de la force multinationale pourrait être aujourd’hui compensé par des garanties sécuritaires de la part de l’Arabie saoudite.

Mais alors que le royaume wahhabite n’est pas prêt à rétablir ses relations diplomatiques avec l’État hébreu, les deux pays ne peuvent entrer dans un accord bilatéral direct. Dans les coulisses, les deux parties coordonnent donc avec Washington et Le Caire pour établir un montage complexe d’accords et des garanties pour assurer la réussite du transfert des îles, selon Axios. « L’astuce était de savoir comment l’Arabie saoudite pouvait signer un accord avec Israël sans le signer. Il n’y a pas de désaccord sur le fond. (...) La question principale était de savoir comment le faire de manière à ce que tout le monde se sente à l’aise au niveau politique », a déclaré un haut fonctionnaire israélien au site d’information. L’idée serait ainsi que Le Caire et Riyad signent un accord pour le transfert des îles, tandis que Washington, en tant que garant, recevrait des Saoudiens une lettre soulignant leurs engagements, notamment d’assurer la liberté de navigation, ainsi que les garanties associées. Les États-Unis donneraient alors à leur tour une lettre à Israël rappelant les obligations saoudiennes. En contrepartie du transfert de ces deux îles de la mer Rouge, Riyad aurait accepté d’ouvrir son espace aérien aux vols commerciaux israéliens à destination de l’Asie, notamment vers la Chine et l’Inde, leur permettant ainsi de faire des économies et d’arriver plus vite à destination. Selon des sources israéliennes citées par Axios, ce montage complexe, qui devrait être juridiquement contraignant, n’a pas été encore finalisé. Des efforts sont cependant déployés pour que les accords soient signés avant le déplacement de Joe Biden dans la région, prévu du 13 au 16 juillet, qui débutera en Israël en passant par la Cisjordanie pour finir en Arabie saoudite pour un sommet du Conseil de coopération du Golfe élargi.

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Partenaire primordial

Discrète, la médiation américaine permettrait à Joe Biden de marquer des points dans la région. Si une normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël ne semble pas à l’ordre du jour, le rapprochement entre les deux pays pourrait ouvrir la voie à d’autres pays arabes pour reconnaître l’État hébreu. « L’Arabie saoudite est un partenaire primordial pour nous concernant la lutte contre l’extrémisme dans la région et pour faire face aux défis posés par l’Iran. Nous espérons poursuivre le processus d’établissement de relations entre Israël et ses voisins », déclarait au début du mois le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Dans la même veine, une réunion tenue secrète avait rassemblé en mars dernier à Charm el-Cheikh des responsables militaires américains, israéliens et arabes, y compris saoudiens, pour discuter de stratégies de défense communes dans la région. L’envoyée spéciale américaine pour la surveillance et la lutte contre l’antisémitisme, Deborah Lipstadt, était ainsi en Arabie saoudite hier dans le cadre d’une tournée régionale censée favoriser les efforts de normalisation.

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Considérés comme un succès de la présidence de Donald Trump, les accords d’Abraham signés en 2020 avaient déjà scellé l’établissement de relations diplomatiques, voire de partenariats stratégiques, entre Israël d’un côté et les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc de l’autre. Si Mohammad ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, se montre plutôt enclin à une normalisation, son père, le roi Salmane, reste attaché à l’initiative de paix arabe de 2002 signée à Beyrouth sous l’impulsion de Riyad, qui conditionne notamment l’établissement de liens avec Israël à la création d’un État palestinien. « Nous avons toujours vu la normalisation comme une fin en soi. La normalisation entre la région et Israël apportera des avantages, mais nous ne pourrons pas en bénéficier à moins que nous ne soyons en mesure de résoudre le problème de la Palestine », rappelait ainsi le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhan al-Saoud, au Forum économique de Davos ce mois-ci. Des discussions seraient par ailleurs en cours pour ouvrir des vols charters directs entre l’État hébreu et le royaume wahhabite pour permettre aux fidèles d’effectuer le pèlerinage à La Mecque. Selon des informations de médias israéliens rapportées par le Financial Times, 6 000 Palestiniens se rendraient chaque année dans la ville sainte, devant pour cela passer par la capitale jordanienne.

Dans un montage complexe révélé mercredi par le site d’information Axios, l’Arabie saoudite et Israël pourraient acter bientôt un rapprochement indirect par l’intermédiaire de l’Égypte et des États-Unis. Alors que des négociations sont en cours depuis des mois et après la levée du veto israélien, Le Caire s’apprêterait à restituer les îles inhabitées de Tiran et Sanafir...

commentaires (2)

Pour le Liban, il est temps qu'il reconnaisse enfin son identité propre, qui n'est pas Arabe, et s'affranchir de tous les partis aux allégeances étrangères, Syrienne, Égyptienne, Arabes, Persanes ou autres et alors seulement il verra le salut. Ceci fait et pour le reste, les Libanais n'ont besoin de personne pour exploiter leur pays et ses ressources. Ils donneraient des leçons au monde entier.

Pierre Christo Hadjigeorgiou

14 h 00, le 01 juillet 2022

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Commentaires (2)

  • Pour le Liban, il est temps qu'il reconnaisse enfin son identité propre, qui n'est pas Arabe, et s'affranchir de tous les partis aux allégeances étrangères, Syrienne, Égyptienne, Arabes, Persanes ou autres et alors seulement il verra le salut. Ceci fait et pour le reste, les Libanais n'ont besoin de personne pour exploiter leur pays et ses ressources. Ils donneraient des leçons au monde entier.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    14 h 00, le 01 juillet 2022

  • Pour le LIBAN le seul salue serait de remettre l exploration de notre gaz aux pays Arabes et de remettre le pays dans son Arabité originel ,vue que les pays ARABES ont normalisé leur relation avec Israel nous éloignerons comme cela toute velléité sur notre gaz .qu' en pensez vous?

    Le juste milieu

    10 h 54, le 01 juillet 2022

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