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Politique - Liban

Raï tance les forces de l'opposition et réfute les arguments du Hezbollah

"Seul l'État est à même de trancher" au sujet du tracé de la frontière maritime avec Israël, affirme le chef de l'Église maronite.

Raï tance les forces de l'opposition et réfute les arguments du Hezbollah

Le chef de l'Église maronite, Béchara Raï, célébrant la messe à Bkerké, le 12 juin 2022. Photo ANI

Le chef de l'Église maronite, Béchara Raï, a tancé dimanche les forces de l'opposition auxquelles il avait farouchement exprimé son soutien lors des législatives du 15 mai, estimant qu'elles "se sont enfoncées dans leurs querelles quotidiennes au détriment des causes nationales". Le prélat a également estimé que "seul l'État est à même de trancher" sur le tracé de la frontière maritime avec Israël, dans une critique du Hezbollah qui avait assuré être "prêt à passer à l'acte si l'État libanais confirme une violation israélienne".

"Nous faisons assumer la responsabilité du terrible effondrement à tous les responsables, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition", a affirmé le cardinal Raï dans son homélie dominicale, rapportée par le média local el-Nashra. "Les forces de l'opposition se sont enfoncées dans leurs querelles quotidiennes au détriment des causes nationales et n'ont pas pris d'initiative pour s'entendre", a-t-il ajouté.

Ces propos interviennent alors que plusieurs partis traditionnels, dont les Forces libanaises de Samir Geagea et les Kataëb n'ont pas pu constituer un front commun avec les députés de la contestation pour mettre en œuvre certaines revendications. Lors de sa première séance, le Parlement a en effet réélu le chef du mouvement Amal Nabih Berry à la tête de la Chambre et le député aouniste Élias Bou Saab au poste de vice-président. 

"Rectifier le tir"
Selon le patriarche, "les dirigeants au pouvoir ont commis des actes impardonnables". "Cela s'est retourné contre l’identité du Liban et sa Constitution, hypothéquant la terre, le peuple et l’État libanais à des projets extérieurs", a-t-il regretté. Le patriarche a par ailleurs appelé à "un soulèvement populaire qui rectifie le tir, à un changement national et un plan de redressement qui sert l'intérêt du Liban". Il a aussi souligné la nécessité de "recourir à l'ONU afin que le Liban demeure libre, neutre et fort".

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Le dignitaire religieux a estimé, en outre, que "l'exercice de la justice au Liban est insupportable", déplorant le fait que "certains juges bloquent des dossiers bien fondés et montent des dossiers fictifs". Il a critiqué, dans ce cadre, le fait que le ministre sortant des Finances Youssef Khalil a refusé de signer un décret de nominations judiciaires qui permettrait une reprise de l'enquête sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth, bloquée depuis des mois en raison de manœuvres politiques. 

Frontière maritime
Au sujet du dossier du tracé de la frontière maritime avec le Liban, Mgr Raï a estimé que "seul l'État est responsable de trancher", selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Seul l'État est responsable de la gestion des négociations avec les parties étrangères, de la détermination du rôle des médiateurs, de la prise de décisions, de la mise en place de traités et de la décision de guerre ou de paix", a-t-il dit, alors que le Hezbollah avait lancé des propos virulents contre l'État hébreu et soutenu que "la résistance n'a pas peur de la guerre". 

Pour sa part, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Élias Audi, a appelé les responsables à "prendre une position unifiée qui sert les intérêts de tous les Libanais afin de faire face aux amis et ennemis", selon l'Ani.

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Le chef de l'Église maronite, Béchara Raï, a tancé dimanche les forces de l'opposition auxquelles il avait farouchement exprimé son soutien lors des législatives du 15 mai, estimant qu'elles "se sont enfoncées dans leurs querelles quotidiennes au détriment des causes nationales". Le prélat a également estimé que "seul l'État est à même de trancher" sur le tracé de la...

commentaires (6)

Bizarre ces Aouniste … quand ce même patriarche au début de son mandat prêchait le CPL tous, tous les Aouniste étaient derrière lui …. Maintenant qu’il tense les chefs du CPL et bien maintenant tous les aounistes sont contre et comme à l’heure habitude insultes mépris etc exactement comme ce fut le cas avec le patriarche Sfeir!! BANDES DE MOUTONS

Bery tus

14 h 29, le 13 juin 2022

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Commentaires (6)

  • Bizarre ces Aouniste … quand ce même patriarche au début de son mandat prêchait le CPL tous, tous les Aouniste étaient derrière lui …. Maintenant qu’il tense les chefs du CPL et bien maintenant tous les aounistes sont contre et comme à l’heure habitude insultes mépris etc exactement comme ce fut le cas avec le patriarche Sfeir!! BANDES DE MOUTONS

    Bery tus

    14 h 29, le 13 juin 2022

  • "...alors que le Hezbollah avait lancé des propos virulents contre l'État hébreu et soutenu que "la résistance n'a pas peur de la guerre". " Bon, n'en déplaise au grand barbu, ce n'est pas lui qui décide...N'a-t-il pas dit lui-même que "la décision de notre guerre,et celle de notre paix etc. est entre les mains du 'waly-el-faqih"? C'est donc ce dernier qui va décider...

    Georges MELKI

    12 h 09, le 13 juin 2022

  • Rien n’arrête le patriarche dans ses longs prêchi precha. Lui qui est censé se consacrer aux choses humaines et humanitaires par ces temps de vache maigre .

    Hitti arlette

    20 h 56, le 12 juin 2022

  • Déception. Le patriarche devrait choisir des combats et focaliser dessus plutôt que se perdre dans des logorrhées stériles sur plein de sujets. Par exemple, Justice pour le port, Justice pour les déposants :Audit BDL, Protection des frontières : Neutralité internationale avec couverture de l’ONU.

    Sam

    18 h 51, le 12 juin 2022

  • tt com j;avais "espere" un mea max culpa de geagea-ki bien entendu n'a ete declare qu'avec bcp trop de ouis mais... cardinal Rai devrait lui aussi-lui surtout etant chef de l'Eglise maronite- faire le sien sans fioritures pour avoir limite l'acces a Baabda aux 4 "bien nommes", ET de ne pas OSER requerir la demission de m aoun. ainsi SI rai pense bien faire ainsi, alors il devrait s'abstenir d'intervenir en aucune facon en attendant... le miracle divin

    Gaby SIOUFI

    17 h 26, le 12 juin 2022

  • Je propose, qu’à défaut de s’entendre à minima sur ce dossier, que les responsables politiques confient le dossier aux Chypriotes (d’ailleurs par le passé, ils ont proposé leurs services) ou à Mahmoud Abbas pour négocier en leur nom avec les Israéliens, sous l’arbitrage des Américains, avant que ceux-ci ne baissent les bras. Trop d’intérêts en jeu, des fanfaronnades, (on le voit bien, le litige jouxte une région ayant une seule couleur politique locale, chiite pour ne pas le nommer). Sinon, qu’on laisse à la délégation libanaise de peaufiner le dossier, et je conseille aux politiciens de ne pas ajouter leur grain de sable. Question de lisibilité et intérêt national. Pour le reste, j’ai retenu les paroles du Patriarche et du Métropolite, (Oh combien pertinente), surtout celle du Métropolite Audi quand il a appelé, je cite : "LES RESPONSABLES A PRENDRE UNE POSITION UNIFIEE QUI SERT LES INTERETS DE TOUS LES LIBANAIS AFIN DE FAIRE FACE AUX AMIS ET ENNEMIS", j’ai bien noté, faire face d’abords aux amis, et ensuite aux ennemis. Que Dieu vous entende. Pour finir, je sais bien quelle sera l’avenir de ces négociations, et je dirai mon pari en temps voulu. Bon dimanche dans la paix du Seigneur.

    Nabil

    15 h 57, le 12 juin 2022

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