
Un drapeau iranien sur le site de la centrale nucléaire iranienne de Bouchehr, le 10 novembre 2019. Photo d’archives AFP
Huit hommes condamnés pour vol en Iran risquent une amputation imminente des doigts en exécution de leur peine, affirment jeudi dans un communiqué deux organisations de défense des droits humains.
Les huit hommes, actuellement détenus dans une prison de la périphérie de Téhéran, ont été convoqués mercredi en vue de leur transfert dans un autre établissement pour leur amputation, reporté pour des raisons inconnues, précisent le centre Abdorrahman Boroumand (ABC), qui milite pour les droits humains en Iran, et le Réseau pour les droits humains au Kurdistan (KHRN).
Les deux organisations se disent "particulièrement inquiètes par des informations crédibles selon lesquelles un appareil récemment installé dans une chambre de la clinique de la prison d'Evine à Téhéran a servi à exécuter au moins une amputation ces derniers jours". En tant que signataire du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), l'Iran doit s'abstenir de toute "torture" ou "peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (article 7), tels que l'amputation des mains", selon le texte.
L'ABC, basé à Washington, indique avoir recensé au moins 356 condamnations à des amputations depuis la Révolution islamique en 1979, mais souligne que le total est probablement bien plus élevé. "L'exécution d'un châtiment aussi cruel et inhumain viole les normes minimales d'humanité et de décence, en particulier dans un pays où la torture pour forcer des aveux est systémique", estime le directeur exécutif de l'ABC, Roya Boroumand, cité dans le communiqué.
Les ONG font aussi valoir que certains des condamnés, en situation économique précaire sur fond de crise économique et d'inflation galopante, ont été contraints de voler pour survivre. Roya Boroumand appelle la communauté internationale à "réagir d'urgence pour arrêter ces amputations mais aussi à faire rendre des comptes à l'Iran pour ne pas retirer les châtiments corporels de sa législation, en augmentant leur visibilité et leur coût politique". Le Code pénal iranien, fondé sur la charia, la loi islamique, prévoit l'amputation pour des crimes comme les vols avec récidive.
Les huit hommes, actuellement détenus dans une prison de la périphérie de Téhéran, ont été convoqués mercredi en vue de leur transfert dans un autre établissement pour leur amputation,...
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