Journalistes et artistes se racontent sur scène à Beyrouth

C’est une expérience inédite que l’Institut français de Beyrouth s’apprête à accueillir mercredi prochain, à 20h30. Pour la première fois au Liban, sept journalistes et artistes libanais et étrangers se succéderont sur scène pour raconter en mots, en sons et en images, une histoire chacun, dans le cadre d’un spectacle intitulé Live Magazine. Des récits intimes, « 100 % éphémères, 99 % vrais ».

« Sur la scène à Beyrouth, il sera question de chardonnerets élégants et des trésors de Palmyre, d’un trajet tragique et d’une étoile afghane, d’intellectuels stambouliotes et d’un étrange banquier », peut-on lire dans le communiqué de presse de l’événement, gardant ainsi secret le contenu des interventions. « On n’annonce pas le programme, il n’y a pas de captation, zéro replay… donc ça permet de dire les choses intimement, différemment », affirme Florence Martin-Kessler, réalisatrice de documentaires pour la télévision, qui est à l’origine du concept. « Il y aura des témoignages à la première personne, des histoires vraies, des enquêtes, de la culture, de la politique, mais aussi du cinéma. Tous les intervenants qui monteront sur scène à Beyrouth sont méditerranéens », explique-t-elle à L’Orient-Le Jour.

L’affiche de l’événement « Live Magazine » qui se produira pour la première fois à Beyrouth, à l’Institut français du Liban.

« S’exprimer autrement »

Parmi les participants à l’édition beyrouthine du Live Magazine, nos confrères Marwan Chahine, qui a collaboré à plusieurs reprises avec L’Orient-Le Jour, et Hala Nasreddine, qui coordonne la cellule « Enquête » du site d’information Daraj. Ces derniers se produiront aux côtés de la journaliste turque Ayşegül Sert, de la documentariste Sonia Kronlund, de la réalisatrice Seham Boutata, de l’architecte Yves Ubelmann et de l’artiste et metteuse en scène Valérie Cordy. Le spectacle, d’une durée de 100 minutes, sera entrecoupé d’intermèdes musicaux joués par Joy Moughanni et Zeid Hamdan.

Lancé en 2014, le concept a permis à de nombreux journalistes et artistes de se produire sur scène et de s’exprimer librement, brisant ainsi les clichés sur leur travail. Depuis, les organisateurs ont pu mettre en place 98 éditions du Live Magazine, dans les plus grands théâtres d’Europe, à Londres, Bruxelles, Paris, Genève, Milan et Amsterdam, en collaboration avec de grands titres de la presse européenne et de prestigieux festivals d’art, de littérature, de culture. « En lançant ce genre de production il y a quelques années, j’ai surtout voulu accorder le plus de puissance possible aux journalistes en leur donnant les moyens de s’exprimer autrement », explique Florence Martin-Kessler. Live Magazine a récemment été nommé pour le « Prix de l’innovation de l’année » aux Assises internationales du journalisme.

« Notre tout premier spectacle a eu lieu dans une petite salle parisienne de 300 personnes, en 2014. C’est le grand succès depuis », poursuit Florence Martin-Kessler, qui se dit « enthousiaste à l’idée de lancer ce concept pour la première fois au Liban ». « Nous nous sommes produits récemment à Marseille et les histoires racontées ont porté sur le Liban. Puis on a rencontré l’équipe de l’Institut français du Liban qui nous a aidés à dupliquer le spectacle à Beyrouth, un projet que nous avions en tête depuis longtemps », se réjouit-elle.