
Le patriarche maronite Béchara Raï prononçant son homélie dominicale à Bkerké, en 2021. Photo ANI
"Certains veulent inverser les résultats des élections et dominer sur les prochains scrutins". C'est par ces propos que le chef de l’Église maronite a commenté dimanche les résultats des législatives du 15 mai, dans une critique claire du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, candidat officieux à la présidentielle d'octobre. Ce dernier affirme avoir remporté une "victoire" à l'issue de cette échéance, alors que son parti a perdu plusieurs sièges à l'Hémicycle et un nombre considérable de voix par rapport à 2018. Le scrutin a en effet été marqué par une progression des groupes de la contestation et des Forces libanaises de Samir Geagea, ainsi qu'un recul du CPL et du camp politique dirigé par le Hezbollah, lequel a perdu sa majorité au Parlement.
A la veille des élections, le 14 mai, Mgr Raï avait critiqué de manière inédite le président de la République Michel Aoun, fondateur du CPL, affirmant que son élection à la tête de l’État en 2016 avait été imposée. Jamais le patriarche maronite n'était allé aussi loin dans ses attaques contre le camp présidentiel et ses alliés, notamment le Hezbollah qu'il a qualifié de "milice".
"C'est comme si certains voulaient s'opposer à la réalité du changement parlementaire et à la marche vers le changement politique, inverser les résultats électoraux et dominer les scrutins futurs", a lancé Béchara Raï dans son homélie de ce premier dimanche post-électoral. "La victoire n'est pas la fin du combat, mais son commencement, et nous appelons les citoyens à se réveiller et à se préparer à affronter le détournement de la volonté populaire" a-t-il également plaidé.
Réformer d'abord "les pratiques de certains juges"
Le patriarche maronite, qui attaque régulièrement le camp aouniste et la procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, proche du président Aoun, n'a pas épargné cette dernière de ses critiques, sans la nommer toutefois : "Nous espérions que le changement commencerait par les réformes au niveau des pratiques de certains juges et par le respect des bases de la justice, mais cela n'a pas eu lieu".
Il a ensuite appelé à "la fin de l'injustice", alertant sur une "une transformation du système démocratique en un régime de répression tyrannique". Il a dans ce contexte plaidé pour que la justice se concentre sur l'enquête sur l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth ou encore sur "ceux qui ont volé et mis en faillite l’État". Le Liban traverse depuis 2019 une crise économique inédite, l'une des pires du monde depuis le XIXe siècle, selon la Banque mondiale.
Béchara Raï a enfin déploré des "troubles sécuritaires" au lendemain des élections, notamment "le retour de la crise des carburants, les pénuries de pain et de médicaments, l'inflation et la spéculation autour du dollar", alors que le billet vert a dépassé dimanche les 32.000 LL sur le marché parallèle. "N'est-ce pas le contraire qui devrait arriver ?" a-t-il interrogé.
parlons peu mais disons vrai : le clerge se doit poursuivre son ingerence tant que les politiciens en civil sont ce qu'ils sont : irresponsables, interresses, ignorants,traitres parfois. ceci dit,Rai devrait cesser de repeter ce que ces politiques, parler reformes de ceci et de cela. LA VRAIE REFORME, CELLE LA SEULE UTILE MAIS TRES/TROP DIFFICILE A ATTEINDRE EST CELLE DE L'ESPRIT. reformer la justice serait -ce effectuee par le st esprit ou par la grace de ces memes corrompus ?
11 h 10, le 23 mai 2022