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Lifestyle - Liban Pop

Les stars ont aussi leur mot à dire en politique

« Nous sommes avant tout des citoyens », rappelle la diva Nawal el-Zoghbi.

Les stars ont aussi leur mot à dire en politique

Un graffiti tagué sur un mur du centre-ville de Beyrouth en novembre 2019. Joseph Eid/AFP

Les législatives libanaises ne laissent personne indifférent, et les stars libanaises ont elles aussi été atteintes par l’effervescence électorale et la conscience du devoir citoyen. Le week-end dernier, ils étaient plus de 130 000 Libanais expatriés à se rendre aux urnes pour y déposer leur bulletin de vote, et dont de nombreux artistes. À Dubaï, le chanteur Anthony Touma a fait la queue avec ses compatriotes, et s’est réjoui sur les réseaux sociaux de la file de participants qui s’est étalée sur plus d’un kilomètre. « J’ai été positivement surpris par le nombre de votants mais je l’étais davantage par leur joie d’être là, debout pendant deux heures et demie malgré une chaleur qui dépasse les 40 degrés, confie-t-il depuis Dubaï. L’ambiance était positive, joyeuse, et je peux dire qu’en deux heures, je n’ai rencontré personne qui disait ne pas vouloir le changement. Il y avait une vraie volonté d’insuffler un souffle nouveau au sein de la vie politique. » Des affirmations reprises par le réalisateur Pierre Khadra, qui avoue avoir craint de voir les supporters des partis traditionnels, leurs couleurs et leurs drapeaux près des urnes. « À notre surprise, leur présence était timide, voire quasi inexistante, comme si les partisans n’étaient pas fiers de montrer leurs affiliations, dit-il à L’Orient-Le Jour. Les gens qui représentent le changement étaient largement dominants. Cela nous a encouragés malgré la chaleur et la longue file d’attente. Moi qui ai toujours voyagé pour le travail sans jamais quitter le Liban, je suis triste de voir que tous nos talents brillent aujourd’hui à l’étranger au lieu de réussir dans notre propre pays. Ces pays qui nous ont accueillis chaleureusement bénéficient de notre art, de nos idées, alors que nous pouvons tant donner au pays du Cèdre, qui perd beaucoup avec cet exode d’artistes et de penseurs. Et tout cela à cause de la crise et des politiques. Il est donc important de voter pour essayer d’aboutir, enfin, à un changement. »

Des opinions divergentes

À Beyrouth, c’est la même ardeur du côté des chanteurs. Habituée à clamer haut et fort son avis politique, et faisant fi des critiques, Elissa n’y est pas allée par quatre chemins et a appelé à renverser la majorité actuelle. L’interprète de Aam Thour, le titre qui avait marqué le soulèvement populaire du 17 octobre, a estimé clairement qu’il est impératif de voter contre la culture de la mort symbolisée par l’axe de la mouman’aa. « Pour chaque martyr tombé dans la double explosion au port, pour chaque mère qui a perdu son enfant, il faut choisir la culture de la vie et de la joie qui nous ressemble. » Estimant qu’il faut rebâtir un Liban indépendant, neutre et libre, elle a appelé à voter « contre l’occupation iranienne, les armes et la culture de la mort ». Plus réservée, la diva Nawal el-Zoghbi a appelé les Libanais via Twitter à bien choisir leurs représentants. « Ils sont attachés à leurs sièges, et nous sommes attachés au pays, il ne faut plus élire les mêmes personnes », a-t-elle écrit. « Ma famille et moi allons bien évidemment participer aux élections dimanche, nous a-t-elle confirmé. C’est le devoir de tout artiste car nous sommes avant tout des citoyens. La situation du pays requiert que nous encouragions les Libanais à voter. Nous n’avons pas d’autre choix ! »

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Pour sa part, le chanteur Zein el-Omr, autrefois supporter du président Michel Aoun, a également appelé ses compatriotes à se rendre aux urnes dimanche. « Le peuple libanais doit choisir le changement ou se taire à jamais, a-t-il affirmé depuis le Canada. Ceux qui vendent leurs voix pour 100 dollars tous les quatre ans, ne sont pas libres et n’ont pas le droit de se plaindre de l’humiliation que nous vivons. » Alors que des figures familières du petit écran ont choisi avec optimisme de se présenter aux élections, comme l’animatrice-radio Rima Njeim au Metn sur la liste des Kataeb-indépendants, l’actrice Léa Abou Chaaya au Metn sur la liste Michel Murr-indépendants, le comédien Michel Abou Sleiman au Chouf, ou encore l’actrice Carla Boutros sur la liste du Courant patriotique libre à Beyrouth I, d’autres semblent avoir été atteints par la morosité. C’est le cas du chanteur Ragheb Alama, qui a affirmé sur Twitter qu’il ne participera pas au scrutin et « votera pour Dieu, comme tout Libanais qui s’oppose à la classe politique qui a détruit le Liban et les rêves des Libanais ». « Je n’ai pas perdu espoir en notre cher Liban, nous explique toutefois l’interprète de Tar el-Balad , mais j’ai perdu espoir en cette classe politique et ce système sectaire qui apprend à nos responsables le vol, l’irresponsabilité et la destruction, au lieu d’encourager le développement et la construction d’un meilleur avenir. Pour moi, ces élections sont celles de la corruption et des faux témoins, au sein d’une démocratie malheureusement truquée. » Mais si Ragheb Alama estime que « l’histoire n’épargnera pas nos responsables et qu’elle ne leur pardonnera pas les péchés qu’ils ont commis à l’encontre de notre beau pays », le devons-nous ?

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