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Économie - Réformes

L’aspect technique du plan de restructuration bancaire est terminé, selon Saadé Chami

L’aspect technique du plan de restructuration bancaire est terminé, selon Saadé Chami

Le ministre des Finances Youssef Khalil (d.) lors d’une réunion en visioconférence avec les créanciers de l’État libanais. Capture d’écran

À quelques jours des législatives, le vice-premier ministre Saadé Chami a fait hier, lors d’une réunion en visioconférence avec les créanciers de l’État libanais, un point sur la situation du Liban, en crise depuis 2019, et évoqué les prochaines étapes prévues par l’exécutif, qui sera bientôt chargé de la gestion des affaires courantes.

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Un rendez-vous auquel a également participé le ministre des Finances Youssef Khalil et alors que le pays n’a toujours pas restructuré ses titres de dette en devises (ses eurobonds) sur laquelle il a fait défaut en mars 2020. Le gouvernement a en outre récemment conclu un accord préliminaire avec le Fonds monétaire international devant déboucher sur un programme d’assistance de trois milliards de dollars sur 4 ans, lui imposant plusieurs réformes drastiques en retour.

Premier enseignement : l’exécutif semble avoir bien avancé dans la rédaction de son plan de sortie de crise avec l’aide du cabinet Lazard qui l’épaule sur le volet financier de la restructuration de la dette. Un des chantiers-clefs est celui de la restructuration du secteur bancaire, autrefois pilier de l’économie libanaise, mais dont les acteurs « sont presque tous en mauvaise santé », a indiqué Saadé Chami. Selon lui, « l’aspect technique » de ce volet a été finalisé, et le projet de loi de résolution bancaire est actuellement étudié par la Banque du Liban, la Commission de contrôle des banques (CCB) et le FMI pour vérifier qu’il n’est « pas en contradiction avec les lois libanaises ».

Saadé Chami a aussi indiqué que le projet de loi ne sera pas finalisé avant les élections, mais il espère qu’un des députés pourra lui-même proposer le texte au Parlement – sous forme de proposition de loi – pour accélérer la procédure. Il n’a toutefois pas pu préciser le nombre de banques qui resteront dans le paysage libanais, indiquant que ceci dépendra de l’audit qui sera effectué par des cabinets internationaux sur les 14 plus grandes banques du pays (qui représentent plus de 80 % du secteur bancaire, selon le plan ayant fuité en avril), une des demandes de réformes du FMI. L’audit des autres enseignes devrait en principe être piloté par la CCB.

Le vice-Premier ministre a aussi noté que le but du plan était de rendre le secteur bancaire « productif » et qu’il puisse financer l’économie, et a ajouté, lors de la session de questions-réponses, que le gouvernement était en « contact permanent » avec l’Association des banques du Liban (ABL). Or, celle-ci avait rejeté, fin avril, le plan de redressement dont le contenu avait fuité, le jugeant « catastrophique ».

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Dans ce plan, l’exécutif envisage de mettre les actionnaires et les déposants à contribution pour réduire les pertes estimées à 72 milliards de dollars (63 milliards pour la BDL et environ 9 milliards de dollars pour les banques, des chiffres qui devraient être revus suite à des audits), précisant que les dépôts en dessous de 100 000 dollars – le montant pourra être revu à la hausse ou à la baisse dépendamment des résultats des audits bancaires, selon le vice-premier ministre – seront sauvegardés. Les dépôts supérieurs à ce moment devraient subir un bail-in (une transformation partielle en actions dans les banques) et une lirification, mais Saadé Chami n’a pas fourni plus de détails sur ce point.

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Le but affiché est de stabiliser l’économie, avec un objectif de croissance de 2,2 % en 2023, lors du lancement du programme du FMI, pour arriver autour de 3,1 % en 2026. Selon l’exécutif, le PIB devrait se contracter de 2,5 % en 2022, soit moins fortement que les prévisions de la Banque mondiale (-6,5 %). Dans son projet de budget dévoilé en février, l’exécutif anticipait 3 % de croissance en 2022.

8 à 10 milliards de dollars

Sur la restructuration de la dette, Saadé Chami a rappelé que l’objectif était de faire passer le ratio dette/PIB de 360,7 % en 2021 à 127 % cette année, pour atteindre par la suite 101,5 % en 2026, et ce à travers un haircut (décote) conséquent, dont il n’a pas précisé le montant. En se basant sur les chiffres de fin 2021 présentés par Saadé Chami, la dette en devises du Liban est estimée à 37 milliards de dollars, dont 9 milliards de dollars d’arriérés de paiement. La dette en livres, estimée à 62 milliards de dollars au taux officiel, ne vaut que 5 milliards de dollars au taux de 20 000 livres fixé par le gouvernement dans ses calculs contenus dans le projet de budget. Le plan du gouvernement anticipe en outre que l’inflation passerait de 154,8 en 2021 à 96,9 % cette année, pour atteindre ensuite 5 % en 2026.

Pour financer tous ces chantiers, Saadé Chami estime enfin que le Liban a besoin de 8 à 10 milliards de dollars, qui devront être fournis par la communauté internationale.

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commentaires (8)

"Les dépôts supérieurs à ce moment devraient subir un bail-in (une transformation partielle en actions dans les banques) et une lirification" cela veut dire que l'on a confiance dans les banques pour transformer notre argent en action, quant à la lirification, je me permet de vous rappeler qu'en application de l'article 754 du code du commerce au contrat de prêt à la consommation, l'emprunteur est tenu de restituer l'argent au préteur; en même espèces eyt qualité et donc de rendre en dollars une somme déposée en dollars

fadi labaki

13 h 43, le 14 mai 2022

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Commentaires (8)

  • "Les dépôts supérieurs à ce moment devraient subir un bail-in (une transformation partielle en actions dans les banques) et une lirification" cela veut dire que l'on a confiance dans les banques pour transformer notre argent en action, quant à la lirification, je me permet de vous rappeler qu'en application de l'article 754 du code du commerce au contrat de prêt à la consommation, l'emprunteur est tenu de restituer l'argent au préteur; en même espèces eyt qualité et donc de rendre en dollars une somme déposée en dollars

    fadi labaki

    13 h 43, le 14 mai 2022

  • Lorsque le ministre des finances n’est là que pour bloquer aussitôt qu’il il s’agit d’une solution radicale en prenant le soin de discuter de son projet de blocage avec le vice premier ministre qui lui donne son accord sans protestation, on peut rêver les yeux ouverts de voir ce pays un jour sortir de son marasme et devenir un pays démocratique et souverain. Hamiha haramiha. Bon courage pour la suite.

    Sissi zayyat

    11 h 54, le 12 mai 2022

  • Quand Elliott Ness voulait en finir avec Al Capone, il a utilisé les mêmes méthodes que celui ci. Si on veut en finir avec cette mafia et cette bande de gangsters qui prennent en otage tout le pays, il ne faut pas craindre de publier des commentaires mêmes diffamatoires, c’est le seul langage que ces gangsters comprennent même s’ils disent qu’il pleut quand on leur crache dessus

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 02, le 12 mai 2022

  • le plan mr chami avait ete critique par l'ABL ? avec justesse mais des raisons propre a leurs interets a elles , certainement pas dans l'interet des deposants, des souscripteurs a divers bons de trésor, d'euro bonds , d'actions diverses de certaines banques....

    Gaby SIOUFI

    10 h 36, le 12 mai 2022

  • HELLLLLLOOOOOO ! ? y a t il quelqu'un a l'ecoute ? quid des 30 milliards de $ en eurobonds ? effaces?annules? quoi ? nous n'en entondons point parler? Pourquoi ? l'OLJ pourrait il faire de sorte qu'une enquete soit menee, des questions posees afin d,aboutir a quelques details minimales a ce sujet?

    Gaby SIOUFI

    10 h 34, le 12 mai 2022

  • LES VOLEURS NE CHOMENT PAS. AUCUNE PARTICIPATION DES MILLIARDAIRES ET DES MULTIMILLIONNAIRES N,EST PREVUE. SEULES LES ECONOMIES D,UNE VIE DU COMMUN DES DEPOSANTS, SOMMES SERVANT A VIVRE JUSQUE LEURS DERNIERS JOURS POUR LA MAJORITE DES DEPOSANTS, SONT SACRIFIEES PAR LES MAFIEUX QUI GOUVERNENT TOUJOURS CE PAYS ET S,ACHARNENT A AFFAMER, VOIRE CONDAMNER A LA MORT CERTAINE, LES DEPOSANTS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 26, le 12 mai 2022

  • Entre l'élevage de cailles, les couches lavables, les aïeux sans électricité et le pain de patates ça devrait le faire, non?

    Christine KHALIL

    09 h 46, le 12 mai 2022

  • La canaille du pouvoir et les crapules bancaires ont un seul but en commun : faire payer leurs rapines en pillant les deposants et les salaries. Les soi-disants experts, MM Chami et ElKhalil, ne savent rien faire d'autre que concoter des plans dans ce sens pour se servir leurs maitres. Un jour, prochain fait-il esperer, tout ce beau monde devra payer a son tour.

    Michel Trad

    09 h 16, le 12 mai 2022

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