Une enquête libanaise sur les détournements de fonds et le blanchiment d'argent présumés du gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé, et de son frère Raja devait accéder jeudi à de nouvelles informations sur les comptes de ce dernier, ce qui pourrait faire avancer l'enquête, rapporte l'agence Reuters.
Le directeur de la Banque du Liban fait l'objet d'enquêtes judiciaires au Liban et dans au moins cinq pays européens concernant le détournement présumé d'au moins 330 millions de dollars de fonds publics par lui-même et son frère. Tous deux ont nié ces accusations.
Jeudi, la commission d'enquête spéciale de la Banque centrale a accepté de transmettre les informations sur les comptes de Raja Salamé au procureur général près la cour de cassation, Ghassan Oueidate, a confirmé Riad Salamé à Reuters. Le gouverneur de la BDL dirige normalement la commission mais a déclaré qu'il s'était retiré "pour éviter tout conflit d'intérêts".
Le juge Oueidate avait précédemment envoyé des lettres aux banques libanaises leur demandant de fournir à la justice libanaise des informations sur les comptes de Raja Salamé. Les banques avaient refusé, invoquant les lois sur le secret bancaire, et avaient plutôt fourni des informations à la commission de la Banque centrale.
Cette décision a été prise alors qu'une juge française enquêtant sur les mêmes accusations portées contre les frères Salamé a effectué une visite inédite à Beyrouth jeudi. Des juges européens cherchent également à obtenir ces informations, car elles peuvent fournir des réponses sur la destination des bénéfices des biens présumés mal acquis.
La juge d'instruction française Aude Buresi a rencontré M. Oueidate jeudi dans un tribunal de Beyrouth, ont déclaré trois sources judiciaires à Reuters, ce qui constitue la première visite d'un juge européen. Sa visite visait en partie à obtenir des informations sur les comptes des frères Salamé et d'autres personnes présentant un intérêt pour l'enquête, ont déclaré deux personnes connaissant bien le dossier.
L'ambassade de France s'est refusée à tout commentaire, précisant qu'elle n'était pas impliquée dans la coordination entre les deux systèmes judiciaires. La remise d'informations complètes marquerait un progrès significatif dans les enquêtes après des mois de retard.
Raja Salamé est en détention depuis le 17 mars pour des soupçons dans une affaire de blanchiment d'argent. Sa remise en liberté contre une caution financière de plusieurs millions de dollars a été approuvée par la justice, mais il est encore en prison, ayant fait appel du montant de la caution qui s'élève à 200 milliards de livres libanaises et qui était de 500 milliards LL initialement.
commentaires (5)
Ou en est l’audit juricriminel d’Alvarez dont on entends plus parler? Riad Salamé est protégé et guidé par ceux qui ont eux-même puisé dans le sac pendant des années, surtout au ministère des finances.. C’est Alvarez qui devrait fournir les documents à la justice, s’assurer de leur authenticité, enquêter sur le panier de crabe qu’est devenu la BDL sous la houlette de celui qui la dirige…Et non celui qui se fait auditer lui-même par une companie locale qu’il a choisi…
LeRougeEtLeNoir
07 h 47, le 06 mai 2022