Rechercher
Rechercher

Rassurances désassurées


Entre le fêlé haute tension qui a juré de faire manger au ministre Walid Fayad son brushing « spécial mondanité et beuverie » et la prochaine loi sur le contrôle des capitaux promise par son collègue Youssef Khalil, neveu du précédent éponyme et saboteur de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth, il est quand même rassurant de constater :


1) qu’Orangina est le seul à assurer le service après-vente du Hezbollah en soutenant sa quincaillerie militaire,


2) qu’Istiz Nabeuh rame à contre-courant en continuant de faire la promotion des paradis poutinien et assadien,

3) que le Mikati mi-décati persiste à vendre sa sauce mielleuse à la communauté internationale tout en feignant d’ignorer l’élevage de barbus dans la Békaa et au Liban-Sud,


4) que plus personne ne parle du Mollasson du Futur, figé dans son émirat des sables au milieu des prières et des poussières.


Certes, on continue encore de mastiquer l’iftar du Victorieux divin, qui avait nourri à sa table il y a quelques semaines le Basileus et le Franju, tous deux en quête de goinfrerie présidentielle. Manque de pot, l’Homo barbudens avait parlé de tout sauf de ça, au grand dam des deux Dalton, qui pourtant ne s’entendent sur rien. Mais tant pis, au moins ils ont bien mangé…


Pour l’heure, les sphères stratosphériques du Liban d’en haut sont davantage occupées à inventer des coups tordus sécuritaires dans l’espoir d’envoyer paître la prochaine échéance électorale. Le dernier en date a été la guéguerre à Jounieh que se sont livrée les milices officielles, FSI et police municipale, autour d’un larron qui écumait une propriété privée. Le litige a d’abord bien évidemment été traité à la libanaise, façon « Papiers! Ouvre le coffre et ferme ta gueule » aboyé par un gras du bide, mufle épais échappé d’une mangeoire, avec de temps en temps un regard lubrique faisant croire à des relents d’humanité. Pour finir ensuite à la libanaise aussi, autour d’un bon café chez le commissaire… pendant que les policiers municipaux étaient jetés au trou. Fin de l’épisode.


Heureusement que le Liban est ainsi fait pour nous donner de l’animation. Avec des responsables biologiquement incompatibles avec les concepts infâmes de respect d’autrui parachutés d’Occident, ce n’est pas demain la veille que l’on verra ce pays bercé de démocratie, où des petits lutins politiques s’ébattront sur les notes musicales des droits de l’homme, échappées des harpes poétiques décorant leur Parlement fleuri.

gabynasr@lorientlejour.com

Entre le fêlé haute tension qui a juré de faire manger au ministre Walid Fayad son brushing « spécial mondanité et beuverie » et la prochaine loi sur le contrôle des capitaux promise par son collègue Youssef Khalil, neveu du précédent éponyme et saboteur de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth, il est quand même rassurant de constater : 1) qu’Orangina est le...

commentaires (4)

Excellent ! Merci

Brunet Odile

20 h 50, le 29 avril 2022

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Excellent ! Merci

    Brunet Odile

    20 h 50, le 29 avril 2022

  • Entre le fêlé haute tension et l'élevage de barbus il y a de quoi faire !! Merci Gaby tu nous régale !!!

    Eva Younes

    14 h 15, le 29 avril 2022

  • "Avec des responsables biologiquement incompatibles avec les concepts infâmes de respect d’autrui parachutés d’Occident, ce n’est pas demain la veille que l’on verra ce pays bercé de démocratie, où des petits lutins politiques s’ébattront sur les notes musicales des droits de l’homme, échappées des harpes poétiques décorant leur Parlement fleuri." Aucun mémorialiste n’a été plus clair. Vous êtes le Saint-Simon de notre actualité. Vous avez l’obsession de la vérité, le style au service de la vérité, toujours la vérité. Merci M. Nasr pour tout ce que vous écrivez depuis une quarantaine d’années. Merci beaucoup.

    Nabil

    11 h 12, le 29 avril 2022

  • Je plussoie tout ce que vous écrivez ce matin, et j’ai pitié pour mes compatriotes, je les plains. Vous avez eu la totale ces dernières années, la loi de série, quoi ! "La Covid 19", "le Harbor 20" (surtout le 4 août 2020), "la Salaménelle 21", et la banqueroute, mais pas encore "la Poutine 22". Pour cette dernière menace annoncée, préparez vos abris nucléaires, elle est prise au sérieux. Morale de l’histoire : Un malheur n’arrive jamais seul. Jamais.

    Nabil

    11 h 03, le 29 avril 2022

Retour en haut