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Campus - MILITANTISME

Ayah Abdouny, une militante écologiste qui soutient la cause des jeunes

Coprésidente de la Fédération des verts de l’Asie-Pacifique, membre du Parti vert libanais, cette étudiante consacre sa vie à son engagement environnemental et communautaire, notamment auprès des jeunes, espérant qu’ils seront un jour les vecteurs du changement.

Ayah Abdouny, une militante écologiste qui soutient la cause des jeunes

Militante dans la section libanaise du mouvement Fridays For Future (initié par Greta Thunberg), membre du conseil exécutif du Parti vert libanais, Ayah Abdouny a établi, en 2020, le Réseau des jeunes verts de l'Asie-Pacifique dont elle a été la présidente pendant un an et demi. Photo Najah Jaroush

Révoltée par les injustices, incapable de garder les bras croisés, Ayah Abdouny milite pour l’environnement et soutient la cause des jeunes, tout en les sensibilisant aux différentes causes qu’elle défend. Selon elle, la première étape dans le processus de changement est de prendre conscience des problématiques. « Le Liban est comme une page blanche maintenant, puisque nous n’avons rien, nous pouvons commencer à construire dès aujourd’hui. Ce que j’espère, sans avoir d’attentes, c’est activer le pouvoir de la jeunesse », lance-t-elle. C’est justement dans cette perspective que cette étudiante en architecture d’intérieur a cofondé, en 2021, une plateforme sur les réseaux sociaux, Lebanese Green Wave, qui prône diverses causes comme la non-violence, la justice sociale, la durabilité, le respect de la diversité et de l’écologie. Pour Ayah Abdouny, la défense de l’environnement ne se limite pas, en effet, à la nature. « Notre pays est le meilleur endroit pour avoir un mouvement laïc vert qui prend en considération les droits des humains, des animaux et des plantes car ils sont tous liés les uns aux autres. »

Militante dans la section libanaise du mouvement Fridays For Future (initié par Greta Thunberg), membre du conseil exécutif du Parti vert libanais, la dynamique étudiante a établi, en 2020, le Réseau des jeunes verts de l’Asie-Pacifique dont elle a été la présidente pendant un an et demi. Ce réseau est rattaché à la Fédération des verts de l’Asie-Pacifique, dont elle est devenue la coprésidente pour une durée d’un an, et qui est l’une des fédérations mondiales liées à Verts mondiaux (un réseau international fondé par plusieurs partis écologiques).

Aujourd’hui en dernière année d’architecture d’intérieur à l’AUST, Ayah Abdouny semble déjà avoir choisi sa voie, qui n’est pas celle tracée par son parcours académique. Après le lycée, elle a effectué 2 années de soins infirmiers à l’AUB, puis s’est essayée aux sciences de l’éducation, tout en étant inscrite, en parallèle, en architecture d’intérieur. Toutefois, détenir un diplôme ne signifie pas grand-chose pour elle. L’expérience en revanche, oui. « Je fais confiance au chemin que j’emprunte. Et je ne prends jamais un chemin qui n’offre pas d’opportunités », assure-t-elle. Elle précise qu’une bonne opportunité doit lui apprendre quelque chose de nouveau et lui permettre de donner aux autres, ou d’avoir un impact positif et durable sur sa vie et sur celle des autres. Cette jeune altruiste confie d’ailleurs ne pas supporter la ségrégation. « J’espère voir un jour une société inclusive, qui ne soit pas remplie de stéréotypes, qui ne blesse pas les individus. »

Ayah Abdouny a ainsi multiplié initiatives et expériences, sur les plans communautaire et professionnel, ce qui lui a permis de nourrir sa curiosité, de diversifier ses centres d’intérêt et d’acquérir des compétences différentes de celles qu’on apprend sur les bancs de l’université. Son chemin, elle le doit en partie à sa mère, sa figure modèle, une paysagiste qui a lancé sa propre entreprise après avoir obtenu son diplôme de l’AUB en agriculture, et qui a encouragé sa fille à saisir les opportunités depuis son plus jeune âge. « Le fait que son entreprise soit parmi les rares de la Békaa et que ma mère soit, probablement, la première femme à posséder une entreprise de ce genre (spécialisée en paysagisme, NDLR) dans la région, m’a beaucoup marquée », confie Ayah Abdouny. Dès ses 10 ans, cette militante écologiste assistait sa mère au travail. « Je me considère privilégiée d’avoir autant d’expériences à mon âge ! » avoue-t-elle. Adolescente, elle accompagnait également sa mère aux réunions qui ont précédé la création du Parti vert libanais, cette dernière faisant partie du groupe qui l’a initiée. Elle se portait aussi volontaire dans la mise en œuvre de leurs activités de sensibilisation et écologiques. Ce lien à l’environnement remonte à son enfance. Originaire de l’ouest de la Békaa, elle a grandi dans les champs de ses grands-parents, « proche de la nature et des êtres vivants qui nous entourent, se rappelle-t-elle. Et nos parents nous ont toujours encouragés à nous rapprocher des autres êtres et à les comprendre ».

Laisser la jeunesse s’exprimer

En adoptant la cause des jeunes, Ayah Abdouny souhaite les aider à être davantage acceptés et entendus, responsables et engagés dans tout ce qu’ils entreprennent, afin qu’ils puissent avoir un impact. « Les jeunes s’affirment et apprennent lorsqu’ils se chargent de responsabilités. Il faut forcer l’engagement chez les jeunes car il est absent. Sans cela, il n’y aura pas de pays, pas de bons dirigeants. Or, les bons dirigeants se tiennent responsables et avouent leurs erreurs », estime-t-elle. De même, en évoquant les problèmes de gouvernance dans le pays, elle récuse la mentalité selon laquelle les bonnes notes à l’école ou à l’université valent plus que le travail communautaire des jeunes ou que leur révolte. « Quand les étudiants manifestent, on leur en veut, même si leur avenir dépend de leurs manifestations. Il en va de même pour ceux qui sont engagés dans le travail communautaire. Comment aider la société pourrait être fait quand ce n’est pas encouragé ? » Pour la jeune femme, ce sont des générations d’individualistes qui sont ainsi élevées. « La personne ne se souciera que d’elle-même, de sa propre communauté ou secte », résume-t-elle. Réprimer les jeunes, les empêcher de s’exprimer, produit « une génération qui se sent muselée et incapable d’agir en vue d’effectuer un changement. On est supposé sortir de cette logique, nous défendre et lutter pour ce qui est bon pour nous », assène avec détermination, cette militante qui est convaincue que « le changement est une transition. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, ni en un an. C’est une transition qui traverse les générations ».

Quand elle aura obtenu son diplôme dans quelques mois, Ayah Abdouny hésite entre rester au Liban, y investir son énergie et lutter pour ses causes, ou quitter le pays et mener ailleurs une vie décente où les droits fondamentaux sont assurés. « J’espère rester assez longtemps pour dire que j’ai essayé. Je suis consciente que ce que je fais aura un certain impact. Il y aura quelqu’un qui réfléchira à ce que je dis ou commencera à m’imiter. Et ils réussiront, même si ce sera dans 5 ans », estime-t-elle, espérant que le fossé entre les anciens et les jeunes soit comblé, « afin de ne pas laisser l’histoire se répéter ».


Révoltée par les injustices, incapable de garder les bras croisés, Ayah Abdouny milite pour l’environnement et soutient la cause des jeunes, tout en les sensibilisant aux différentes causes qu’elle défend. Selon elle, la première étape dans le processus de changement est de prendre conscience des problématiques. « Le Liban est comme une page blanche maintenant, puisque nous...

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