Rechercher
Rechercher

Politique - Diplomatie

Paris et Riyad scellent un accord de plus de 70 millions de dollars d’aides au Liban

Dans un premier temps, une enveloppe initiale d’environ 30 millions de dollars sera destinée à financer des projets dans le secteur de la santé et à renforcer la sécurité alimentaire, précise Anne Grillo.

Paris et Riyad scellent un accord de plus de 70 millions de dollars d’aides au Liban

L'ambassadrice française à Beyrouth Anne Grillo et l'ambassadeur saoudien Walid Boukhari, à Beyrouth, le 26 avril 2022. Photo ANI

La France et l'Arabie saoudite ont conclu mardi soir le protocole d'entente du fonds conjoint de développement pour le Liban, en proie à la pire crise économique de son histoire, qui promet une enveloppe de plus de 70 millions de dollars, dont un financement initial d'environ 30 millions de dollars sera destiné à soutenir la sécurité alimentaire et le secteur de la santé.

Cet accord-cadre, signé par l'ambassadrice de France à Beyrouth, Anne Grillo, et l'ambassadeur saoudien Walid Boukhari, définit les modalités du développement de projets humanitaires au Liban, a affirmé Mme Grillo lors de la cérémonie de signature. Elle a dans ce cadre évoqué un "partenariat inédit" entre Paris et Riyad, "pour apporter une aide directe et concrète à la population du Liban qui continue d'être éprouvée par une profonde crise économique, sociale, financière, sanitaire et alimentaire. Evoquant une "crise brutale qui pousse certains, désespérés par la misère de leur quotidien à quitter le pays, au péril de leur vie", la diplomate a rendu hommage aux victimes du naufrage d'une embarcation de migrants, samedi soir, au large de Tripoli, et leurs familles. Elle a salué le "travail d'équipe" mené par les administrations française et saoudienne pour mettre sur pied ce fonds au cours des cinq derniers mois, à la suite de l'annonce de cette initiative en décembre, lors d'une visite du président Emmanuel Macron à Jeddah et de sa rencontre avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane. 

Lire aussi

L’Arabie saoudite entre de plain-pied dans la bataille électorale

Ce fonds conjoint contribuera dans un premier temps à financer, à hauteur de "quasiment 30 millions d'euros", quatre projets sur la santé et la sécurité alimentaire, a décrit Mme Grillo. Ces aides permettront notamment de renforcer l'accès aux soins de santé primaires, en soutenant financièrement des centres de soins et des unités médicales mobiles, permettant à près de 300.000 personnes géographiquement éloignées d'en bénéficier. Le deuxième projet traitera de sécurité alimentaire, alors que la crise fait craindre des pénuries de produits alimentaires, une situation aggravée par l'invasion russe en Ukraine, l'un des principaux fournisseurs de blé du Liban. Dans une troisième étape, le fonds assurera des aides d'urgence aux populations vulnérables, et notamment aux enfants, à travers des distributions de lait infantile, et le quatrième projet apportera un financement à l'hôpital public de Tripoli. D'autres secteurs seront ultérieurement soutenus par le fonds franco-saoudien, a ajouté l'ambassadrice, comme l'éducation et l'énergie.

Pas une substitution aux réformes
L'ambassadrice a poursuivi en insistant sur le fait que ces aides "ne peuvent pas se substituer à des réformes indispensables pour poser les fondations d'un modèle économique et financier sain et durable, adapté à la réalité du Liban aujourd'hui" et accompagnées d'un "changement profond de la façon de faire les choses au Liban". Elle a dès lors appelé les autorités libanaises à "prendre leurs responsabilités". 

Prenant lui aussi la parole lors de cet événement, l'ambassadeur Boukhari a souligné que le fonds franco-saoudien visait à "soutenir le travail humanitaire et d'aide, sur base de hauts critères de transparence". Il a précisé que les secteurs qui seraient soutenus par le fonds franco-saoudien seraient prioritairement la santé, la sécurité alimentaire, l'éducation, l'agriculture et la sécurité intérieure (aides aux forces armées), affirmant que les projets seraient mis en place "sans distinction confessionnelle".

La signature de ce protocole intervient dans la foulée du réchauffement des relations entre le Liban et l'Arabie saoudite, dont l'ambassadeur est revenu à Beyrouth plus tôt ce mois-ci après une absence de cinq mois en réaction à une querelle diplomatique. Les liens avec Riyad et plusieurs autres pays du Golfe s'étaient en effet détériorés en octobre 2021, après l'exhumation de propos critiques de l'ex-ministre de l'Information, Georges Cordahi, sur le rôle de l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen. Riyad et les monarchies du Golfe reprochent également la mainmise grandissante du Hezbollah sur le pays. Dans la foulée de son retour à Beyrouth, l'ambassadeur saoudien a multiplié les rencontres avec les responsables politiques et les alliés de son pays au Liban, montrant ainsi l'entrée de l'Arabie saoudite dans la bataille électorale en vue des législatives du 15 mai.  Après avoir invité à un iftar de nombreuses personnalités politiques hostiles au Hezbollah ainsi que des ambassadeurs, le diplomate avait informé le chef de l'État Michel Aoun, lors d'une tournée protocolaire auprès des trois présidents, de sa volonté de mettre en place le fonds de soutien franco-saoudien. Selon une source informée à L'OLJ, le diplomate a délivré au président Aoun "un message clair selon lequel les Saoudiens sont prêts à aider le Liban à deux conditions : que l’État libanais prenne ses distances avec le Hezbollah et l’Iran, et que le Liban confirme sa volonté de respecter les décisions de la Ligue arabe et les résolutions internationales". D'autres iftars ont été organisés par le diplomate en sa résidence à Yarzé, auxquels il a convié des responsables sécuritaires, dont le commandant en chef de l'armée Joseph Aoun, ainsi que des chefs spirituels de différentes confessions, dont notamment le patriarche maronite Béchara Raï,.

La France et l'Arabie saoudite ont conclu mardi soir le protocole d'entente du fonds conjoint de développement pour le Liban, en proie à la pire crise économique de son histoire, qui promet une enveloppe de plus de 70 millions de dollars, dont un financement initial d'environ 30 millions de dollars sera destiné à soutenir la sécurité alimentaire et le secteur de la santé. Cet...

commentaires (6)

On se moque de qui ???

Cadige William

09 h 30, le 28 avril 2022

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • On se moque de qui ???

    Cadige William

    09 h 30, le 28 avril 2022

  • wow thanks man

    Abdallah Barakat

    17 h 31, le 27 avril 2022

  • Tous ces pays disent qu'ils nous aident en nous donnant des miettes de l'argent qui appartient aux déposants honnètes que des voleurs ont fait sortir du pays et placer dans leurs banques et qui fait fruictifier leur économie. Si voulez vraiment nous aider renvoyez l'argent au Liban et à qui il appartient.

    Tamari Wadih

    17 h 00, le 27 avril 2022

  • Votez bien le 15 mai plutôt que de pleurnicher sur ce que l'on donne comme une obole au pauvre hère qu'est devenu le Liban.

    Christine KHALIL

    15 h 18, le 27 avril 2022

  • c à peine le down payment pour le nouveau yacht de monsieur le gendre d ailleurs les saoudiens comme les français le savent mieux que moi

    Pigeon Voyageur

    12 h 43, le 27 avril 2022

  • Quelle générosité!

    Sissi zayyat

    10 h 36, le 27 avril 2022

Retour en haut