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Société - Liban

Ghosn dénonce le "timing surprenant" du mandat d'arrêt émis à son encontre

L'ancien PDG de Renault-Nissan espère que la justice libanaise le laissera se rendre en France pour se défendre et affirme que "pas un sou" ne lui a été indûment donné.

Ghosn dénonce le

L'ancien magnat de l'automobile, Carlos Ghosn. Photo d'archives AFP

La meilleure des défenses, c'est l'attaque. "Le timing de ce mandat d'arrêt est surprenant", a lancé Carlos Ghosn, ancien PDG de Renault-Nissan, dans une première réaction au mandat d'arrêt international délivré jeudi à son encontre par la justice française, dans le cadre d'une enquête instruite pour abus de biens sociaux, blanchiment et corruption.

Ce timing intervient, selon lui, "dans une période politiquement assez chargée", avant le second tour de la présidentielle française dimanche et les législatives prévues le 15 mai au Liban. Le Franco-Libano-Brésilien de 68 ans a également rappelé qu'il était "présumé innocent comme le veut la loi française", lors d'une interview vendredi à la chaîne française BFM TV en direct depuis le Liban, où il vit depuis qu'il a fui le Japon en 2019. "Le secret de l'instruction est bafoué depuis le début de cette affaire", a-t-il poursuivi, se disant prêt à répondre à toutes les accusations formulées contre lui. M. Ghosn est également visé par une notice rouge d'Interpol, c'est-à-dire un mandat d'arrêt international.

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Si le mandat d'arrêt est exécuté, M. Ghosn sera directement présenté à un juge d'instruction à Nanterre, près de Paris, qui lui notifiera son inculpation. Dans le viseur : près de 15 millions d'euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV, filiale néerlandaise incarnant l'alliance Renault-Nissan, et le distributeur du constructeur automobile à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA). "Pas un sou de Renault, pas un sou de Nissan ne m'a été indûment donné", a asséné l'ancien magnat de l'automobile dans son interview télévisée, estimant que "le cœur de l'affaire" se situe du côté de SBA. Le juge d'instruction français a aussi délivré quatre autres mandats d'arrêt internationaux contre des dirigeants de cette société omanaise : son fondateur, ses deux fils et l'actuel directeur général de l'entreprise.

"Mettre fin à ce cauchemar"

À une question du journaliste de BFM Jean-Baptiste Boursier sur le choix de Carlos Ghosn de se rendre au Liban plutôt qu'en France après sa rocambolesque fuite du Japon en 2019, M. Ghosn a expliqué avoir fait ce choix "parce que (son) épouse était au Liban, et que (son) plus vif souhait était de la rejoindre". Se disant décidé à passer sa retraite au Liban, il a cependant rappelé vouloir voyager en France, au Brésil et aux Etats-Unis, ce qui lui est actuellement interdit.

Il a d'ailleurs espéré que la justice libanaise le laissera aller en France pour se défendre. "J'espère pouvoir un jour revenir en France", a-t-il déclaré, avant d'affirmer avoir déjà demandé une autorisation spéciale pour voyager que le Liban lui aurait refusée. "Je dépends de la justice libanaise", a-t-il poursuivi. Le mandat d'arrêt international émis contre lui vaut inculpation et est un message fort envoyé aux autorités libanaises, qui n'extradent pas leurs ressortissants et ont interdit à M. Ghosn de voyager. "J'espère qu'une bonne coopération entre la France et le Liban permettra de mettre fin à ce cauchemar", a-t-il poursuivi.

Pour mémoire

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S'exprimant également sur le fond de l'affaire, Carlos Ghosn a affirmé que le juge d'instruction français s'est basé sur des informations provenant du Japon pour émettre son mandat d'arrêt. Fournis, selon lui, au procureur japonais par Nissan, ces documents "ont été volés dans ma maison, au Liban", a-t-il lancé. "Une enquête criminelle est ouverte au Liban pour statuer sur ces faits", a poursuivi l'ex-PDG de l'alliance Renault-Nissan, qui a déploré la confiance de certains responsables français dans une justice japonaise qui n'est "pas fiable".

S'agissant enfin du devenir du géant de l'automobile, Ghosn s'est dit "très triste" du développement du groupe Renault, devenu "frileux" et "hagard". Vénéré au Liban comme un géant des affaires, Carlos Ghosn donne des conférences à l'Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK), près de Beyrouth. Il a déclaré à BFM TV aider des start-ups et des ONG au Liban, pays plongé dans la pire crise économique de son histoire moderne.

La meilleure des défenses, c'est l'attaque. "Le timing de ce mandat d'arrêt est surprenant", a lancé Carlos Ghosn, ancien PDG de Renault-Nissan, dans une première réaction au mandat d'arrêt international délivré jeudi à son encontre par la justice française, dans le cadre d'une enquête instruite pour abus de biens sociaux, blanchiment et corruption.Ce timing intervient, selon lui,...

commentaires (4)

La justice Française mieux de s’occuper de l’argent de nos banquiers planqués chez eux je pense que ce sera plus profitable au peuple Libanais qui agonise et se débat pour survivre sans que cela n’émeut personne !

PROFIL BAS

15 h 16, le 24 avril 2022

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Commentaires (4)

  • La justice Française mieux de s’occuper de l’argent de nos banquiers planqués chez eux je pense que ce sera plus profitable au peuple Libanais qui agonise et se débat pour survivre sans que cela n’émeut personne !

    PROFIL BAS

    15 h 16, le 24 avril 2022

  • tiens tiens ! les autorites libanaises empecheraient carlos ghosn de voyager pour aller en france ? c;est quoi cette sortie de ce mec ?

    Gaby SIOUFI

    11 h 59, le 24 avril 2022

  • Mr Ghosn .....pourquoi mêler vos sales affaires au Liban ???pauvres personnage

    Christian Zakhia

    07 h 46, le 24 avril 2022

  • Oui , Monsieur, le Liban ne vous laisse pas quitter le pays. Vous semblez être son otage. Triste nouvelle.

    DRAGHI Umberto

    20 h 57, le 23 avril 2022

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