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Politique - Homélie de Pâques

Raï dénonce, une fois de plus et toujours implicitement, la mainmise du Hezbollah sur le Liban

La partie qui bloque le pouvoir judiciaire est celle qui a bloqué le gouvernement, dénonce Michel Aoun, dans une allusion au tandem chiite. 

Raï dénonce, une fois de plus et toujours implicitement, la mainmise du Hezbollah sur le Liban

Le chef de l'Eglise maronite Béchara Raï (d) s'entretenant avec le chef de l'Etat libanais Michel Aoun à Bkerké, le 17 avril 2022. Photo ANI

Le chef de l’Église maronite Béchara Raï a implicitement fustigé dimanche la mainmise du Hezbollah sur le Liban, en présence de son allié chrétien, le président de la République Michel Aoun, et plaidé en faveur de "l’extension de l’autorité de l’État sur l’ensemble du Liban" en vue de sauvegarder sa légitimité et ses relations avec les pays arabes. Le chef de l’État, qui tente selon ses détracteurs de redorer son image à la fin de son mandat, n'a pas manqué à son tour de lancer une critique en direction du tandem chiite Amal-Hezbollah, et les a tenus pour responsables du blocage de l'enquête sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth.

"Mainmise" et "hégémonie"
"Les Libanais ne veulent pas de substitut ni de partenaire à l’État. Ils attendent le moment où la mainmise sur le pays sera levée et l'hégémonie cernée. Ils attendent que la politisation et le blocage du pouvoir judiciaire et de l'administration prennent fin (...) et que l'intérêt national prime sur les avantages personnels et électoraux", a affirmé Mgr Raï dans une homélie prononcée à Bkerké à l'occasion de la fête de Pâques catholique. Cela permettra qu'il y ait uniquement "une seule République, une seule légitimité, une seule référence pour les armes, une seule référence pour la prise de décisions et une identité libanaise unifiée", a souhaité le prélat, dans une critique feutrée de l'arsenal illégal du Hezbollah, pointé du doigt par une partie de la classe politique locale et la communauté internationale. 

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Le chef de l’Église maronite a par ailleurs estimé que les réformes qui doivent être mises en place dans le pays doivent "s’accompagner de l’extension de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national, et du rétablissement de son monopole sur les armes conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU". "Il ne faut pas changer l'identité du système économique au Liban, qui ne souffre aucun compromis constitutionnel ni politique, dans le cadre du sauvetage du pays", a-t-il également mis en garde.

Béchara Raï a aussi rappelé la nécessité que "la souveraineté des États frères soit respectée" et que cessent les campagnes qui les prennent pour cible parce qu'elles "ne servent pas l'intérêt du Liban mais ceux de pays étrangers". Ces propos du patriarche maronite interviennent quelques jours après la restauration des liens diplomatiques entre Beyrouth et les pays du Golfe, qui dénoncent régulièrement la mainmise grandissante du Hezbollah sur le pays.

Aoun et le tandem chiite
Lors d'un point de presse à Bkerké, le chef de l’État Michel Aoun, qui s'était brièvement entretenu avec le patriarche Raï avant l'office religieux, a lancé une pique en direction de ses alliés, le Hezbollah et le mouvement Amal du président de la Chambre Nabih Berry. En réponse à une question sur le sort de l'enquête au sujet des explosions au port de Beyrouth, qui fait du surplace en raison de maints recours présentés à l'encontre du juge en charge de l'instruction, M. Aoun a estimé que "la partie qui bloque le pouvoir judiciaire est connue". Une allusion à peine voilée au tandem chiite qui s'était opposé au magistrat Tarek Bitar. Si le Hezbollah l'avait accusé de "partialité" et demandé qu'il soit dessaisi de l'affaire, le mouvement Amal, dont nombre de partisans sont poursuivis dans le cadre de l'enquête, avait réclamé la mise en place d'une Haute Cour chargée de juger les anciens ministres et les présidents. Les deux formations avaient boycotté les réunions du gouvernement pendant trois mois avant de revenir à la table du Conseil des ministres.

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"Vous savez tous qui fait de l'obstruction. Qui avait bloqué le gouvernement? Pourquoi posez-vous des questions dont vous connaissez la réponse?", a lancé le chef de l’État, appelant "les proches des victimes à se rendre auprès des personnes qui entravent le travail du pouvoir judiciaire" en vue de réclamer que justice soit rendue. Michel Aoun a enfin assuré que "les élections auront lieu", soulignant que "tous les préparatifs sont en place". 

Les propos du patriarche ont par ailleurs été appuyés par le chef du Courant patriotique libre et gendre du président, Gebran Bassil. "Le patriarche a dit la vérité et exprimé les aspirations de tous les Libanais que nous partageons aussi", a-t-il affirmé, déclarant "approuver la majorité des propos que le prélat a tenus".

Le chef de l’Église maronite Béchara Raï a implicitement fustigé dimanche la mainmise du Hezbollah sur le Liban, en présence de son allié chrétien, le président de la République Michel Aoun, et plaidé en faveur de "l’extension de l’autorité de l’État sur l’ensemble du Liban" en vue de sauvegarder sa légitimité et ses relations avec les pays arabes. Le chef de l’État,...

commentaires (10)

Dans tous les cas Mr. Aoun va laisser le pire dans l’histoire du Liban

Eleni Caridopoulou

17 h 12, le 18 avril 2022

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • Dans tous les cas Mr. Aoun va laisser le pire dans l’histoire du Liban

    Eleni Caridopoulou

    17 h 12, le 18 avril 2022

  • Il faudrait qu’à un certain moment les paroles du patriarche cessent d’être implicites

    Bersuder Jean-Louis

    15 h 35, le 18 avril 2022

  • Ce président passe son temps à faire de mauvaises alliances en court-circuitant les chrétiens puis se contente de lever ses bras en signe d’impuissance. Pire que Ponce- Pilate !

    Wow

    13 h 12, le 18 avril 2022

  • Patheticomico...C'est trop. Ce qui m'inquiete de la part des libanais, c'est qu'il y en ait qui croient encore au tandem Aoumbessil !!!!! Je ne croyais jamais voter FL , mais aujourd'hui mon choix est fait. En esperant que ce chois et celui de beaucoup d'autres contribuera a influer pour une lamarkazia, ou meme une partitionaza de notre pays. Un petit chez soi mieux qu'un grand avec les zotres. Bonnes fetes a tous.

    Roborm

    10 h 01, le 18 avril 2022

  • Et lui, qui donc connait aussi la réponse... pourquoi n'a-t-il rien fait jusqu'à présent ? Où se trouve le chef de notre Etat, et que fait-il pour protéger le citoyen et garantir la justice ? Ou est-ce plus commode de pleurnicher et de se défiler en accusant les "autres"...selon la méthode courageuse et honnête de tous nos "responsables" libanais...??? - Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 51, le 18 avril 2022

  • Pour l’amour de Dieu, arrêtez cette langue de bois. Appelez les choses par leur nom de façon claire et précise. Quant au président qui demande aux parents des victimes de se tourner vers ceux qui entravent la justice, il avoue clairement qu’il n’a aucun pouvoir sur eux. Pour un président fort, il y a mieux! En tous cas, MM. Aoun et Bassil il est trop tard pour vous racheter une virginité auprès de l’électorat chrétien, vous allez subir la pire défaite électorale de votre vie

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 09, le 18 avril 2022

  • Sait plus quoi faire après son enieme bourde d’être aller convoquer chez le Sayyed avec son ennemi encore un chretiens frangieh lol … rappelons que même le patriarche a essayer de les réunir il n’a pas pu .. cette convocation a nettement été mauvaise pour bassil au niveau de l’électorat

    Bery tus

    06 h 08, le 18 avril 2022

  • Michel Aoun parle comme un ventriloque des bouts des lèvres timidement, en évitant de croiser le regard de son interlocuteur pour qu’il n’aperçoit pas le mouvement de ses lèvres. Regrettant déjà ce qu’il va dire avant même de le sortir du ventre accompagné de vent doucereux, sifflotant comme si de rien n’était, et aussitôt déjà oublié ! Le paradoxe de sa situation c’est la position du parti qu’il a créé et de son bof-fils qui est avec son parti allié les responsables (Hezbollah/ Amal/ Marada/ CPL) aux élections législatives du 15 Mai2022 ! Michel Aoun/Bof-fils/CPL se fout de Monseigneur Raï des Libanais et des instances Internationales. Ils sont assujettis au diable et se planquent sous ses ailes dans la pénombre, et en même temps répètent à souhait leur thème favoris… C’EST LA FAUTE AUX AUTRES ! ces autres qui changent de dénominateur selon les circonstances. Ca peut aller du tout au tout. De Geagea en passant par Sleiman Frangié, le Bloc National, Kataëb, HEZBOLLAH/AMAL et tous ceux qui peuvent faire de l’ombre à leur pouvoir de nuire. Il est temps que le peuple leur donne un grand coup de pied là où je pense pour les exclure définitivement.

    Le Point du Jour.

    22 h 22, le 17 avril 2022

  • Maintenant que les elections approchent, le CPL fait patte blanche. "Demain on rase gratis". Mais n'oublions pas que pour la canaille politichienne, les promesses n'engagent que ceux a qui elles sont destinees.

    Michel Trad

    21 h 14, le 17 avril 2022

  • Le caméléon Gebran Bassil change encore une fois de couleur et approuve la déclaration du patriarche maronite... CQFD

    Un Libanais

    18 h 32, le 17 avril 2022

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