Nawal Berry face à une rude campagne de critiques

Une vague de critiques généralisée a suivi la prestation de Nawal Berry dans la série We lata2ayna diffusée sur la MTV pour la période du ramadan. La jeune femme, qui a connu la notoriété en tant que présentatrice d’informations à la télévision, semble avoir de grandes difficultés à pouvoir gagner le cœur des téléspectateurs dans son premier rôle de vedette en face de Michel Hourani qui, lui, a déjà été à l’affiche de nombreuses séries télévisées.

Il est difficile de savoir qui est vraiment responsable de ce déchaînement sur les réseaux sociaux contre la jeune actrice qui s’est récemment recyclée dans le monde des fictions pour petit écran. On ne connaît pas la raison pour laquelle la jeune actrice a été choisie pour ce rôle précisément, mais ce qui est sûr, c’est que nous ne pouvons pas lui imputer tout le mal de cette série qui souffre de plusieurs failles. Au premier rang se trouve la société de production qui a choisi une amatrice qui n’en était qu’à sa seconde expérience – sa première étant de brèves apparitions dans 3Arouss Beyrouth – pour un rôle principal.

La série We lata2ayna est un produit purement libanais dans tous ses ingrédients : scénario, réalisation, production et acteurs. Le sujet qu’elle traite est celui de la corruption au sein des instances publiques à l’ombre de la crise économique et financière dont le pays souffre actuellement. Le thème est censé attirer les téléspectateurs qui s’enfoncent chaque jour un peu plus dans ce marasme politico-économico-social. Mais l’effet escompté n’est pas au rendez-vous. L’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020, et la confiscation des comptes des épargnants figurent également parmi les sujets traités sur fond de l’idylle qui unit les deux stars, Berry et Hourani, alias Majd et Hala. Ces deux derniers sont chacun issu d’un famille de politiciens, l’une cupide et arriviste et l’autre victime des exactions de la première.

Le public reproche à l’œuvre, qui est censée exprimer les préoccupations et la douleur des Libanais, une certaine superficialité dans le traitement du sujet. Le scénario, qui s’allonge par moments et marque des temps d’arrêt inutiles à d’autres, semble manquer de structure et ne respecte pas les étapes d’une œuvre dramatique. Aucun traitement en profondeur n’est présenté au public pourtant impatient de découvrir cette série dotée d’un casting de qualité avec de grands noms, comme Wafaa Tarbay ou Jihad el-Atrach.

D’autres critiques ont mentionné la longueur des dialogues qui alourdit le projet ou encore la faiblesse du traitement visuel. Par ailleurs, une grosse responsabilité du travail incombe sûrement au réalisateur dont la gestion du plateau et des différentes prestations joue un rôle majeur dans le succès de toute œuvre dramatique. Ici, il ne peut se dérober d’une part de responsabilité. L’effort des plus anciens est visible mais hélas insuffisant selon certains connaisseurs pour effacer la mauvaise prononciation et la froideur associées à la personnalité de Nawal Berry. Une certaine rigidité faciale ôte naturel et spontanéité à sa prestation.

Des sources proches de l’actrice assurent que cette dernière n’a pas hésité à suivre des cours d’art dramatique pour se préparer à cette série. Cela n’a pas suffi à freiner ses détracteurs qui, pour certains d’entre eux, n’ont pas hésité à déclencher une vraie campagne de diffamation contre Berry avant le début de la diffusion de la série. Bien que l’histoire cinématographique et télévisée libanaise ne manque pas d’exemples malheureux dans ce secteur, il est tout à fait légitime de se demander pour quelles raisons toutes ces jeunes étudiantes diplômées de la faculté des beaux-arts ne peuvent pas profiter d’une telle chance si le seul but de la boîte de production était de présenter un nouveau visage au public. Enfin, même si la performance de Nawal Berry manque de conviction, et que plusieurs articles de presse soulignent qu’elle devrait revenir à sa profession d’origine, elle n’est pas la seule responsable de la déception généralisée qui a entouré la série pourtant prometteuse initialement.