Forte affluence dans les bureaux de vote au Liban pour le 1er tour de la présidentielle française

Contrairement aux chiffres globaux qui faisaient état d'un taux de participation de 65% à 15h00 GMT au premier tour de la présidentielle française, en baisse par rapport à celle de 2017, l'affluence aux urnes au Liban était plutôt forte en ce dimanche.

Les 12 bureaux de vote dans les quatre coins du pays, dont huit dans la capitale Beyrouth, ont ouvert ce matin à 8h, pour un total de 18.742 électeurs inscrits, dont environ 80% sont Franco-Libanais, selon Julien Bouchard, consul général de France au Liban. Les urnes fermeront à 19h.

"Jusque-là, le taux de participation est bon", s'est félicité le responsable français. "L'organisation de ce scrutin pour les Français résidant au Liban est une victoire pour la démocratie", a-t-il estimé, cité par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). "Cette étape est importante pour nous afin de permettre aux Français qui se trouvent à plus de 3.000km de leur pays d'exprimer leur choix démocratiquement", a-t-il ajouté. Interrogé sur le fait que cette présidentielle se tient à un peu plus d'un mois des législatives libanaises, il a affirmé que cela relève de la pure "coïncidence". Il a ensuite souligné que les autorités consulaires n'ont eu "aucun problème" à organiser ce scrutin au Liban, au moment où le pays traverse la pire crise socio-économique de son histoire moderne. Celle-ci a de graves retombées sur toute la population, notamment sur le plan des infrastructures comme le courant électrique, l'accès à l'Internet, pour n'en citer que quelques unes. Le consul général a ensuite expliqué qu'il y avait environ 21.000 Français résidant au Liban et inscrits auprès des autorités françaises.

Au Liban-Sud, quelque 220 personnes ont voté depuis ce matin à Saïda, selon notre correspondant dans la région, Mountasser Abdallah.

Des Français votant à Saïda, au Liban-Sud, le 10 avril 2022 lors du 1er tour de la présidentielle française. Photo envoyée par notre correspondant Mountasser Abdallah

Quelque 48,7 millions d'électeurs français à travers le monde doivent choisir entre douze candidats, à l'issue d'une campagne étrange, marquée d'abord par la pandémie de coronavirus puis l'invasion russe en Ukraine qui a occulté une partie du débat. Les premières estimations du premier tour seront connues à 20h00 (18h00 GMT) ce soir, après la fermeture des derniers bureaux de vote. Les sondages prédisent que le président Emmanuel Macron devrait arriver en tête, devant la candidate d'extrême-droite Marine Le Pen, comme lors du précédent scrutin en 2017, avec le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon en troisième position. Mme Le Pen et M. Mélenchon ont des positions très différentes de celles de M. Macron sur plusieurs sujets internationaux, étant beaucoup plus hostiles à l'intégration européenne notamment et disant vouloir sortir du commandement intégré de l'OTAN, par exemple.

Les autres candidats paraissent avoir décroché, notamment Valérie Pécresse pour la droite traditionnelle et le prétendant d'extrême droite Éric Zemmour.

Nombre de politologues craignent que le record d'abstention de 2002 (28,4%), le plus haut niveau jamais enregistré pour un premier tour d'une présidentielle, soit battu.

Le deuxième tour aura lieu dans 15 jours. Les sondages donnent Emmanuel Macron vainqueur, mais avec une très courte avance sur Marine Le Pen dont la victoire n'est toutefois pas exclue, ce qui constituerait une double première en France, avec l'arrivée d'une femme, qui plus est de l'extrême droite au pouvoir.