Rechercher
Rechercher

Économie - Sécurité alimentaire

Les minoteries en grève de solidarité avec un établissement fermé

Les minoteries en grève de solidarité avec un établissement fermé

Du pain frais dans une boulangerie de Beyrouth, le 1er juillet 2020. Photo d’archives AFP

La fédération des syndicats des minoteries et boulangeries a annoncé hier qu’elle se mettait en grève jusqu’à ce qu’une minoterie fermée, après avoir été verbalisée, soit rouverte. Toutefois, le président du syndicat des boulangers, Ali Ibrahim, a affirmé de son côté que les établissements qui sont affiliés à son syndicat n’étaient, eux, pas en grève et continueraient de distribuer du pain jusqu’à ce que les stocks de farine soient épuisés. Ces annonces contradictoires sont intervenues au lendemain d’une mise en garde de la fédération, qui avait affirmé que le Liban est « aux portes d’une crise du pain ».

Dans son communiqué, la fédération en question explique avoir tenu « une réunion urgente autour de l’arrêt de travail dans l’une des minoteries qui assurent la farine aux boulangeries de façon permanente », sans toutefois mentionner les raisons de l’arrêt de travail dans cette minoterie.

Le secteur accuse également la Banque du Liban de tarder à verser les fonds nécessaires pour couvrir les frais d’importation des cargaisons de blé se trouvant au large du pays. En plus de ce retard, la filière doit également attendre « plus de deux semaines » pour obtenir les résultats d’analyses du blé importé avant sa livraison aux professionnels. Selon la fédération, ces retards expliquent les pénuries de farine et de blé dans les minoteries, d’où l’arrêt de production de pain dans de nombreuses boulangeries.

Lire aussi

"Nous sommes aux portes d'une crise du pain", préviennent les boulangeries

« Face à cette situation, nous devons nous serrer les coudes pour préserver la crédibilité de notre mission, qui est celle d’assurer la farine pour que les Libanais puissent acheter leur pain », affirme la fédération. Évoquant ensuite « le retard permanent de la BDL dans le paiement du prix du blé depuis plus d’un mois, ce qui a aggravé les crises dans le secteur des minoteries », la fédération a enfin annoncé que « les propriétaires des minoteries au Liban cesseront leur travail jusqu’à ce que l’activité puisse reprendre dans la minoterie qui a vu son activité cesser ». Hier, le porte-parole des importateurs de blé au Liban, Ahmad Hoteit, a quant à lui affirmé à L’Orient-Le Jour que les boulangeries ouvriront leurs portes aujourd’hui, mais que le pain ne sera pas distribué dans les autres commerces (supermarchés ou épiceries de quartier), comme ce fut le cas durant le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19 au printemps 2020, en raison d’un désaccord sur les prix intermédiaires de la filière. Il explique également que le retard au niveau de la banque centrale s’explique par sa volonté de contraindre le gouvernement à s’endetter pour débloquer les fonds nécessaires. En effet, ses réserves en devises n’ont cessé de diminuer depuis la fin de l’été 2019, au début de la crise économique et financière que traverse le Liban.Mercredi, Ahmad Hoteit avait indiqué que quatre navires sont au large, leur cargaison de blé attendant d’être déchargée. « Si les cargaisons sont déchargées, la situation redeviendra normale », avait-il déclaré lors d’une intervention sur la chaîne locale MTV. Il avait également affirmé travailler de concert avec le ministre de l’Économie et du Commerce, Amine Salam, pour « assurer du pain aux citoyens ». Le soir même, le ministre avait d’ailleurs déclaré que « plus de 50 000 tonnes de blé » étaient disponibles et qu’il coordonnait avec la Banque mondiale pour couvrir les coûts d’importation de blé et d’autres produits alimentaires essentiels pendant une période « comprise entre six et huit mois ».

Le Liban, qui importe massivement son blé d’Ukraine, voit sa production compromise par les conséquences de la guerre dans ce pays.

La fédération des syndicats des minoteries et boulangeries a annoncé hier qu’elle se mettait en grève jusqu’à ce qu’une minoterie fermée, après avoir été verbalisée, soit rouverte. Toutefois, le président du syndicat des boulangers, Ali Ibrahim, a affirmé de son côté que les établissements qui sont affiliés à son syndicat n’étaient, eux, pas en grève et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut