"Nous sommes aux portes d'une crise du pain", préviennent les boulangeries

Le Liban est aujourd'hui "aux portes d'une crise du pain", a mis en garde mercredi la Fédération des syndicats des minoteries et boulangeries, alors qu'une crise du blé et de la farine est redoutée au Liban, après l'invasion russe de l'Ukraine, pays dont Beyrouth importe une majeure partie de ses besoins alimentaires en céréales. 

"Nous sommes aujourd'hui aux portes d'une crise du pain après que plusieurs minoteries ont arrêté leur travail", a prévenu la fédération dans un communiqué. Celle-ci attend que la Banque du Liban (BDL) verse les fonds nécessaires pour couvrir les frais d'importation des cargaisons de blé se trouvant au large du pays, explique le document. En cause aussi, un retard "de plus de deux semaines" des résultats d'analyses du blé importé avant sa livraison aux professionnels. Pour la deuxième semaine consécutive, "les boulangeries font face à un manque de livraison de farine de la part des minoteries, à travers tout le Liban". D'où l'arrêt de production de pain dans de nombreuses boulangeries, dont certaines ne disposent que de quantités "qui ne suffisent pas pour plus d'un jour", déplore le document. 

Le porte-parole des importateurs de blé au Liban Ahmad Hoteit a de son côté indiqué mercredi que quatre navires sont au large, leur cargaison de blé attendant d'être déchargée. "Si les cargaisons sont déchargées, la situation redeviendra normale", a-t-il déclaré lors d'une intervention sur la chaîne locale MTV. Il a également affirmé travailler de concert avec le ministre de l'Economie Amine Salam pour "assurer du pain aux citoyens", pointant du doigt le retard de BDL au niveau des versements.

Le Liban, qui importe massivement son blé d'Ukraine, voit sa production compromise par les conséquences de l'invasion russe du territoire ukrainien. Mardi, le ministère de l’Économie a démenti une approbation par la Banque mondiale d’un prêt de 150 millions de dollars pour assurer l’approvisionnement en blé du Liban pendant six mois, une mesure annoncée la veille par l’Association des moulins au Liban.