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Jambon fumier


Ce n’est pas contrôle des capitaux qu’il fallait appeler le torchon adopté mercredi par l’équipe à Mikou, mais « cons et trolls des cas piteux ». C’est d’ailleurs à son indice de médiocrité que l’on mesure la flamboyance d’une classe politique.


Tout le plaisir réside maintenant dans la dégustation des crasseries des requins de la finance associés à certains banquiers, jusqu’à remonter à l’embrouillamini entourant le gouverneur de la mamma des banques. Et c’est qui en définitive qu’a eu le jambon dans l’os ? Le petit déposant bien entendu. Vraiment pas de quoi se mettre le neurone en goguette.


Le problème, c’est qu’il n’y a pas de banquier véreux sans client glouton. L’histoire des restrictions sur les devises et notre monnaie de macaque est là pour nous montrer le scénario, en attendant qu’une justice moins arriérée commence à remuer le fumier. Il fut un temps, avant la crise, où le banquier faisait la danse du ventre devant son client, en lui jurant la main sur le portefeuille qu’il le gaverait de taux d’intérêt historiques. Le pigeon entrait aussitôt en transe, palpitant des naseaux et déposant à ses pieds le beurre, l’argent du beurre et la culotte de la crémière. Le flouze tombait alors dans l’escarcelle du grigou qui, disait-on, « le faisait travailler ». C’est-à-dire que le fric passait de main en main jusqu’à ce qu’il ait disparu. En fait, la technique consistait à plumer l’oie en lui arrachant le moins de cris possible. Dès que le client avait reniflé fin 2019 que le gros rapiat avait englouti sa tirelire, il était déjà trop tard. Résultat, son pognon est aujourd’hui réduit à des chiffres virtuels en couleur qu’il peut faire danser à volonté sur son écran, mais sans jamais pouvoir les palper. En plus, comble du culot, le site de la banque continue de lui demander son mot de passe. La sécurité est sacrée ! Même si on autorise le cocu à tripoter du vent.


Le client floué peut toujours bêler sa misère chez Tante Ghada et Tonton Ghassan, mais on pense bien, ce n’est pas ce couple glamour qui va lui récupérer sa cagnotte. Quant aux Dalton bancaires, ils finiront toujours par se trouver une canaille politique suffisamment burnée pour les sortir de la mouise en glapissant au complot israélien. L’État voyou dans toute sa splendeur !


Les seuls qui s’en tirent finalement sont les pileux crépus du Parti barbu, en délicatesse avec les circuits financiers normaux. Dire qu’il se trouve encore des niaiseux pour raconter que les Libanais ont du mal à comprendre. Disons plutôt « à admettre ». Car pour ce qui est de « comprendre », ça fait lurette qu’ils ont déjà compris !

gabynasr@lorientlejour.com

Ce n’est pas contrôle des capitaux qu’il fallait appeler le torchon adopté mercredi par l’équipe à Mikou, mais « cons et trolls des cas piteux ». C’est d’ailleurs à son indice de médiocrité que l’on mesure la flamboyance d’une classe politique.Tout le plaisir réside maintenant dans la dégustation des crasseries des requins de la finance associés à certains...

commentaires (6)

Superbe article pour un pays tribal ou entre Tante et Tonton le pays est devenu pauvre impuissant .

Antoine Sabbagha

19 h 05, le 01 avril 2022

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Superbe article pour un pays tribal ou entre Tante et Tonton le pays est devenu pauvre impuissant .

    Antoine Sabbagha

    19 h 05, le 01 avril 2022

  • Quelqu’un peut m’expliquer: C’est quoi au juste les taux d’intérêt historiques ? Servis sur quelles monnaies? Sur quelles périodes de bloquage ? Quelles sont les banques concernées ? Qui en a profité au juste ? On continue de parler de généralités, et, on met tous les déposants dans le même panier ? S’exciter (aussi tard) sur la question du « contrôle des capitaux », alors que le secteur bancaire n’est pas sérieusement restructuré, et, le gouverneur de la BDL remplacé, ne servira pas à grand chose. Cette méthode continuera à faire noyer le poisson, et tous les déposants honnêtes avec…

    Bassoul Elie

    19 h 00, le 01 avril 2022

  • Quand on disait aux libanais qu’il fallait déguerpir d’un établissement qui vous propose 24% d’intérêt … Ils rigolaient en se frottant les mains au lieu de prendre la poudre d’escampette..! Tellement bien dit cher Gaby Nasr ! Rafraîchissant et style à mettre sur ordonnance Merci ❤️?

    Noha Baz

    13 h 29, le 01 avril 2022

  • Diagnostic établi, traitement possible mais volonté inexistante. Bravo pour ce texte mais qui au Liban est prêt à lutter pour son pays comme les ukrainiens qui ont ridiculisé la puissante armée russe??? Personne

    Karam Georges

    13 h 17, le 01 avril 2022

  • C’est bien expliqué comme d’hab. rien à ajouter sinon des compliments sur la vivacité d’esprit de cet électron libre, Monsieur Nasr.

    Sissi zayyat

    12 h 38, le 01 avril 2022

  • Bravo Gaby ! Tu as bien fait le tour de nos malheurs ! Je me suis régalée sauf que c'est a en pleurer de rage !!

    Eva Younes

    11 h 51, le 01 avril 2022

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