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Économie - Liban

Environ 120 millions d'euros d'avoirs libanais saisis en Europe, Riad Salamé désigné parmi les suspects

Eurojust, qui a coordonné l'opération, insiste sur le fait que les suspects sont "présumés innocents jusqu'à ce qu'ils aient été reconnus coupables".

Un passant devant le siège du Parlement européen à Strasbourg, en France, le 6 octobre 2020. Sébastien Bozon/AFP

La France, l'Allemagne et le Luxembourg ont gelé 120 millions d'euros d'avoirs libanais suite à une enquête pour blanchiment d'argent qui vise cinq personnes, dont le gouverneur de la banque centrale du Liban Riad Salamé.

Ces cinq suspects sont soupçonnés d'avoir "détourné des fonds publics au Liban pour des montants de plus de 330 millions de dollars et 5 millions d'euros, respectivement, entre 2002 et 2021", a souligné lundi l'agence européenne pour la coopération judiciaire (Eurojust) dans un communiqué. Des sources proches du dossier ont précisé à l'AFP que ces cinq personnes étaient M. Salamé et quatre membres de sa famille ou de son entourage.

Dans un courriel, le parquet de Munich dit que ce communiqué d'Eurojust porte sur des investigations concernant Riad Salamé.  Interrogé par Reuters par SMS au sujet du gel des actifs annoncé par Eurojust et de son éventuelle implication, Riad Salamé a dit ne pas être au courant et se renseigner.  Un porte-parole de la banque centrale n'a pas répondu à une demande de commentaire de la part de Reuters. Un avocat de Riad Salamé n'a pas répondu dans l'immédiat à des questions adressées par courriel.

Le parquet financier français (PNF) avait le 2 juillet 2021 ouvert une information judiciaire visant le riche patrimoine en Europe du responsable libanais, sur lequel pèsent les chefs d'accusations de de blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs. Cible d'une série d'enquêtes judiciaires aussi bien au Liban qu'à l'étranger, Riad Salamé fait également l'objet de nouvelles accusations liées à un "enrichissement illicite" émises par une juge à Beyrouth, avait indiqué une source judiciaire le 21 mars. Le PNF a salué sur Twitter des "saisies d'ampleur" dans le cadre d'une information judiciaire qu'il avait ouverte pour des chefs de "blanchiment en bande organisée, d'association de malfaiteurs et de recel de délit commis notamment en France et au Liban".

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Fin de partie pour Riad Salamé ?

Eurojust, qui a coordonné l'opération, n'a pour sa part pas donné d'informations sur l'identité des suspects, et insisté sur le fait que ces derniers sont "présumés innocents jusqu'à ce qu'ils aient été reconnus coupables". En France, les autorités ont vendredi dernier saisi deux ensembles immobiliers à Paris d'une valeur totale de 16 millions d'euros, a détaillé Eurojust. Il s'agit de deux appartements situés dans le XVIe arrondissement de Paris, selon une source proche du dossier.

Propriétés

Plusieurs comptes bancaires ont également été saisis en France (2,2 millions d'euros) et à Monaco (46 millions d'euros), ainsi qu'un immeuble à Bruxelles d'une valeur de 7 millions d'euros, a précisé Eurojust. Les autorités judiciaires allemandes ont pour leur part saisi trois propriétés (une à Hambourg, deux à Munich). Des parts dans une société immobilière basée à Düsseldorf ont également été sécurisées. Outre les propriétés, valant actuellement environ 28 millions d'euros, d'autres actifs d'environ 7 millions d'euros ont été saisis dans toute l'Allemagne, a précisé Eurojust. Au Luxembourg, environ 11 millions d'euros ont été saisis sur plusieurs comptes bancaires, selon l'agence.

La procédure judiciaire contre M. Salamé a pour point de départ les plaintes déposées en avril à Paris par la fondation suisse Accountability Now d'un côté et, de l'autre, l'ONG Sherpa et le "Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban", constitué d'épargnants spoliés dans la crise qui frappe le pays depuis 2019.

Alors que le Liban est confronté à une crise économique sans précédent, ce proche du clan de la famille Hariri est conspué par la rue, qui le soupçonne d'avoir, comme d'autres responsables du pays, transféré d'importantes sommes à l'étranger lors du soulèvement d'octobre 2019. Il s'en est défendu dans les médias, estimant être le "bouc-émissaire" de la crise et affirmant avoir fait fructifier le patrimoine de 23 millions de dollars (19,5 millions d'euros) qu'il détenait en 1993 lors de sa prise de fonction à la tête de la banque centrale. "Nous exercerons tous les recours utiles", a réagi lundi Me Pierre-Olivier Sur, l'avocat de M. Salamé en France.

La France, l'Allemagne et le Luxembourg ont gelé 120 millions d'euros d'avoirs libanais suite à une enquête pour blanchiment d'argent qui vise cinq personnes, dont le gouverneur de la banque centrale du Liban Riad Salamé.Ces cinq suspects sont soupçonnés d'avoir "détourné des fonds publics au Liban pour des montants de plus de 330 millions de dollars et 5 millions d'euros, respectivement,...
commentaires (10)

Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Ça sent le sapin.

paznavour

00 h 07, le 29 mars 2022

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Commentaires (10)

  • Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Ça sent le sapin.

    paznavour

    00 h 07, le 29 mars 2022

  • Un bel exemple d'une justice qui fonctionne.

    K1000

    00 h 00, le 29 mars 2022

  • Tout le monde est innocent surtout ceux qui possèdent des patrimoines de plusieurs centaines de millions gagnés à la sueur de leur front et leur dur labeur. Par contre l’épargnant libanais lambda a volé son épargne et c’est bien pour cela que les banques séquestrent toute l’épargne des simples déposants.

    Lecteur excédé par la censure

    22 h 48, le 28 mars 2022

  • La chute de l'un est très important, il entrainera comme un château de carte la chute de tous les autres . Un tas de corrompus dans un pays corrompus jusqu'à la moelle.

    DRAGHI Umberto

    22 h 31, le 28 mars 2022

  • Je suis prêt à parier que peu ou aucune vraie illégalité ne sera trouvée hormis au niveau d'un éventuel délit d'initié au sens économique du terme et qui lui a peut-être permis de toucher sans crainte des intérêts qui auraient foutu la trouille à d'autres puisqu'il contrôlait le bouton arrêtant la musique, information plus que privilégiée, information littéralement divine. Est-ce que le contrôle de ce bouton constitue en soi un délit d'initié au sens légal? Ses avocats prétendront qu'il n'y a rien de tel dans les textes. Ça va être sportif

    M.E

    22 h 09, le 28 mars 2022

  • Des noms (pas des initiales)

    sancrainte

    19 h 51, le 28 mars 2022

  • Vous en avez mis du temps ! Veuillez poursuivre Svp sans plus perdre de temps comme comme lorsque vous saisissez assez rapidement les biens des oligarques russes .

    Wow

    19 h 31, le 28 mars 2022

  • ON NOUS PARLE DE QUELQUES MILLIONS ET DE DEUX OU TROIS TYPES QUAND IL S,AGIT DE MILLIARDS ET D,UN TAS DE MAFIEUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 56, le 28 mars 2022

  • oh oui! on attends impatiements. Pensez-vous qu'il y aura des noms de gros poissons?

    Georges S.

    18 h 41, le 28 mars 2022

  • on aimerait tout de même bien les noms des suspects, présumés innocents bien entendu :))

    Pandora

    18 h 09, le 28 mars 2022

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