Ghassan Moukheiber se retire de la course électorale

L'ex-député du Metn (Mont-Liban II) Ghassan Moukheiber, qui tentait de former une liste de candidats avec des forces de l'opposition dans la même circonscription, a annoncé samedi son retrait de la course électorale, tout en affirmant poursuivre son "travail au service de la chose publique". Les élections législatives doivent se tenir le 15 mai prochain au Liban, et le délai pour déposer les listes de candidats est fixé au 4 avril. 

"J'ai pris la décision difficile de me retirer de la course électorale, tout en poursuivant mon travail au service de la chose publique, comme je l'ai fait depuis environ 30 ans", a annoncé M. Moukheiber dans un communiqué. Il a également exposé les raisons de sa décision et estimé que "le Liban est exposé aux dangers et son sort est incertain après l'effondrement de l'État, sa faillite et l'humiliation de ses citoyens par la corruption organisée de la classe dirigeante".

"Je devais répondre à mon devoir de sauvetage par ma candidature aux élections", souligne Ghassan Moukheiber, qui raconte avoir voulu s'allier à des "personnalités indépendantes" et des "forces politiques du changement". Lui qui avait été candidat sur une liste du Courant patriotique libre (CPL) en 2018 et avait obtenu 2 654 voix, a depuis rompu avec le parti aouniste. Il affirmait récemment à L'Orient-Le Jour avoir conclu un accord avec le Bloc national. "Nous sommes en discussion pour unifier les mouvements de la thaoura (la révolution d'octobre 2019) au sein d’un seul bloc. Puis nous pourrions discuter avec les Kataëb pour former une liste commune", espérait-il alors. "Mais l'espoir de cette  union ne s'est pas réalisé, que ce soit au niveau national ou à celui du Metn", regrette-t-il aujourd'hui. "Cela menace la qualité et l'efficacité de la bataille électorale pour faire face au système au pouvoir", poursuit-il.

L'ex-député remercie ensuite ceux qui l'ont accompagné durant son parcours, affirmant se distinguer "de ceux qui briguent une fonction politique à tout prix". Il promet ensuite de poursuivre son travail et "d'œuvrer à sauver notre pays bien-aimé", a-t-il conclu.

Les législatives du 15 mai, dont certains redoutent le report, sont vues par de nombreux Libanais comme une opportunité de changement, dans un pays enlisé dans la pire crise économique de son histoire moderne.