Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé mercredi que la bataille de son parti dans le cadre des législatives du 15 mai est "celle de ses alliés", assurant soutenir leurs candidats afin qu'ils remportent les élections. Ces propos interviennent quelques jours après que son allié chrétien et chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, en perte de popularité, ait estimé que ses adversaires visent à le "faire tomber et à faire tomber son parti".
"Notre bataille dans le cadre des prochaines législatives est celle de nos alliés. Nous travaillerons pour les candidats de nos alliés tout comme nous travaillons pour les nôtres", a assuré le numéro un du Hezbollah lors d'une réunion interne des cadres de son parti, selon des propos rapportés par le site al-Mada. "Le but n'est pas que les candidats du Hezbollah remportent les élections, mais de parvenir à des résultats qui renforcent la situation de nos alliés à Jbeil, dans le Kesrouan, le Chouf, à Aley et dans toutes les circonscriptions", a-t-il plaidé. Il a dans ce cadre estimé que "la bataille, aujourd'hui, n'est pas uniquement contre le Hezbollah. Elle vise à prendre les quotes-parts des alliés". "Nous devons travailler pour nos alliés tout comme nous le faisons pour nous-mêmes", a-t-il assuré.
Dimanche, le chef du CPL Gebran Bassil avait accusé plusieurs figures et forces politiques locales, notamment la coalition souverainiste du 14 Mars et le mouvement Amal du chef du Parlement Nabih Berry (allié chiite du Hezbollah) de constituer un "grand parti corrompu" qui vise à le "faire tomber et à faire tomber le CPL".
"Nous devons faire gagner tous nos députés et ceux de nos alliés", a renchéri M. Nasrallah, sans toutefois donner de détails quant aux listes électorales. Il a toutefois indiqué que le Hezbollah mènera la bataille électorale "uniquement" auprès du mouvement Amal et du CPL dans la circonscription de Beyrouth II.
Nasrallah fustige ses adversaires
Le secrétaire général du Hezbollah est par ailleurs revenu à la charge contre ses adversaires sur la scène locale qui s'opposent à sa ligne politique et à l'Iran, notamment les Forces libanaises (FL) de Samir Geagea, les Kataëb de Samy Gemayel, les sunnites qui faisaient partie du Courant du Futur de Saad Hariri ainsi que les groupes issus du mouvement de contestation du 17 octobre 2019. "Notre adversaire n'a pas présenté de programme. Il parle uniquement de l'arsenal de la résistance, de l'occupation iranienne et de la prédominance du Hezbollah sur l'Etat", a déploré Hassan Nasrallah. "L'expérience nous a appris que nous devons être représentés dans tout gouvernement au Liban", a-t-il poursuivi. "Notre présence au sein du gouvernement et du Parlement est essentielle pour protéger la résistance même si nous nous trouvons dans un gouvernement qui comprend des adversaires et un chef de gouvernement adversaire, et même si nous sommes accusés de nous retrouver avec des corrompus", a-t-il martelé. "Notre but est de gagner et nous devons le faire afin que nous prenions part à toutes les échéances", a-t-il espéré.
Le leader chiite a enfin estimé que "ces élections seront décisives et constitue l'une des batailles politiques les plus importantes et les plus dangereuses. Elles détermineront, en fonction de leurs résultats, le reste des batailles".
Le délai de dépôt des candidatures pour les législatives du 15 mai prochain a expiré mardi à minuit avec 1.043 candidatures présentées. Un chiffre en hausse par rapport au scrutin de 2018 qui met en exergue une volonté croissante de participer à la vie politique dans un Liban en pleine crise.
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La censure reprend du service.
Sissi zayyat
22 h 24, le 17 mars 2022