Tous les carburants affichaient des prix en nette hausse vendredi matin au Liban, pour la troisième fois en une semaine, en raison d'une envolée des cours mondiaux du pétrole résultant de l'invasion russe de l'Ukraine.
Les prix des 20 litres à 95 et 98 octane connaissent une hausse respective de 22.000 et 23.000 L.L., atteignant 463.000 et 473.000 livres le bidon. Quant au diesel, son prix bondit de 29.000 livres pour atteindre 489.000 L.L. La bonbonne de gaz, elle, se vend à 311.000 livres soit une hausse de 9.000 L.L.
Ces prix ont déjà connu deux hausses considérables en 48h, en début de semaine. Dans les jours qui précédaient ces nouvelles tarifications, les automobilistes avaient été pris de nervosité et de longues files d'attentes s'étaient formées devant les stations-service à travers le pays, certaines refusant de vendre leur carburant en attendant la hausse des prix.
"Soulager le marché"
Commentant la situation, le représentant des distributeurs de carburants Fadi Abou Chacra a voulu rassurer la population, indiquant que "des navires transportant du fuel commencent à arriver, ce qui contribuera à soulager le marché". Il a ensuite promis que les prix baisseraient la semaine prochaine "si le taux de Sayrafa et la parité dollar-livre sur le marché parallèle restent les mêmes."
Alors que cette parité sur le marché libre se maintenait autour de 20.000 livres pour un dollar il y a encore une semaine, elle oscille ce matin autour des 22.500 L.L. pour un billet vert. Quant au taux de la plateforme Sayrafa, que la Banque du Liban utilise notamment pour assurer 85% du coût total des importations, celui-ci était de 20.900 livres pour un dollar vendredi.
Grève
Cette nouvelle tarification est douloureuse dans un pays en crise depuis plus de deux ans et où le pouvoir d’achat s’est effondré au rythme de la dépréciation de près de 90% de la monnaie nationale.
Au vu de cette hausse des prix, le président du syndicat des propriétaires d’usines de remplissage de gaz domestique, Antoine Yammine, a appelé à une grève pour la semaine prochaine, ainsi qu'à "la fermeture des usines jusqu'à ce que notre voix soit entendue." M. Yammine a dénoncé dans la foulée "le manque de responsabilité du ministère de l'Énergie et de la direction générale du pétrole", estimant que les variations "aléatoires" de la parité dollar-livre ne sont plus tenables pour les usines de remplissage de gaz.
Pourtant les cours mondiaux sont retombés de près de 20%, alors?
15 h 58, le 11 mars 2022