Vers un allègement des restrictions au Liban

Alors qu’ils sont revus à la baisse depuis quelques semaines, les indicateurs de transmission du Covid-19 au Liban laissent espérer un allègement des mesures imposées par les autorités pour contrer la propagation du virus. Annoncé lundi par le président du comité scientifique pour la vaccination contre le coronavirus, Abdel Rahmane Bizri, le « recul de la vague de Covid-19 » pourrait donner lieu à une levée graduelle des restrictions. Même s’il estime qu’« il est encore un peu tôt pour arrêter de porter des masques », le Dr Bizri révèle toutefois avoir recommandé au gouvernement une réduction du temps d’isolement pour les personnes contaminées.

« La levée de certaines restrictions peut commencer de manière graduelle, vu que les indicateurs épidémiologiques sont rassurants. Nous avons recommandé, dans un document envoyé aux autorités, que le confinement ne soit plus obligatoire dans certains métiers médicaux, si le personnel porte le masque comme il se doit. Nous appelons également à la réduction de la durée de l’isolement dans d’autres secteurs, surtout pour les personnes vaccinées », affirme le Dr Bizri à L’Orient-Le Jour. Selon les bilans quotidiens du ministère de la Santé, les contaminations sont passées de plus de 6 000 quotidiennes en janvier, à moins de 2 000 par jour en mars. Le nombre de patients admis en soins ou placés sous respirateur a également diminué ces derniers jours.

Poursuivre la vaccination

Abdel Rahman Bizri, qui affirme attendre une réponse prochaine des autorités, appelle toutefois les Libanais à continuer à se faire vacciner, malgré la baisse notable des contaminations. « Les nouvelles contaminations sont en baisse depuis plusieurs semaines. Le nombre de décès est stable. Le secteur hospitalier n’est plus sous pression comme avant, ce qui veut dire que la vague est en train de régresser. Mais il faut continuer à se faire vacciner et à adopter les gestes barrière. Malheureusement, la vaccination est en recul, surtout après la circulation de rumeurs sur le vaccin de Moderna », déplore-t-il. Dans un communiqué publié lundi, le Dr Bizri avait révélé que « selon les statistiques, 95 % des personnes décédées du Covid-19 n’étaient pas vaccinées ».

Pour le président du comité scientifique pour la vaccination contre le coronavirus, la fin de l’hiver pourrait s’avérer bénéfique en termes de propagation du virus. « Plus il va faire beau, moins les gens vont rester dans des espaces fermés, ce qui pourrait freiner la propagation du coronavirus », prévoit-il.

Le ministre de la Santé Firas Abiad appelle également à la vigilance, malgré les données rassurantes. « Nous allons certainement vers un allègement concernant l’isolement des malades ou des cas contact. Mais il ne faut pas penser que le coronavirus a complètement disparu. Il faut rester en alerte au cas où un nouveau variant se déclare », indique-t-il à L’OLJ. Le Dr Abiad recommande par ailleurs le maintien du port du masque dans les endroits fermés, surtout en présence de personnes à risque.

Levée des restrictions dans les écoles ?

Le président du comité exécutif pour la vaccination contre le Covid-19, le Dr Eid Azar, est favorable pour sa part à une levée plus audacieuse des restrictions. « Omicron est en train de disparaître et je ne pense pas qu’il y aura un nouveau variant. À ce stade, les restrictions n’en valent plus la peine et leur allègement interviendra tôt ou tard », nous affirme cet infectiologue. « Je suis pour la levée des restrictions, comme ailleurs dans le monde, mais il faudra réfléchir au rythme à adopter », ajoute-t-il.

Il estime par ailleurs que les écoles au Liban devraient pouvoir reprendre leurs cours en présentiel. « Les restrictions dans les écoles ne servent plus à grand-chose, vu que la transmission du virus est en régression et qu’il n’y a plus beaucoup de malades hospitalisés au Liban », avance-t-il. Le praticien appelle par ailleurs à suivre l’exemple de New York où les écoliers ont été autorisés cette semaine à se rendre en classe sans masque.

Quant à la vaccination au Liban, Eid Azar révèle que le pays effectue « environ 25 000 vaccins par semaine ». « Les jeunes ne sont toujours pas convaincus. Ce sont les plus de 45 ans qui se font le plus vacciner. Ils sont immunisés à 70 % », souligne-t-il.

1 082 nouvelles contaminations et 7 décès en 24 heures

Alors que la pandémie de coronavirus poursuit son ralentissement au Liban, 1 082 nouvelles contaminations ont été signalées durant les dernières 24 heures ainsi que sept décès, selon le bilan publié hier par le ministère de la Santé. Le taux moyen de positivité par rapport au nombre de tests de dépistage effectués ces deux dernières semaines est tombé à 13,5 %.

Dans les hôpitaux, le taux d’occupation des lits réservés aux malades souffrant du Covid-19 s’élève à 29 %, 335 patients étant actuellement hospitalisés. Ce chiffre passe à 36 % dans les unités de soins intensifs, où 174 personnes sont sous observation. La pandémie, apparue au Liban en février 2020, a déjà fait 1 081 463 contaminations, dont 967 949 rémissions, ainsi qu’un total de 10 176 décès.

Malgré le ralentissement de la pandémie, le taux de vaccination demeure peu élevé, un an après le début de la campagne. Quelque 48,7 % des personnes éligibles ont reçu en effet leur première dose et 42,7 % sont doublement vaccinées. La campagne de rappel, entamée en octobre dernier, a permis à 23,6 % de la population éligible de recevoir une dose supplémentaire.