Nasrallah pose les grandes lignes de la bataille électorale du Hezbollah

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé mercredi les candidats de son parti aux élections législatives qui doivent avoir lieu le 15 mai 2022, donnant ainsi le coup d’envoi de la machine électorale hezbollahie au moment où des doutes subsistent quant à la tenue du scrutin. « Tout le monde se prépare aujourd’hui aux prochaines élections législatives, et les spéculations sur un report du scrutin se sont arrêtées », a déclaré Hassan Nasrallah, assurant que son parti travaille en vue de la tenue des élections, contrairement aux accusations de ses détracteurs.

Dans un discours le 16 février, Hassan Nasrallah s’était dit contre un report ou une annulation de la consultation électorale. Le président du conseil politique du parti, Ibrahim Amine el-Sayyed, avait même qualifié les élections de « guerre de juillet politique », en référence à la guerre de 2006 contre Israël.

Au cours de son discours télévisé, mercredi soir, retransmis en direct sur la chaîne du parti al-Manar, le leader chiite a rappelé que le slogan de son parti pour les législatives est : « Nous restons pour protéger et construire. » Concernant le programme électoral du parti, il a indiqué qu’il sera annoncé plus tard, mais qu’il « est inspiré du programme électoral précédent ».

Dans toutes les circonscriptions
Hassan Nasrallah a aussi indiqué que « le Hezbollah a formé de nombreuses machines électorales dans toutes les circonscriptions », même dans celles où il n’a pas de candidats. Jeudi à 16h, le secrétaire général adjoint du parti pro-iranien, Naïm Kassem, lancera la campagne électorale du parti chiite.

« Dans les circonscriptions où nous avons des candidats, il est normal que nous communiquions avec les alliés et les amis, mais dans les circonscriptions où nous n’avons pas de candidats, ce seront nos amis et alliés qui choisiront leurs candidats, à moins qu’ils aient besoin d’une aide spécifique », a poursuivi Hassan Nasrallah. Il a toutefois fait valoir qu’annoncer « des alliances prend du temps et ce qui circule sur les réseaux sociaux à propos de certaines alliances est inexact ». « Il est clair que dans certaines circonscriptions, nous serons sur une liste unifiée, et dans certaines autres, nous envisageons d’avoir deux listes. Avoir deux listes ne signifie pas rivalité ou désaccord », a-t-il précisé, soulignant que cette décision sera prise sur « la base de l’intérêt électoral ».

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Le chef du parti chiite en a profité pour rappeler que « les députés du Hezbollah font partie de la structure et de la direction du parti et sont engagés à respecter les décisions du parti ». « Leurs positions politiques ne leur appartiennent pas à eux, mais reflètent celle du parti », a-t-il ajouté. Le leader chiite a aussi rappelé que le groupe parlementaire du Hezbollah est actif depuis 1992, et fêtera donc ses 30 ans cette année.

À la fin de son discours, il a annoncé les noms des candidats du Hezbollah, insistant sur le fait que la majorité d’entre eux sont jeunes et infuseront, si élus, du sang neuf au sein du Parlement:

– Liban-Sud III : Mohammad Raad (Nabatiyé), Hassan Fadlallah (Bint Jbeil), Ali Fayad (Marjeyoun-Hasbaya).

– Liban-Sud II ( Tyr-Zahrani) : Hassan Ezzeddine et Hassan Jechi.

– Beyrouth II ( Bachoura – Mazraa – Tarek Jedide – Minet  el Hosn - Ras-Beyrouth – Moussaitbeh – Dar el Mreisseh - Zokaak el Blatt ) : Amine Cherri.

– Békaa I (Zahlé) : Rami Abou Hamdane.

– Békaa III (Baalbeck-Hermel) : Hussein Hajj Hassan, Ali Mokdad, Ibrahim Moussaoui et Ihab Hamadé.

– Mont-Liban III (Baabda) : Ali Ammar.

– Mont-Liban I (Kesrouan-Jbeil) : Raëd Berro.

Les législatives du 15 mai sont vues par nombre de Libanais comme une opportunité de changer la classe politique au pouvoir depuis des décennies, alors que le Liban traverse la pire crise économique de son histoire moderne. Alors que la communauté internationale ainsi que plusieurs protagonistes locaux redoutent un report des législatives de mai sous le prétexte d’un problème de financement, le Conseil des ministres a tenté de donner un signal positif sur ce plan en assurant une partie des fonds.