Paris et Riyad conviennent de financer des projets humanitaires au Liban

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et son homologue saoudien, Faysal ben Farhane, sont convenus lundi de "financer des projets humanitaires préliminaires en vue de venir en aide au peuple libanais". Cette annonce intervient près de trois mois après que les deux pays ont lancé une initiative pour soutenir le pays du Cèdre, en plein effondrement pluridimensionnel, et l'aider à rétablir ses relations diplomatiques avec les pays du Golfe.

"Conformément aux directives des autorités des deux pays (...), la coopération entre le royaume et Paris au sujet de la situation au Liban et les répercussions de la crise économique et humanitaire sévère sur le peuple" a été abordée par les deux responsables à Paris, rapporte l'Agence de Presse Saoudienne. MM. Le Drian et Ben Farhane ont alors convenus de "financer divers projets humanitaires préliminaires pour venir en aide au peuple libanais".

Ce travail commun entre le royaume et la France (...) "se fera sous forme de plusieurs projets caritatifs et humanitaires visant à fournir une aide directe à nombre d'hôpitaux et centres de soins primitifs, mais aussi à renforcer les soins sanitaires dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, et certaines institutions éducatives essentielles", rapporte l'agence. Le soutien contribuera aussi à "financer le travail des organisations qui distribuent de la nourriture et du lait pour enfant aux catégories les plus démunies". Le document précise enfin que "le mécanisme de travail conjoint, convenu entre les deux parties, est en cours d'instauration pour apporter un soutien aux Libanais et financer certaines activités d'organisations non gouvernementales internationales œuvrant dans le domaine du secours et de l'aide populaire dans le pays".

Pour mémoire

Macron et MBS lancent une initiative pour aider le Liban

Le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane avaient annoncé le 4 décembre, depuis Djeddah, vouloir "s'engager pleinement" en vue d'une relance des liens entre Beyrouth et le royaume, mis à mal par la puissance grandissante du Hezbollah, bête noire de Riyad. Des relations qui se sont tendues encore plus après des propos polémiques de l'ancien ministre de l'Information, Georges Cordahi, sur le rôle de la coalition saoudienne dans la guerre au Yémen. Emmanuel Macron et Mohammad ben Salmane avaient toutefois conditionné leur aide à la limitation de la possession des armes à l’État, dans une référence claire au Hezbollah. Cette requête avait également été réclamée par les pays de Coopération du Golfe. La France et l'Arabie saoudite avaient également annoncé la création d'un "mécanisme de soutien humanitaire franco-saoudien" au pays du Cèdre, auquel les Emirats arabes unis se sont joints en janvier.

Une feuille de route arabe avait par ailleurs été transmise à Beyrouth par le Koweït en janvier, comprenant plusieurs requêtes de la communauté internationale, comme l'organisation des législatives et le lancement de réformes, ainsi que certains points comme l’appel au respect de la résolution 1559 de l'ONU. Fin janvier, le Koweït avait annoncé que la réponse du Liban aux propositions était "à l'étude" et que des décisions seraient prises sur la suite à donner à cette initiative. Mais aucun retour n'a encore été signalé.