Ce n’est pas de la sorte qu’on commémore l’assassinat de Rafic Hariri

Saad Hariri est revenu le 14 février au Liban pour participer à une prière récitée sur la tombe de son père Rafic Hariri. Je sollicite l’indulgence de Saad Hariri à l’égard de quelques remarques : la commémoration de l’assassinat de Rafic Hariri ne se fait pas en voyageant d’Abou Dhabi pour réciter une prière après s’être retiré de la vie politique. Nous tous et Saad Hariri serons négligents si nous nous contentons de commémorer cet assassinat par une prière sans jamais punir ceux qui l’ont assassiné et occupé le Liban, ceux qui essaient aujourd’hui de rayer ce Liban de la carte du monde. Saad Hariri a une responsabilité morale envers son père, une responsabilité politique envers sa patrie et une responsabilité nationale envers ceux qui ont assassiné son père. Être fidèle à son père le 14 février requiert de lui, qui a accepté le défi après l’assassinat, de faire face.

Venir d’Abou Dhabi pour participer à une prière est un déni. Voici ce qui était et est toujours requis de Saad Hariri :

1- Organiser un congrès populaire le 14 février pour déclarer que même si la décision du Tribunal spécial pour le Liban a été faible et lâche, elle a désigné des militaires du Hezbollah comme responsables. Le Tribunal aurait dû au moins exécuter la décision internationale.

2- Déclarer la « lutte » politique, nationale, régionale et internationale contre les criminels en invitant tous les Libanais à y participer, en se basant sur la décision dudit Tribunal.

3- Convoquer d’éminents juristes pénaux pour discuter cette décision et la disséquer en jetant la lumière sur ce qu’elle essaie de cacher pour rédiger un supplément confirmant la responsabilité du Hezbollah.

4- Ne pas se retirer de la vie politique mais rectifier son parcours politique pour suivre les pas de son père. Virer tous les conseillers corrompus qui ont nui à sa réputation et les remplacer par des personnes intègres de toutes les confessions.

5- Se repentir d’avoir commis la faute d’élire Michel Aoun à la présidence alors qu’il était le candidat du Hezbollah, et déclarer que Siniora avait raison de refuser cette élection.

6- Ne pas se retirer de la vie politique mais renoncer à la politique de corruption et adopter une nouvelle politique visant à libérer le Liban de l’occupation iranienne. Participer à la bataille de libération avec le support des forces du changement en usant de toutes ses forces financières, morales et politiques. Vu le grand vide qu’il a laissé après son retrait de la vie politique, tous les efforts politiques de Saad Hariri doivent se concentrer sur la chute de la bande gouvernante corrompue.

7- Les élections devraient être le grand défi en s’unissant avec tous les révolutionnaires. De cette façon se traduit la loyauté envers Rafic Hariri.

Monsieur le Premier ministre, le jour où vous avez annoncé votre retrait de la vie politique, vous avez été infidèle à Rafic Hariri et à sa mémoire alors que vous auriez dû, en ce jour, dénoncer la politique du corrompu, son influence et son occupation du Liban, et déclarer votre retrait de cette politique corrompue. Ils ont leur propre politique et à Rafic et Saad Hariri une politique totalement contraire.

Beaucoup de réalisme vous est demandé, Monsieur le Premier ministre, pour honorer la mémoire de Rafic Hariri. Nous voulons célébrer sa mémoire et non pas le tuer une seconde fois.

Abdel Hamid AL-AHDAB

Avocat à la cour

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