À l’heure où tout le monde parle du plan en gestation pour la répartition des pertes financières du pays entre l’État, la banque centrale, les banques et les déposants, alléger au maximum la pression sur ces derniers est le but de la proposition qui suit.
S’il est vrai qu’un pourcentage minime de déposants (on parle de 20 à 24 mille) détient 80 milliards de dollars du total des dépôts dans les banques libanaises, s’il est non moins vrai que ce sont ceux-là mêmes qui ont profité le plus des facilités bancaires en termes de taux d’intérêt élevés et autres bénéfices, il me paraît logique de leur demander une petite contribution au plan de redressement financier. Un léger « haircut », gentiment progressif compte tenu du volume de chaque dépôt, devrait pouvoir procurer une dizaine de milliards de dollars. Le prélèvement commencera par 0,1 % pour les moins nantis (mille dollars pour un dépôt d’un million de dollars par exemple) et ira croissant jusqu’à atteindre un taux bien plus substantiel pour les très gros dépôts. Une répartition équitable des taux entre tranches de dépôts permettra d’amasser le montant requis. Comme une partie de ces mêmes dépôts a été transférée hors du pays, il conviendra également d’essayer de convaincre les intéressés de les ramener au bercail, auquel cas les capitaux rapatriés ne seront pas soumis au « haircut ».
Ancien secrétaire général du CDR
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