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L’ouverture d’une route défigure des paysages paradisiaques à Kfarhelda


L’ouverture d’une route défigure des paysages paradisiaques à Kfarhelda

Les chutes de Kfarhelda avant les travaux... Photo prise du compte de Routeslb

Les chutes de Kfarhelda, dans le caza du Batroun, sont bien connues des randonneurs : elles offrent un paysage paradisiaque de nature vierge devenu rare au Liban. Ce paysage-là a été défiguré, du moins en partie, par l’ouverture d’une route, ce qui a provoqué la colère d’activistes écologiques qui ont réagi hier avec force sur les réseaux sociaux, publiant des photos comparant le site intact avec son état actuel. On y voit une ébauche de route où la végétation dense a complètement disparu et une chute d’eau apparemment asséchée.

Alerté, le ministre de l’Environnement Nasser Yassine a publié hier un communiqué où il précise « avoir discuté du sujet des atteintes à la nature dans le cours du fleuve al-Joz, à Kfarhelda, précisément au niveau des chutes d’eau, avec les autorités compétentes ». Il ajoute avoir demandé au ministre de l’Intérieur et des Municipalités Bassam Maoulaoui de donner ses directives au président du conseil municipal de Kfarhelda et aux forces de l’ordre en vue d’intervenir pour mettre un terme à l’abattage d’arbres, à la construction de la route et au rejet des remblais dans les lieux. Le ministre a rappelé que le site de Nahr al-Joz est classé par son ministère comme site naturel de grande importance, en vertu d’un décret paru le 24 février 1998, et que tous travaux entrepris dans cette zone doivent être régis par des conditions strictes imposées par son administration.

... et le site après l’ouverture de la route. Photo prise du compte de Routeslb

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L’ouverture de la route remonte en fait à quelques mois, même si les activistes n’ont alerté l’opinion publique qu’hier, étant donné que les travaux en question se sont déroulés dans un point reculé et loin des regards. Le terrain appartient à un fils de la région, Georges Daniel, qui a entrepris la construction de la route. Interrogé par L’Orient-Le Jour, le président du conseil municipal de Kfarhelda Adib Moussa reconnaît « qu’une demande de permis a bien été présentée à la municipalité il y a plusieurs mois concernant des travaux d’aménagement pour la plantation d’arbres (agricoles) ». « Nous avons donné un accord de principe au propriétaire sous condition de l’obtention d’un permis du ministère de l’Agriculture en vue de l’abattage des arbres existants », ajoute-t-il.

À L’OLJ, Georges Daniel se défend d’avoir porté atteinte à la chute d’eau (qui paraît asséchée dans les photos) et assure avoir opéré sur son terrain uniquement. « Cette terre a toujours été agricole, j’ai voulu la défricher pour replanter des arbres fruitiers », assure-t-il. Il se dit « étonné que cette affaire resurgisse maintenant, étant donné que les travaux sont interrompus depuis huit mois ». Interrogé sur les permis dont il dispose, il nous invite à interroger nous-mêmes les ministères concernés. Le ministère de l’Environnement ayant publié un communiqué sur l’affaire, nous sollicitons une source du ministère de l’Agriculture, qui nous apprend qu’un procès-verbal a effectivement été dressé à l’encontre de ce propriétaire terrien il y a plusieurs mois pour abattage d’arbres sans permis. Ce qui explique l’arrêt des travaux.

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Les activistes restent cependant inconsolables de la perte d’un panorama unique que ni un décret de protection ni des lois contre l’abattage sauvage d’arbres n’ont pu protéger. Sur les réseaux sociaux, ils étaient nombreux hier à revendiquer une protection stricte du reste des chutes d’eau.

Les chutes de Kfarhelda, dans le caza du Batroun, sont bien connues des randonneurs : elles offrent un paysage paradisiaque de nature vierge devenu rare au Liban. Ce paysage-là a été défiguré, du moins en partie, par l’ouverture d’une route, ce qui a provoqué la colère d’activistes écologiques qui ont réagi hier avec force sur les réseaux sociaux, publiant des photos...

commentaires (8)

sans minimiser l'histoire, pardon OLJ, avez-vous bien vérifié que ces deux photos sont authentiques? La végétation n'est pas la même et on a du mal à croire qu'ne route clandestine puisse assécher une source d'eau située au dessus. Il y a un doute.

PPZZ58

19 h 41, le 10 février 2022

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Commentaires (8)

  • sans minimiser l'histoire, pardon OLJ, avez-vous bien vérifié que ces deux photos sont authentiques? La végétation n'est pas la même et on a du mal à croire qu'ne route clandestine puisse assécher une source d'eau située au dessus. Il y a un doute.

    PPZZ58

    19 h 41, le 10 février 2022

  • Où sont donc les députés de cette région devant ce massacre d'un si beau lieu au Liban ? Un député n'est pas élu que pour encaisser son salaire mensuel !

    Un Libanais

    18 h 27, le 06 février 2022

  • Au Liban on ne respecte ni homme, ni animal, ni nature.

    Elias

    22 h 38, le 05 février 2022

  • What a mess !

    Wow

    17 h 23, le 05 février 2022

  • Entièrement d'accord. Il faut être d'une bêtise incommensurable pour détruire un capital naturel d'une telle beauté. Appât du gain et manque total de vision à long terme. Aida Chammas

    Aida Chammas

    15 h 57, le 05 février 2022

  • Des imbéciles et des incultes. Aucune éducation et toujours l’appât du gain. Des arbres fruitiers…mon œil. Partout c’est la même histoire qui se répète. On abîme la nature on détruit le peu de verdure qui reste dans ce pays pour de l’argent.

    Karam Georges

    13 h 51, le 05 février 2022

  • Reste a verifier a quel parti sont affilies les interesses ?

    Cadige William

    09 h 13, le 05 février 2022

  • Homme de basse souche Comment bâtir un pays avec des imbeciles pareils?

    Robert Moumdjian

    05 h 31, le 05 février 2022

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