Il n’y avait vraiment pas de quoi avoir la chair de volaille, en écoutant Mister Mollasson verser sa larmichette avant d’aller rejoindre sa voie de garage, tant son bilan politique, économique et jusque dans ses propres affaires était tombé en dessous du niveau de la mer. En bon Libanais, il a par la même occasion décidé de cadenasser son parti dont il n’a même pas jugé bon d’en consulter les membres, comme s’ils étaient sa propriété privée, tous punis, interdits de législatives et envoyés brouter ailleurs. Mon parti, ma bataille, ma déconfiture !
Mais le plus bidonnant dans l’histoire, c’est de voir la mine allongée comme un jour sans pain de sa camarilla de lécheurs, dont la douleur n’a d’égale que le frétillement d’aisance dont ils seront frappés quand ils iront s’agiter demain devant le nouveau messie sunnite appelé à éclore. Le prétexte rêvé pour les barbus d’à côté de renvoyer les législatives aux calendes iraniennes.
Encore que cette maladie génétique chez les sous-développés de vouloir se chercher à tout prix une idole n’est pas le propre des sunnites. De nombreux maronites en savent quelque chose, eux qui palpitaient de tous les orifices à l’époque où Mongénéral recevait à ses pieds les bijoux de ces dames, pendant que leurs rivaux tressaient des lauriers à son ennemi intime et néanmoins déplumé, perché sur son caillou de Meerab. Des sous-fifres, le hobereau Sleiman le Franju en puise à satiété sur ses terres de Zghorta, Achraf Rififi n’a qu’à se baisser pour en ramasser à Tripoli, et Istiz Nabeuh n’a qu’à lever le petit doigt pour rameuter sa claque de milliers de planqués incultes qu’il a casés à pantoufler dans la fonction publique.
En attendant de voir arriver à Beyrouth les bêlants nouveaux, un bref rappel de leurs deux missions stratégiques : servir de chauffeurs de salle dans les conférences de presse et écarter les manants au passage du Maître, avec force cliquetis d’armes et claquements de portières. Une fois la chaîne des larbins installée, les vétérans lèche-bottes se mettront à lui baver dessus, pendant que les subalternes nouvellement recrutés iront saliver dans les salons. Cirage, bave et léchouilles… telle est la dure loi de la domesticité. Et dans ce domaine, toutes les communautés sont à égalité.
« Le Liban ne peut voler qu’avec ses deux ailes, chrétienne et musulmane. » Le neuneu aérien qui avait naguère inventé ce slogan doit aujourd’hui écumer de rage, tel un jihadiste frappé de dysfonctionnement érectile face aux 70 vierges du paradis.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (8)
Excellentissime !
Haddad Fadi
17 h 38, le 28 janvier 2022