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Campus - SANTÉ MENTALE

L’AUT offre à ses étudiants l’accès à un réseau mondial de soutien et d’écoute

TalkCampus connecte les étudiants à leurs pairs du monde entier et leur assure un espace sécuritaire pour parler de leurs difficultés et partager leurs problèmes.

L’AUT offre à ses étudiants l’accès à un réseau mondial de soutien et d’écoute

Les étudiants de l’AUT peuvent télécharger l’application sur Google Play ou App Store et s’y inscrire gratuitement en utilisant leur adresse électronique aut.edu. soit pour offrir de l’aide, soit pour en recevoir. Photo DR

Pas besoin de faire un graphique pour montrer qu’au cours des deux dernières années, la santé mentale des Libanais a été mise à rude épreuve. Y compris celle des jeunes universitaires. Confinés, privés de cours en présentiel en raison de la pandémie, fortement impactés par la crise socio-économique inédite que traverse le pays, ces derniers, déboussolés, en ressentent toujours les ondes de choc. Face à ce constat, l’Université américaine de technologie (AUT) a décidé d’agir en intégrant le réseau mondial de soutien en santé mentale TalkCampus qui permet aux étudiants d’accéder à un soutien instantané en ligne à tout moment de la journée et aussi longtemps que nécessaire 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. « L’idée de cette application est née d’un besoin, d’autant plus que, souvent, les jeunes hésitent à partager leurs problèmes avec leurs parents, leurs professeurs ou leurs amis », indique Nay Hinain, enseignante en psychologie à l’AUT.

Déjà disponible dans certaines universités libanaises, TalkCampus repose sur un système d’appui par les pairs où les usagers sont encouragés à s’entraider et à se soutenir les uns les autres. L’application permet également à des étudiants bénévoles, recrutés et formés à l’écoute active et empathique, et au soutien en ligne, de détecter les signes d’alerte et de donner l’alarme lorsqu’ils se retrouvent face à une personne qui se sent impuissante ou dans une impasse, manifeste des sentiments de désespoir ou songe sérieusement au suicide. « À ce moment-là, nous intervenons, nous alertons les autorités compétentes et les structures d’aide, avant de passer au stade de la rencontre individuelle avec des professionnels en intervention psychosociale dans les ONG ou un psychologue qui décidera de la gravité du cas, de la nécessité d’administrer un médicament ou non ainsi que du suivi », explique Nay Hinain.

Les étudiants de l’AUT peuvent télécharger l’application sur Google Play ou App Store et s’y inscrire gratuitement en utilisant leur adresse électronique aut.edu. soit pour offrir de l’aide, soit pour en recevoir. Tout en restant anonymes, ils peuvent personnaliser leurs propres profils, partager librement les problèmes qui les préoccupent, les difficultés qu’ils éprouvent, et recevoir de l’aide grâce à cette appli qui les met en contact avec des étudiants du monde entier. Ils peuvent créer aussi un journal de bord et noter au quotidien tous leurs états d’âme.

Des bénévoles encadrés par des professionnels

Les utilisateurs bénéficient d’un soutien quelle que soit la situation dans laquelle ils se trouvent : stress avant les examens, anxiété, dépression, troubles alimentaires ou encore sentiments suicidaires et automutilation. « Parfois, la personne n’a pas vraiment besoin d’aide, mais juste d’être écoutée sans être jugée », remarque Hinain, rappelant au passage que l’accompagnement par les pairs est un mécanisme efficace et éprouvé pour assister les individus souffrant d’anxiété, de dépression, de dépendance ou d’autres problèmes de santé mentale. « Le soutien par les pairs est très important, d’autant qu’il permet aux personnes de savoir qu’elles ne sont seules au monde, que quelqu’un est là pour elles, qu’il y a des gens, parfois à l’autre bout du monde, qui ressentent la même chose qu’elles, ont vécu une expérience semblable, ou ont fait face au même problème et ont réussi à surmonter l’épreuve », indique-t-elle.

Parmi les objectifs de l’application, figurent également la réduction de la stigmatisation autour de la santé mentale, la sensibilisation en milieu universitaire sur l’importance de de la reconnaissance des signes précurseurs, de l’accompagnement et du traitement, et la prévention des problèmes liés à la santé mentale. « Jusqu’à présent, nous avons six étudiants bénévoles qui devront suivre une formation pour assister et appuyer leurs pairs en cas de besoin », ajoute-t-elle.

Lancée à peine il y a un mois, l’application a permis de mettre en lumière l’ampleur de la détresse psychologique aussi bien chez les étudiants que chez les enseignants. « Les jeunes semblent très intéressés, d’autant que l’application est gratuite. Nombreux sont ceux qui s’y sont inscrits jusqu’à ce jour. Il y a même des enseignants qui ont demandé s’il serait possible qu’ils s’y inscrivent eux aussi. C’est vous dire l’importance de la présence d’un accompagnement par des pairs et la nécessité de briser les tabous autour de la santé mentale dans un pays où exprimer ses émotions et ressentis est encore très mal vu », conclut Nay Hinain.

À savoir que, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé mentale consiste en un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productiv,e et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ».


Pas besoin de faire un graphique pour montrer qu’au cours des deux dernières années, la santé mentale des Libanais a été mise à rude épreuve. Y compris celle des jeunes universitaires. Confinés, privés de cours en présentiel en raison de la pandémie, fortement impactés par la crise socio-économique inédite que traverse le pays, ces derniers, déboussolés, en ressentent toujours...

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