Comment expliquer la radicalisation d’une adolescente dans un bourg rural de l’ex-Allemagne de l’Est, où la première mosquée se trouve à plus de 50 km ? La justice allemande se penche depuis mardi sur le parcours d’une jihadiste partie en Syrie à l’âge de 15 ans. Le procès de Leonora Messing, qui avait rejoint l’organisation État islamique en 2015, s’est ouvert à huis clos à Halle (Est). La jeune femme, âgée aujourd’hui de 22 ans, répond de complicité de crime contre l’humanité après avoir été rapatriée avec ses deux enfants. L’accusée étant mineure au moment des faits, le procès se tient sans public et aucune information sur le contenu des audiences ne sera fournie, a précisé la porte-parole de la Haute Cour régionale de Naumburg.
Elle est en outre jugée pour appartenance à une organisation terroriste et pour avoir aidé, en juin 2015, son époux jihadiste à « acheter » une femme yazidie, une minorité kurdophone d’Irak réduite à l’esclavage par l’EI. La jeune femme, qui comparaît libre, « a épousé un Allemand qui travaillait pour l’organisation (jihadiste) et a travaillé elle-même pour l’EI », a assuré le procureur Holger Schneider-Glockzin. Son histoire, fortement médiatisée, avait suscité la stupéfaction en Allemagne.
Leonora Messing avait fugué de chez son père en mars 2015 pour rejoindre les zones syriennes sous contrôle de l’EI. Peu après son installation à Raqqa, « capitale » autoproclamée de l’organisation jihadiste, elle était devenue la troisième épouse d’un Allemand originaire de sa région.
Le père de l’adolescente, un boulanger du village de Breitenbach, avait découvert la conversion de sa fille à l’islam radical en ouvrant son ordinateur et son journal intime après sa disparition. Il était alors tombé sur des photos de l’adolescente en niqab.
Leonora Messing figure parmi les plus de 1 150 islamistes qui ont quitté l’Allemagne à partir de 2011 pour rejoindre la Syrie et l’Irak, selon le gouvernement allemand. Devenue mère de deux petites filles, la jeune femme avait fini par être détenue dans un camp sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie. En décembre 2020, elle avait été rapatriée en Allemagne lors d’une des quatre opérations organisées à ce jour par Berlin, qui ont permis de ramener 54 personnes, dont une majorité d’enfants (42).
Source : AFP
commentaires (1)
Comme c est joli,L Allemagne aujourd’hui .. A VOMIR.
Marie Claude
09 h 49, le 27 janvier 2022