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Dernières Infos - Liban

Deriane juge "regrettable" le retrait de Hariri de la vie politique

Deriane juge

Le leader du courant du Futur, Saad Hariri, et le mufti de la République libanaise, Abdellatif Deriane, à Dar el-Fatwa, le 20 janvier 2022. Photo tirée du compte Twitter de M. Hariri /@saadhariri

Le mufti de la République, le cheikh Abdel Latif Deriane, plus haute autorité religieuse sunnite au Liban, a qualifié mardi de "regrettable" le retrait du leader du courant du Futur, Saad Hariri, de la vie politique, annoncé lundi.

"La décision de Saad Hariri de suspendre son action politique est regrettable et douloureuse, surtout après les efforts qu'il a déployés pendant des années, en collaboration avec Dar el-Fatwa", a déclaré le mufti, dans des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Après avoir longtemps fait durer le suspense, M. Hariri s'est exprimé lundi pour annoncer sa décision de se retirer de la vie politique libanaise et de ne pas participer, ni lui ni son parti, aux législatives prévues en mai prochain. Si la décision était attendue, l'annonce a eu l'effet d'un séisme politique.

Au lendemain de cette annonce, le mufti Deriane s'est dit "inquiet quant aux développements sur la scène libanaise", appelant à "l'unité entre musulmans et sur le plan national, pour faire face aux défis que le pays affronte".

Alors que la décision de M. Hariri n'a pas encore suscité de réactions chez ses principaux opposants, tels que le président de la République, Michel Aoun, ou le Hezbollah, un ex-ministre druze proche du parti chiite, Wi'am Wahhab, a estimé que "le retrait de Saad Hariri n'est pas une décision personnelle, mais provenant de l'étranger". Il faisait ainsi allusion à l'Arabie saoudite avec laquelle les rapports du chef du courant du Futur sont rompus depuis l'épisode de sa démission surprise depuis Riyad, en novembre 2017, vraisemblablement sous la contrainte du prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane. "Attendez-vous à la chute des quatre autres d'une certaine manière", a ajouté M. Wahhab dans une référence à ce qui est connu sous le nom de Club des anciens Premiers ministres, qui regroupe MM. Hariri, Tammam Salam, Fouad Siniora et Nagib Mikati, actuel président du Conseil. "La décision est d'envergure. Les prochains développements sont effrayants. Mais le Liban se redressera sûrement après une laborieuse gestation", a prédit M. Wahhab.

L'heure est désormais aux spéculations quant à une éventuelle décision de MM. Siniora et Mikati de s'aligner sur la position de M. Hariri et de boycotter également le prochain scrutin. M. Salam, connu pour sa proximité avec M. Hariri, a déjà annoncé jeudi qu'il renonçait à briguer un siège au Parlement.

Les regards sont, en outre, rivés sur les députés et ténors du courant du Futur et leurs décisions concernant les législatives. A ce sujet, Ra'fat Naïm, conseiller de Bahia Hariri, députée de Saïda et tante de Saad Hariri, a confirmé à L'Orient-Le Jour que celle-ci ne se présentera pas aux élections.

Le mufti de la République, le cheikh Abdel Latif Deriane, plus haute autorité religieuse sunnite au Liban, a qualifié mardi de "regrettable" le retrait du leader du courant du Futur, Saad Hariri, de la vie politique, annoncé lundi. "La décision de Saad Hariri de suspendre son action politique est regrettable et douloureuse, surtout après les efforts qu'il a déployés pendant des années,...