Nouveaux actes de sabotage commis sur la centrale de Aramoun

Pour la seconde fois en l’espace de deux semaines, l’établissement public Électricité du Liban (EDL) a été la cible d’actes de sabotage au niveau de sa centrale de distribution située dans la région de Aramoun. D’importants dégâts ont été infligés à ses installations, provoquant des coupures de courant dans les régions qu’alimente cette centrale, à savoir : Aramoun, Bchamoun, Khaldé et Choueifate. Déjà le 8 janvier, tout le Liban s’était retrouvé plongé dans le noir, à la suite d’actes de sabotage commis par des manifestants sur cette même centrale.

Dans un communiqué publié lundi, EDL indique que les responsables de ce sabotage sont des habitants de Aramoun et de Bchamoun qui ont déconnecté un transformateur de 150 kilovolts et endommagé 12 autres de moyenne tension. Comme lors du premier incident, l’établissement précise avoir dû faire appel aux forces de l’ordre pour rétablir le calme afin de pouvoir procéder aux réparations. Si EDL a réussi à réparer quelques dégâts, elle ajoute qu’une grande partie d’entre eux n’ont pas pu être résolus "compte tenu du manque des pièces de rechange" et que, par conséquent, "une grande partie des habitants de ces régions (…) resteront pour l’instant privés de courant, en attendant de trouver des solutions". Par ailleurs, l’établissement public a indiqué que ses employés dans cette centrale ne sont "pas en mesure de travailler de façon normale à la suite des nombreuses menaces et transgressions (envers la centrale, NDLR) qu’ils subissent".

Depuis plusieurs mois, EDL ne parvient à déployer qu’entre 400 et 700 MW sur plus de 1 500 MW au total, pour une demande qui en nécessite 3 000 MW selon ses propres données. Dans ce cadre, le Liban est supposé signer un contrat avec la Syrie et la Jordanie, ce mercredi, pour l’importation de courant électrique. Selon ses termes, la Jordanie fournira au Liban "150 mégawatts de minuit à six heures le lendemain et 250 mégawatts le reste de la journée" ; des quantités qui se situent dans les limites des charges que les relais haute tension reliant les réseaux syriens et libanais peuvent supporter (moins de 300 MW).

Les bases de ce contrat avaient été posées dans le cadre de l’initiative américaine dévoilée en août 2021, et selon laquelle les différentes parties impliquées ne seront pas ciblées par les sanctions prévues dans le cadre de la loi César, visant toute personne ou entité collaborant avec le gouvernement de Bachar el-Assad.