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Moyen-Orient - Conflit

Les rebelles du Yémen tirent des missiles balistiques contre les Emirats et l'Arabie

Après avoir revendiqué les tirs contre les Emirats et le royaume saoudien, les houthis menacent d'"intensifier" leurs attaques.

Les rebelles du Yémen tirent des missiles balistiques contre les Emirats et l'Arabie

Des gratte-ciel à Abdou Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, le 20 janvier 2022. Photo Giuseppe CACACE / AFP

Les rebelles houthis au Yémen ont tiré lundi des missiles balistiques contre les Emirats arabes unis, où ils ont été interceptés, et l'Arabie saoudite, où deux personnes ont été blessées, franchissant un nouveau palier dans les attaques contre leurs deux adversaires.

L'Arabie saoudite et les Emirats font partie d'une coalition qui intervient depuis 2015 au Yémen en guerre pour appuyer militairement le pouvoir face aux houthis, soutenus par l'Iran, grand rival régional du royaume saoudien.

Les trois pays se trouvent dans la péninsule arabique. Le Yémen est frontalier de l'Arabie saoudite et la capitale des Emirats, Abou Dhabi, est située à quelque 1.500 kilomètres de Sanaa, la capitale yéménite contrôlée par les houthis.

Riyad et Abou Dhabi ont condamné lundi les attaques des rebelles. Les Emirats sont "un barrage impénétrable contre les forces des ténèbres et du terrorisme", a tweeté Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président.

Lancés à quelques heures d'intervalles, les nouveaux tirs des houthis sont intervenus après une frappe aérienne attribuée à la coalition contre une prison à Saada, bastion des houthis dans le nord du Yémen, qui a fait au moins 70 morts vendredi.

Les houthis ont revendiqué les tirs et menacé d'"intensifier" leurs attaques. "Nous sommes prêts à répondre à l'escalade par l'escalade", a affirmé le porte-parole militaire des rebelles Yahya Saree dans une déclaration télévisée.

Les rebelles ont dit qu'ils pourraient cibler les institutions militaires et économiques des Emirats si ceux-ci continuent leur "ingérence" au Yémen.

"Désigner (les houthis) comme organisation terroriste n'a aucune valeur et n'affectera jamais le cours de la bataille", a déclaré Mohammed Abdelsalam, autre porte-parole des rebelles, dans une interview à leur chaîne, Al-Massirah.

Les Emirats et l'Arabie saoudite appellent les Etats-Unis à replacer les rebelles sur la liste américaine des organisations terroristes, dont ils avaient été retirés l'année dernière pour éviter de compliquer le travail des humanitaires au Yémen.


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Le message sanglant des houthis à Abou Dhabi


Appel à la vigilance

"Les défenses anti-aériennes des Emirats ont intercepté et détruit deux missiles balistiques lancés par le groupe terroriste houthis" tôt le matin, a indiqué le ministère de la Défense à Abou Dhabi. "L'attaque n'a pas fait de victimes, et les débris des missiles détruits sont tombés autour d'Abou Dhabi", a-t-il ajouté. Les Emirats "prennent toutes les mesures pour protéger le pays de toutes les attaques".

Toujous à Abou Dhabi, l'ambassade des Etats-Unis, pays allié des Emirats et de l'Arabie saoudite, a appelé les Américains à observer un "haut niveau de vigilance".

Quelques heures plus tôt, en pleine nuit, les autorités saoudiennes ont fait état de deux personnes blessées par un missile balistique tiré par les houthis contre la ville de Jazane (sud). Un autre missile tiré vers Dhahran Al-Janoub (sud) a été intercepté.

En réaction, la coalition a indiqué avoir détruit une "plateforme de lancement de missiles balistiques dans la région d'Al-Jawf" dans le nord du Yémen, contrôlé en grande partie par les houthis.

Le 17 janvier, les houthis ont revendiqué une attaque de drones et de missiles contre des installations pétrolières et l'aéroport d'Abou Dhabi, ayant fait trois morts. Ils ont ensuite menacé de lancer de nouvelles attaques contre les Emirats en appelant les civils et les compagnies étrangères à éviter les "sites vitaux" dans ce pays.

"Crimes de guerre"

Les houthis ont mené ces dernières années de multiples opérations contre l'Arabie saoudite mais l'attaque du 17 janvier était la première reconnue par les Emirats sur leur sol. Elle a été suivie par une série de frappes aériennes de la coalition contre des régions tenues par les rebelles au Yémen. L'une des frappes a fait 14 morts à Sanaa, et une autre trois morts -des enfants- à Hodeida (ouest), par où transite la majeure partie de l'aide internationale destinée au Yémen.

La coalition a en revanche nié toute responsabilité dans la frappe contre la prison à Saada. Les ONG internationales et les rebelles ont accusé la coalition, maître de l'espace aérien du Yémen.

La multiplication des attaques des houthis contre les Emirats, richissime pays du Golfe qui tient à sa réputation d'oasis de paix au Moyen-Orient, ouvrent une nouvelle page dans la guerre du Yémen déclenchée en 2014.

En plus de sept ans de guerre, toutes les parties au conflit ont été accusées de "crimes de guerre" par des experts de l'ONU. Mise en cause pour de multiples "bavures", la coalition a reconnu des "erreurs" mais accuse les rebelles d'utiliser les civils comme boucliers humains.

L'ONU tente en vain depuis plusieurs années de mettre fin à ce conflit dévastateur qui a fait, selon elle, 377.000 morts et poussé une population de 30 millions d'habitants au bord de la famine au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique. L'Iran dément fournir des armes aux houthis comme l'en accusent Saoudiens et Américains.

Les rebelles houthis au Yémen ont tiré lundi des missiles balistiques contre les Emirats arabes unis, où ils ont été interceptés, et l'Arabie saoudite, où deux personnes ont été blessées, franchissant un nouveau palier dans les attaques contre leurs deux adversaires.L'Arabie saoudite et les Emirats font partie d'une coalition qui intervient depuis 2015 au Yémen en guerre pour appuyer...

commentaires (1)

D'un côté, la tension militaire augmente entre les pays du Gulf et l'iran. (via les houthis). D'un autre, les bottes de guerre se font entendre entre l'Ukraine (les USA en arrière plan) et la Russie. Tout en sachant que l'iran de son côté entame des balbutiements de relations avec les pays du gulfs. Ces derniers entamant aussi des relations avec Assad personne qui était tout récemment "non gratae". A s'y perdre en conjectures. A moins que ( comme d'habitude) la pression militaire ne soit qu'un mode de "pression" pour de futures négociations et pour que chacune des parties soit en meilleure posture pour les négociations. Cependant, c'est hyper risqué , le moindre dérapage et c'est l'explosion où un point de non retour sera atteint. Ce qui ressemblerait à une guerre mondiale du 21e siècle avec de nouveaux pays, de nouvelles alliances et des positionnements politiques bien distincts. Le liban, dans tout ce marasme ne sera plus du tout prioritaire, ni même secondaires pour le seul pays ami (la France) , que le hezbollah a épargné et a laisser aux "libanais"; Ce pays qui, jusqu'à présent voulait aider le liban.

LE FRANCOPHONE

12 h 41, le 24 janvier 2022

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Commentaires (1)

  • D'un côté, la tension militaire augmente entre les pays du Gulf et l'iran. (via les houthis). D'un autre, les bottes de guerre se font entendre entre l'Ukraine (les USA en arrière plan) et la Russie. Tout en sachant que l'iran de son côté entame des balbutiements de relations avec les pays du gulfs. Ces derniers entamant aussi des relations avec Assad personne qui était tout récemment "non gratae". A s'y perdre en conjectures. A moins que ( comme d'habitude) la pression militaire ne soit qu'un mode de "pression" pour de futures négociations et pour que chacune des parties soit en meilleure posture pour les négociations. Cependant, c'est hyper risqué , le moindre dérapage et c'est l'explosion où un point de non retour sera atteint. Ce qui ressemblerait à une guerre mondiale du 21e siècle avec de nouveaux pays, de nouvelles alliances et des positionnements politiques bien distincts. Le liban, dans tout ce marasme ne sera plus du tout prioritaire, ni même secondaires pour le seul pays ami (la France) , que le hezbollah a épargné et a laisser aux "libanais"; Ce pays qui, jusqu'à présent voulait aider le liban.

    LE FRANCOPHONE

    12 h 41, le 24 janvier 2022

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