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Un an après l'assaut du Capitole, Biden charge Trump et promet de se battre pour la démocratie


Un an après l'assaut du Capitole, Biden charge Trump et promet de se battre pour la démocratie

Le président américain Joe Biden s'exprimant un an après l'assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, le 6 janvier 2022. Photo Greg Nash / POOL / AFP

Dans un discours d'une gravité rare, Joe Biden a chargé jeudi Donald Trump, qui a "tenté d'empêcher un transfert pacifique du pouvoir", promettant de ne laisser "personne mettre le couteau sous la gorge de la démocratie américaine".

Sans jamais nommer celui qu'il n'a appelé que "l'ancien président" ou "l'ancien président perdant", une formulation propre à faire enrager le milliardaire républicain, le démocrate de 79 ans a livré une attaque en règle depuis le Capitole, là même où des milliers de partisans de Donald Trump ont tenté il y a un an d'empêcher la certification de son élection. Joe Biden a accusé son prédécesseur d'avoir "tenté d'empêcher un transfert pacifique du pouvoir" lors de l'"insurrection armée" du 6 janvier 2021. Donald Trump "a créé et répandu un tissu de mensonges à propos de l'élection de 2020, il l'a fait car il préfère le pouvoir aux principes", et parce que "son ego blessé lui importe plus que notre démocratie", a asséné le président, qui n'avait encore jamais livré d'attaque aussi frontale.

La réplique de Donald Trump ne s'est pas faite attendre : le milliardaire a estimé que le discours de son successeur, dont la cote de confiance est très basse, était du "théâtre politique" destiné à détourner l'attention de ses "échecs."

"Allons-nous être une nation qui accepte que la violence politique devienne la norme ? (...) Allons-nous être une nation qui ne vit pas dans la lumière de la vérité mais à l'ombre du mensonge?", s'est interrogé Joe Biden. "Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir ce genre de nation", a-t-il lancé, estimant que les Etats-Unis étaient engagés, à l'intérieur de leurs frontières et à l'extérieur, dans une "lutte" opposant la démocratie à l'autocratie. "Je n'ai pas cherché cette bataille" a reconnu Joe Biden, alors que selon un récent sondage, seulement 55% des Américains estimeraient que son élection est légitime.

"Couteau sous la gorge" 
Mais "je ne laisserai personne mettre le couteau sous la gorge de la démocratie" américaine, a dit le démocrate.

Ce discours marque une rupture, comme si Joe Biden avait choisi d'imprimer un ton plus combatif à son mandat, qu'il avait voulu d'abord placer sous le signe de la réconciliation, en traitant Donald Trump et ses partisans les plus acharnés par le mépris.

Mais la réconciliation semble bien lointaine : l'anniversaire du 6 janvier, loin d'être un moment d'unité nationale, illustrait jeudi les profondes fractures politiques aux Etats-Unis. Le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, ne sera pas présent aux cérémonies à Washington. Et il a publié un communiqué accusant les démocrates d'"exploiter" cet anniversaire "pour promouvoir des objectifs politiques partisans qui existaient bien avant".
Donald Trump a, lui, annulé une conférence de presse qu'il voulait donner depuis sa luxueuse résidence de Floride. Mais l'ancien président républicain n'a en rien modéré son verbe. Il a encore qualifié jeudi l'élection de Joe Biden de "truquée", accusation qu'il maintient sans en avoir jamais apporté la preuve. Le milliardaire conserve un ascendant immense sur le parti républicain.

Très rares sont ceux qui, comme le sénateur républicain Mitt Romney sur Twitter jeudi, condamnent sans ambiguïtés l'assaut contre le Capitole. "Nous nous mettons en danger en ignorant les leçons du 6 janvier. La démocratie est fragile ; elle ne peut survivre sans des dirigeants intègres et courageux qui se préoccupent davantage de la solidité de notre République que de gagner la prochaine élection", a écrit le républicain, opposant déclaré de Donald Trump. 

Dans un discours d'une gravité rare, Joe Biden a chargé jeudi Donald Trump, qui a "tenté d'empêcher un transfert pacifique du pouvoir", promettant de ne laisser "personne mettre le couteau sous la gorge de la démocratie américaine".
Sans jamais nommer celui qu'il n'a appelé que "l'ancien président" ou "l'ancien président perdant", une formulation propre à faire enrager le milliardaire...