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Culture - Installation

Et de la benne à ordures surgit un arbre...

Pour Mirna Mchantaf, l’art peut jaillir de tout, se loger partout et porter un message écologique, de solidarité et de tolérance. Surtout !

Et de la benne à ordures surgit un arbre...

L’artiste Mirna Mchantaf lors de l’installation de son œuvre dans le jardin public de Furn el-Chebback.

Elle a planté un arbre dans une benne à ordures, dont elle a orné les parois de différentes scènes picturales. Puis elle a baptisé son œuvre Nabad, comme « pulsation »… de vie. Née du désir de Mirna Mchantaf de transmettre un message de tolérance et d’espoir en dépit de la situation insalubre que nous vivons, cette installation, pour le moins insolite, trône depuis hier mardi 21 décembre au cœur du jardin public de Furn el-Chebback.

Une installation publique de « junk art » à message écologique et environnemental signée Mirna Mchantaf. Photo DR

Inaugurée sous le parrainage de la Banque BEMO et de la municipalité de Furn el-Chebback, elle a sciemment été placée dans ce square situé à l’intersection de quartiers de différentes colorations communautaires. Comme un appel à la sensibilisation de tous au problème des déchets qui polluent notre espace urbain commun. « Alors que leur triage et leur récupération pourraient être source de richesse, sinon de revenus aux niveaux tant individuel que national », signale la jeune artiste.

« Je désirais rappeler à quel point la nature est dispensatrice de vie, de ce souffle d’oxygène sans lequel nous ne pouvons pas survivre. Et plutôt que la profaner en y jetant n’importe comment nos détritus, nous pouvons la préserver en adoptant une attitude plus responsable envers nos déchets », poursuit-elle.

C’est donc un message d’attention à l’environnement et de « respect de la nature » que cette pièce alliant junk art et upcycling est censée diffuser. Et cela à travers un Beaucarnea recurvata, un arbre appelé aussi pied d’éléphant à cause de son tronc gonflé dans le bas.


Un arbre bien implanté dans sa benne... Photo DR

Maternelle et nourricière

« J’ai choisi cet arbre pour sa forme qui évoque pour moi un ventre de femme porteuse de vie. L’idée n’était pas seulement de faire quelque chose de beau avec cette benne à ordures, mais de changer le regard dévalorisant qu’on lui porte. En mettant en lumière sa fonction vitale sous-estimée. Car ce conteneur qui recueille nos déchets, les objets que l’on y jette en pensant qu’ils sont finis, périmés ou inutiles, représente en réalité le ventre nourricier dans lequel des individus (de plus en plus de personnes malheureusement en ces temps de misère, NDRL) viennent puiser les moyens de leur subsistance. Sans compter qu’au niveau collectif, ces bennes, si l’on y applique les pratiques du tri et du recyclage, peuvent constituer une importante source de revenus économiques », explique la jeune femme.

Une benne à ordures aux parois ornées de différentes scènes picturales. Photo DR

Elle-même puise les matériaux de ses créations de design et d’art dans les décharges aux alentours de Jezzine, son village d’origine. « J’y collecte régulièrement des débris métalliques, des éléments et des objets en fonte et fer surtout, que j’aime refaçonner avec l’aide d’artisans parce que j’aime le travail collectif qui est une école d’ouverture à l’autre et de tolérance », dit cette artiste autodidacte venue à l’art par la peinture, sa « grande passion ».

D’ailleurs, toutes les pièces qu’elle (re)crée et (re)compose (tables, jardinières ou cache-pots…) portent sa marque de fabrique : elles sont ornées de motifs et de couleurs peints à la main.

Parallèlement à sa production personnelle labellisée « Revive », Mirna Mchantaf transmet son approche artistique nourrie de sensibilité écologique et de solidarité communautaire aux femmes des camps palestiniens à qui elle dispense des sessions de recyclage créatif à l’instigation de l’ONG Anera de l’Unrwa.

Elle a planté un arbre dans une benne à ordures, dont elle a orné les parois de différentes scènes picturales. Puis elle a baptisé son œuvre Nabad, comme « pulsation »… de vie. Née du désir de Mirna Mchantaf de transmettre un message de tolérance et d’espoir en dépit de la situation insalubre que nous vivons, cette installation, pour le moins insolite, trône depuis...

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