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Dernières Infos - Liban

Les dirigeants libanais n'ont pas le droit d'être divisés et de paralyser le pays, affirme Guterres


Le secrétaire général des Nations unies António Guterres lors d'une conférence de presse à Beyrouth, le 22 décembre 2021. Photo AFP/ANWAR AMRO

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a exhorté mardi les dirigeants libanais à travailler ensemble pour résoudre les crises actuelles au Liban, où il effectue une visite officielle de trois jours. "En voyant la souffrance du peuple, les dirigeants libanais n'ont pas le droit d'être divisés et de paralyser le pays", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

"Ces deux derniers jours, j'ai exhorté les dirigeants politiques à travailler à la mise en œuvre de réformes qui répondent aux demandes des Libanais et souligné la nécessité de permettre le démarrage rapide des négociations officielles, afin de finaliser l'accord avec le Fonds monétaire international (FMI) sans obstacles", a dit le secrétaire général. "Des élections parlementaires libres et équitables, organisées dans les délais en 2022, seront une occasion essentielle pour le peuple de faire entendre sa voix", a-t-il ajouté. 

Dans le cadre de sa visite entamée à Beyrouth dimanche, M. Guterres s'est entretenu avec plusieurs responsables politiques, dont les trois pôles du pouvoir, mais également des notaires religieux. Il avait alors exhorté lundi les dirigeants libanais à "passer outre leurs divisions", alors que le pays est plongé non seulement dans une grave crise socio-économique et financière, mais également dans un blocage politique qui dure depuis plus de deux mois en raison de conflits politiques interministériels concernant l'enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth. Sur ce plan, M. Guterres s'est rendu lundi sur les lieux du drame qui a fauché plus de 200 vies le 4 août 2020, et a déposé une couronne de fleurs sur le mémorial des victimes.  Reçu dimanche par le chef de l'Etat, Michel Aoun, le chef de l'ONU avait également affirmé sa "solidarité" avec le peuple libanais et appelé la communauté internationale à "maintenir et renforcer son soutien" au Liban. Il avait aussi formulé des critiques contre les dirigeants qui "paralysent" le pays, sans les nommer.

M. Guterres s'est également dit "gravement préoccupé par l'impact de la crise économique et financière dans le pays, qui fait que de plus en plus de personnes ont besoin d'une aide humanitaire", ajoutant : "Les gens attendent de leurs dirigeants politiques qu'ils rétablissent l'économie, notamment à travers un gouvernement et des institutions étatiques fonctionnels et en luttant efficacement contre la corruption".

"Cela me fait de la peine de voir la population de ce beau pays souffrir autant. Le peuple libanais est confronté à d'immenses défis", a-t-il déclaré, soulignant que "la région et le monde entier sont reconnaissants de la générosité du Liban qui donne refuge aux personnes fuyant les conflits violents à l'étranger" et "saluant l'esprit de coexistence et de tolérance qui règne au Liban".

Revenant sur sa visite au port de Beyrouth, M. Guterres a d'abord indiqué que ses "pensées vont aux victimes de l'explosion dévastatrice qui a coûté la précieuse vie à plus de 200 personnes (...). Les Nations unies pleurent avec vous", a-t-il assuré avant d'appeler à une enquête impartiale sur cette double explosion du 4 août 2020. "Le peuple libanais et les familles de toutes les victimes méritent des réponses et une justice qui ne peut être rendue que par une enquête impartiale, approfondie et transparente", a souligné le secrétaire général des Nations unies. 

En abordant sa visite au Liban-Sud, M. Guterres a indiqué qu'il "est crucial de s'engager à mettre pleinement en œuvre la résolution 1701 et à maintenir la cessation des hostilités de part et d'autre de la Ligne bleue, ainsi qu'à réduire les tensions entre les parties". "Les roquettes tirées depuis le territoire libanais et les réponses d'Israël au début de l'année rappellent les dangers pour la paix et la sécurité internationales. Une erreur de calcul ou un malentendu pourraient avoir de profondes conséquences, a-t-il mis en garde. Les violations sont également inacceptables". 

Selon le secrétaire général de l'ONU, les Casques bleus de "la Finul ont besoin d'un accès complet et sans entrave dans toute leur zone d'opérations". "Je tiens à souligner que le maintien du soutien international aux forces armées libanaises est essentiel pour la stabilité du Liban. J'encourage tous les États membres à poursuivre et surtout à accroître ce soutien", a-t-il ajouté.

Plus tôt dans la journée de mardi, M. Guterres s'était entretenu avec le commandant en chef de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul), Stefano Del Col, lors d'une visite au siège de l'ONU à Naqoura, dans le sud du pays. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), M. Del Col a informé le chef de l'ONU de la mission de la Finul au Liban, notamment dans le Sud. Les deux hommes ont inspecté la Ligne bleue, une frontière dessinée par l'ONU après le retrait des troupes israéliennes du Liban en 2000.

Enfin, M. Guterres a assuré que "les Nations unies restent déterminées à contribuer à promouvoir un redressement durable et un avenir inclusif et digne pour le Liban et son peuple". "La communauté internationale doit être prête à accroître substantiellement sa solidarité avec le Liban dans la mise en œuvre des réformes nécessaires pour stabiliser l'économie et répondre aux besoins fondamentaux du peuple libanais", a-t-il ajouté. 

"Permettez-moi de conclure en demandant une fois encore aux dirigeants politiques de travailler ensemble pour résoudre cette crise - et à la communauté internationale de se manifester, en renforçant son soutien au Liban", a-t-il dit à la fin de son intervention. 



Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a exhorté mardi les dirigeants libanais à travailler ensemble pour résoudre les crises actuelles au Liban, où il effectue une visite officielle de trois jours. "En voyant la souffrance du peuple, les dirigeants libanais n'ont pas le droit d'être divisés et de paralyser le pays", a-t-il déclaré lors d'une conférence de...