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Société - Rapport

Un enfant sur deux au Liban risque d’être victime de violence, révèle l’Unicef

Tous les indicateurs négatifs sont en hausse : le travail des enfants, le mariage précoce, la violence domestique basée sur le genre, la dépression des jeunes, le contact avec le système judiciaire pénal...

 

Un enfant sur deux au Liban risque d’être victime de violence, révèle l’Unicef

Un enfant se tient devant un réfrigérateur quasi-vide dans un appartement de Tripoli, en juillet 2020 au Liban-nord. AFP / Ibrahim CHALHOUB

Un enfant sur deux au Liban court un sérieux risque de violence, qu’elle soit physique, émotionnelle ou sexuelle, à une époque où les familles luttent pour faire face à la crise grandissante qui sévit dans le pays. Telle est la conclusion d’un nouveau rapport rendu public vendredi par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Selon ce document, « Violent beginnings: Children growing up in Lebanon’s crisis », quelque 1,8 million d’enfants (plus de 80 %) vivent actuellement dans une pauvreté multidimensionnelle, alors qu’ils étaient 900 000 en 2019. Ils risquent d’autant plus d’être victimes d’abus, comme le travail des enfants ou le mariage précoce.

La publication de ce rapport coïncide avec la visite au Liban de la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la violence contre les enfants, Najat Maalla M’jid.

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Le rapport montre entre autres que le nombre de cas pris en charge par l’Unicef et ses partenaires a augmenté de 44 % entre octobre 2020 et octobre 2021, passant de 3 913 à 5 621 cas. Plus encore, l’étude note plusieurs développements inquiétants, notamment l’indicateur à la hausse du travail des enfants : dans un recensement de l’Unicef, il apparaît que pour 53 % de ses partenaires, le travail des enfants est la principale préoccupation, ces organisations ayant constaté une augmentation de 41 % dans les trois derniers mois. Dans un recensement datant d’octobre, 12 % des familles interrogées reconnaissent avoir envoyé au moins un enfant au travail, contre 9 % il y a six mois. Des enfants pas plus âgés que 6 ans travaillent dans des fermes, dans les rues ou vendent illégalement du carburant, au risque de souffrir de brûlures, voire de mourir.

Une autre préoccupation majeure concerne les petites filles, qui sont de plus en plus fréquemment mariées à un très jeune âge par des familles désespérées de se trouver un pourvoyeur : une jeune Syrienne sur cinq au Liban est mariée entre 15 et 19 ans.

Violence domestique
Les cas de violence domestique sont également à la hausse, avec de plus en plus de jeunes filles et femmes souffrant d’agressions sur base du genre, et recherchant la protection d’organisations de la société civile : le nombre de ce type de cas a drastiquement augmenté ces trois dernières années, passant de 21 % du total des cas (pris en charge par ces organisations) en 2018 à 26 % en 2019 et à 35 % en 2020.

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Les cas d’atteinte à la santé mentale se multiplient également parmi les jeunes : selon un recensement de l’Unicef auprès des jeunes âgés de 15 à 24 ans en septembre, un sur quatre se déclare fréquemment déprimé.

La délocalisation des familles en difficulté met également les enfants dans un danger de séparation et de placement en famille d’accueil. Des familles de plus en plus désespérées abandonnent aussi leurs bébés, et le risque d’enlèvement d’enfant augmente.
Enfin, un nombre croissant d’enfants se retrouvent en contact avec le système pénal de justice après avoir participé à des manifestations, avoir subi des violences ou être tombés dans la criminalité pour survivre.

L’Unicef a multiplié cette année ses rapports sur les dangers encourus par les enfants au Liban en raison de la crise : en juillet, l’agence avait déjà averti que la majorité des familles n’avaient plus les moyens de subvenir à leurs besoins. Le 4 août dernier, à l’occasion du premier anniversaire de la double explosion au port de Beyrouth, l’organisation avait noté qu’un enfant sur trois restait traumatisé. Également en août, l’agence avait mis en garde contre une grave pénurie en eau dont souffriraient près de quatre millions de personnes, insistant sur ses conséquences sur les plus jeunes. Enfin en novembre, Yukie Mokuo, représentante locale de l’Unicef, avait lancé un signal d’alarme concernant la malnutrition d’enfants au Liban. 

Un enfant sur deux au Liban court un sérieux risque de violence, qu’elle soit physique, émotionnelle ou sexuelle, à une époque où les familles luttent pour faire face à la crise grandissante qui sévit dans le pays. Telle est la conclusion d’un nouveau rapport rendu public vendredi par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Selon ce document, « Violent beginnings:...

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