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Économie - Plan de redressement

Le FMI confirme que le Liban lui a transmis les montants de ses pertes financières

Une délégation du Fonds se rendra "au début de l'année prochaine à Beyrouth" pour poursuivre les discussions en vue de l'obtention d'un programme d'aide. 

Le FMI confirme que le Liban lui a transmis les montants de ses pertes financières

Le porte-parole du FMI, Gerry Rice. Capture d'écran d'un point presse réalisé en 2021.

Le porte-parole du Fonds monétaire international Gerry Rice a confirmé jeudi lors de son point de presse bimensuel sur les activités de l’organisation que le Liban avait bien transmis le montant révisé de ses pertes financières, qu'il évalue actuellement à quelque 68 milliards de dollars.

"Il y a eu des progrès considérables dans l'identification des pertes du secteur financier", a souligné M. Rice lors de son point presse. Il a toutefois ajouté que ce chiffre pourrait évoluer puisque l'évaluation n'est pas achevée. "Le travail (d'évaluation) va se poursuivre (...) notamment avec l'appui des audits menés par des cabinets internationaux", a ainsi précisé Gerry Rice. "Nous évaluons actuellement les chiffres annoncés par le gouvernement et nous poursuivrons nos discussions avec les autorités dans le cadre de notre collaboration", a-t-il également commenté. 

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Le FMI estime que le Liban devra mener des réformes de fond non seulement pour résorber ces pertes mais encore pour restaurer la confiance, améliorer la gouvernance et la transparence et favoriser les investissements. Ce sont "autant d'éléments essentiels pour stimuler l'emploi, une croissance durable et réduire la pauvreté dans les années à venir", a également réagi le porte-parole. Une délégation du Fonds se rendra dans ce cadre "au début de l'année prochaine à Beyrouth" pour poursuivre les discussions avec le gouvernement libanais en vue de l'obtention d'un programme d'aide, a par ailleurs annoncé M. Rice. 

Les questions soulevées
Deux jours plus tôt, le vice-Premier ministre Saadé Chami, avait indiqué à l’agence Reuters que les pertes nettes actuelles du pays – État, banques et Banque du Liban – s’élevaient à environ "68 à 69 milliards de dollars", sans fournir de détail sur leur répartition entre engagements en livres et en devises, ou le taux de change utilisé pour les calculer. La première estimation des pertes globale du Liban a été effectuée au printemps 2020 par le gouvernement de Hassane Diab, épaulé par le cabinet international Lazard. Elle était intégrée à un premier plan de redressement préparé dans la foulée de l’annonce en mars de cette année du défaut de paiement des obligations d’État libanaises en devises (eurobonds). La version finale de ce plan, qui devait servir de base aux discussions avec le FMI, tablait sur des pertes cumulées de 241 000 milliards de livres, soit près de 69 milliards de dollars en tenant compte d’un taux de 3 500 livres pour un dollar.

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La proximité entre le montant des pertes actualisé et celui contenu dans l’ancien plan avait été pointée du doigt sur son compte Twitter en début de semaine par l’expert financier Henri Chaoul, qui avait claqué la porte en juin 2020 de l’équipe de négociateurs choisis par l’exécutif pour mener les discussions avec le FMI. Pour rappel, ce montant et l’approche choisie pour le calculer par l’ancien gouvernement avaient été rejetés par les banques, la BDL et certains députés, bien qu’étant jugés cohérents par le FMI. Lors d’un point de presse en juillet 2020, le vice-directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale de l’organisation, Athanasios Thanos Arvanitis, avait même fustigé les tentatives de minimiser les pertes à travers des "pratiques comptables" visant à "repousser" la mise en œuvre de "mesures difficiles", estimant que cela "décalera la reprise économique et affectera les plus vulnérables". Un scénario qui s’est vérifié, le pays étant encore plus mal en point qu’il ne l’était au printemps 2020, tant au niveau économique que social.

L’absence de compromis sur cette question côté libanais avait sonné le glas en juillet 2020 de la première salve de discussions techniques, soit deux mois après qu’elles aient commencé. Le fait que le montant des pertes n’ait presque pas évolué alors que la livre ne cesse de s’effondrer face au dollar depuis (le taux sur le marché des changes gravitait hier autour de 28 000 livres), interpelle également compte tenu que le pays a continué de cumuler les pertes depuis (sans même évoquer celles liée à la double explosion au port survenue le 4 août 2020).

Pour rappel, la nouvelle équipe désignée par le gouvernement de Nagib Mikati pour discuter avec le FMI inclut le vice-Premier ministre, le ministre des Finances et ancien cadre de la BDL, Youssef Khalil, ainsi que le gouverneur de la Banque du Liban. 

Le porte-parole du Fonds monétaire international Gerry Rice a confirmé jeudi lors de son point de presse bimensuel sur les activités de l’organisation que le Liban avait bien transmis le montant révisé de ses pertes financières, qu'il évalue actuellement à quelque 68 milliards de dollars."Il y a eu des progrès considérables dans l'identification des pertes du secteur financier", a...

commentaires (1)

LE FMI NE RIGOLE PAS. SES CONDITIONS SONT TOUJOURS DRASTIQUES. FINANCIERES, ECONOMIQUES ET POLITIQUES CAR TOUTES FONT UN PAQUET A DISCUTER ET ACCEPTER COMME TEL.

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 04, le 16 décembre 2021

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Commentaires (1)

  • LE FMI NE RIGOLE PAS. SES CONDITIONS SONT TOUJOURS DRASTIQUES. FINANCIERES, ECONOMIQUES ET POLITIQUES CAR TOUTES FONT UN PAQUET A DISCUTER ET ACCEPTER COMME TEL.

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 04, le 16 décembre 2021

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