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Nos Lecteurs ont la Parole

Le Liban entre échecs et Monopoly

Le Liban entre échecs et Monopoly

Beyrouth en feu. Extrait de la série « Les derniers survivants ». Photo Samer Mohdad.

Alors que le Liban fête son centième anniversaire d’existence, les dirigeants du pays ont décidé de faire un cadeau au peuple libanais en le ramenant cent ans en arrière. La situation actuelle ressemble à la sortie de la Première Guerre mondiale, même si les tutelles changent.

L’entente est impossible au Liban, entre les cartels et les organisations criminelles... Alors que certains jouent aux échecs, les autres jouent au Monopoly. Chacun des belligérants joue seul contre lui-même, pour cela il n’y a pas de solution, ni par la paix ni par l’épée. Les temps ont changé, il n’est plus possible d’imposer un jeu autre que celui qui va dans le vrai sens d’un État libre de ses décisions et choix politiques.

L’idéal est de faire un référendum donnant le choix à tous les Libanais résidant au Liban et à l’étranger entre la ligne isolationniste de certains ou la République indépendante laïque et ouverte à tous.

Bien sûr, cela est utopique, parce que les acteurs dominants de la scène politique libanaise ne sont que des chefs d’organisations criminelles ayant l’habitude de gouverner par la terreur.

N’empêche que les leaders politiques du Liban ont tous bien profité des manipulations financières effectuées par le gouverneur de la banque centrale pour détourner l’argent déposé dans les banques libanaises et s’en servir comme fond d’écran pour le blanchiment d’argent, fruit d’affaires souvent illicites et illégales conduites par les dirigeants libanais, qui ne sont rien d’autre que des criminels qui protègent d’autres criminels, ainsi que les propriétaires des banques. Ils sont souvent faits de la même pâte, celle des assassins qui tuent leur peuple et devraient être condamnés pour crime contre l’humanité.

En attendant de voir à quoi vont aboutir les négociations entre les Iraniens et les Américains, le Liban et ses citoyens sont pris en otages par le cartel des banques d’un côté et par la tutelle iranienne de l’autre. Pendant ce temps, le monde regarde cela comme un « reality show » avec un sentiment de tristesse accompagné par une impuissance devant les résultats de cette expérience désastreuse.

Alors que les autorités iraniennes aimeraient rejoindre le reste du monde dans la partie de Monopoly, les Occidentaux n’arrivent pas encore à leur trouver une place sur la table du jeu en cours... Ils se trouvent coincés entre les Saoudiens et les Israéliens, quoi sacrifier ?

Dans tous les cas, le concept de la grande Syrie est tombé. Le joueur iranien a utilisé la carte palestinienne pour détruire complètement une chance aux pays du Croissant fertile d’exister comme une force indépendante dans la région. Et les alliés du projet iranien ne se rendent pas compte que pour en finir avec le projet sioniste dans la région, il serait peut-être plus fructueux de reconnaître l’État d’Israël et voir comment l’englober dans un nouveau projet commun à tous les peuples originaires de la Terre sainte.

Entre-temps, nous ne semblons être rien d’autre que des pions sur l’échiquier des Iraniens, ou une figurine insignifiante sur le plateau du Monopoly. Peu importe la taille que le patron de l’un ou l’autre jeu nous accorde. En attendant, des tours, des fous, des chevaliers, des reines et des rois tombent selon la stratégie en cours de réalisation, et des villes, des capitales, des pays, des principautés et des royaumes changent de main. Alors que le joueur de base lui continue à pratiquer le tout premier jeu de hasard qui ait jamais existé : le jeu de dés !

Afin de sortir de cette situation extrêmement complexe et aussi désespérante qu’un cancer incurable qui tue le pays du Cèdre doucement, mais sûrement, c’est comme si nous étions condamnés à nous adresser au Tout-Puissant pour nous aider à faire un sept avec un dé qui ne possède que six faces. Cela reste encore impossible à réaliser aujourd’hui, malgré toutes les avancées technologiques, spirituelles et scientifiques. Dans le cas où cela se réalisait, nous nous rappellerions cet évènement tout simplement comme un miracle ! Alors prions pour le Liban.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Alors que le Liban fête son centième anniversaire d’existence, les dirigeants du pays ont décidé de faire un cadeau au peuple libanais en le ramenant cent ans en arrière. La situation actuelle ressemble à la sortie de la Première Guerre mondiale, même si les tutelles changent. L’entente est impossible au Liban, entre les cartels et les organisations criminelles... Alors que...

commentaires (1)

encore un peu et l'on devra prier bachar assad de nous "reprendre" comme sa 15 e province. C'est con de l'ecrire sans toutefois le desirer reellement.

Gaby SIOUFI

15 h 28, le 16 décembre 2021

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Commentaires (1)

  • encore un peu et l'on devra prier bachar assad de nous "reprendre" comme sa 15 e province. C'est con de l'ecrire sans toutefois le desirer reellement.

    Gaby SIOUFI

    15 h 28, le 16 décembre 2021

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