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Société - Visite pastorale

Raï à Chypre à la rencontre du pape François et des fidèles de sa communauté

Catholiques dans un océan orthodoxe, Orientaux sur une terre européenne, les maronites sont partagés entre identité et intégration.

Raï à Chypre à la rencontre du pape François et des fidèles de sa communauté

Mgr Salim Jean Sfeir, archevêque maronite de Chypre. Photo DR

Le patriarche maronite Béchara Raï a pris l’avion hier soir pour Chypre, où il se rend à la rencontre du pape François, qui doit s’entretenir vendredi avec Chrysostomos II, archevêque orthodoxe de Chypre, ainsi qu’à celle de la petite communauté maronite de l’île. Le chef de l’Église maronite est accompagné des évêques Boulos Sayah, Youssef Soueif et Paul Rouhana,

Attendu à 15 heures à l’aéroport de Larnaca, le pape rencontrera tout de suite après l’accueil officiel les prêtres, religieux et religieuses, diacres, catéchistes, associations et mouvements ecclésiaux de l’Église catholique à Chypre en la cathédrale maronite Notre-Dame des Grâces à Nicosie, où il prononcera son premier discours. La délégation épiscopale maronite participera le lendemain à la messe en plein air que le pape célébrera au stade de Nicosie.

La suite du séjour du patriarche Raï et de la délégation qui l’accompagne sera de nature pastorale. Il est réservé à une série de visites auprès de la petite communauté maronite de l’île, en particulier aux quatre villages maronites situés dans la partie turque de Chypre, et à des rencontres avec les maronites de Nicosie et de Limassol. Durant leur séjour, Mgr Raï et la délégation seront les hôtes de Mgr Salim Sfeir, archevêque maronite de Chypre, dont le siège se trouve à Nicosie.


Une vue générale de Kormakitis, village maronite chypriote situé en zone turque. Photo DR

« En signe de communion »

Dans un message adressé aux maronites sous sa juridiction, ce dernier a invité les fidèles à s’associer, « en signe de communion », aux deux visites du pape François et du patriarche Raï, en particulier à la messe pontificale de vendredi et aux visites pastorales que le prélat effectuera samedi aux villages maronites d’Aya Marina, Asomatos, de Karpasha et Kormakitis. Dans ce dernier village, le chef de l’Église maronite célébrera « une messe de re-consécration » de l’église Saint-Georges.

Dimanche, le patriarche tiendra deux messes, l’une en matinée en l’église Saint-Charbel à Limassol où il ouvrira le bazar de Noël, l’autre en la cathédrale Notre-Dame des Grâces à Nicosie, qui sera suivie d’un accueil de la communauté.

Lundi, Béchara Raï célébrera la messe en l’église Saint-Maron – Anthoupoli et y visitera l’école éponyme ainsi que le nouveau bâtiment de la maison de retraite Saint-Antoine, signes de l’implantation urbaine de la communauté.

Après une visite à l’église, Sainte-Marina et une visite au monastère du prophète Élie, à Kotsiatis, le patriarche doit présider une messe en l’église Saint-Joseph à Larnaca.

« Votre présence à ces célébrations, a souligné l’archevêque dans son message, montrera l’engagement de notre Église à la demande fondamentale d’un retour à nos villages bien-aimés, à travers lesquels nous conservons notre identité et nos terres. »

Rétrospective historique

Selon la tradition, les premiers maronites seraient arrivés à Chypre dès la seconde moitié du VIIIe siècle, poussés par la conquête musulmane et l’hostilité des Byzantins et des jacobites envers une communauté jugée trop fidèle à l’autorité de Rome. Une seconde vague d’immigration suivit autour de l’an 940 après la destruction du grand monastère Saint-Maron d’Apamée, sur les bords de l’Oronte. Le souvenir des 300 moines maronites massacrés par les armées byzantines à cette occasion est toujours commémoré dans l’Église maronite.

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L’histoire contemporaine des maronites de Chypre est marquée par l’invasion de l’île par l’armée turque en 1974 et sa partition en deux républiques distinctes. Les quatre villages maronites seront occupés par l’armée turque, et la majorité de leurs habitants se réfugiera dans les villes sous contrôle grec, tandis qu’un petit nombre décide de demeurer sur ses terres. Ils sont un millier à être restés à Kormakitis, une trentaine à Asomatos, un peu moins de cent à Karpasha, et deux ou trois personnes âgées à Aya Marina. Bien que les autorités turques se montrent relativement tolérantes et autorisent les visites, l’isolement, le chômage, la fermeture des écoles feront sentir leur poids au fil des années.

Préserver l’identité

Pendant près de vingt ans, les Chypriotes maronites vont lutter pour préserver leur identité, loin de leur village d’origine et privés de leur vie communautaire. Mais peu à peu, les jeunes s’assimilent à la majorité grecque. Les mariages mixtes se multiplient (environ 70 % à 80 % au début des années 2010, selon des statistiques). Malgré ces défis, beaucoup se battent pour assurer la survie identitaire de leur communauté. L’installation du siège de l’archevêché de Chypre à Nicosie en 1988 marque un tournant sur ce plan. Sous l’impulsion des évêques qui s’y succèdent, les maronites de Chypre s’organisent. En 2003, l’ouverture des frontières entre le nord et le sud de Chypre donne un nouveau souffle à la communauté. Les visites dans les anciens villages maronites se multiplient même si les retours définitifs sont rares.

À l’heure actuelle, la communauté maronite de Chypre est évaluée à un peu plus de 10 000 fidèles. Catholiques dans un océan orthodoxe, Orientaux sur une terre européenne, les maronites de Chypre sont partagés entre identité et intégration. C’est ainsi que l’église Saint-Georges de Kormatitis, que le patriarche va re-consacrer, accueille toujours des fidèles pour la messe du dimanche et les fêtes majeures. Mais pour beaucoup, le problème de l’identité ou de l’intégration à la communauté nationale ne se pose plus vraiment. En effet, le retour à la vie rurale semble difficile pour cette communauté dont les membres ont pris conscience qu’ils sont désormais des citoyens européens, et que leur culture, leurs spécificités et leurs droits, en tant que minorité, sont garantis. Petite par le nombre mais pas par son histoire, la communauté maronite de Chypre est placée sous la conduite spirituelle de Mgr Salim Sfeir et dispose d’un député au Parlement.

Le patriarche maronite Béchara Raï a pris l’avion hier soir pour Chypre, où il se rend à la rencontre du pape François, qui doit s’entretenir vendredi avec Chrysostomos II, archevêque orthodoxe de Chypre, ainsi qu’à celle de la petite communauté maronite de l’île. Le chef de l’Église maronite est accompagné des évêques Boulos Sayah, Youssef Soueif et Paul Rouhana,Attendu à...

commentaires (2)

IL EST FAUX DE PARLER DE DEUX REPUBLIQUES DISTINCTES. IL N,Y A QUE LA REPUBLIQUE DE CHYPRE. LES TERRES ENVAHIES ET OCCUPEES PAR LES TURCS NE SONT PAS UNE REPUBLIQUE. ILS VONT TOT OU TARD REINTEGRER LA REPUBLIQUE CHYPRIOTE AVEC LES DROITS QU,ILS AURONT EN TANT QUE CITOYENS EUROPEENS. ERDO LE TYRAN D,ANKARA JUSQU,A MAINTENANT LES EMPECHE.

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 52, le 02 décembre 2021

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Commentaires (2)

  • IL EST FAUX DE PARLER DE DEUX REPUBLIQUES DISTINCTES. IL N,Y A QUE LA REPUBLIQUE DE CHYPRE. LES TERRES ENVAHIES ET OCCUPEES PAR LES TURCS NE SONT PAS UNE REPUBLIQUE. ILS VONT TOT OU TARD REINTEGRER LA REPUBLIQUE CHYPRIOTE AVEC LES DROITS QU,ILS AURONT EN TANT QUE CITOYENS EUROPEENS. ERDO LE TYRAN D,ANKARA JUSQU,A MAINTENANT LES EMPECHE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 52, le 02 décembre 2021

  • Merci pour cet article qui rappelle des enjeux de l'oecuménisme et le rôle eminent de médiatrices que des communautés peuvent jouer dans le rapprochement des peuples de la Méditerranée

    F. Oscar

    09 h 42, le 02 décembre 2021

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